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Naskeo traite les intrants pailleux en infiniment mélangé chez Méthabiogaz

Article paru dans le Bioénergie International n°61 de mai-juin 2019

L’usine de biométhane Méthabiogaz à Benet, photo Naskeo

La société Méthabiogaz est implantée à Benet en Vendée, un département pionnier en matière de production de biogaz agricole, et en l’occurrence ici à quelques centaines de mètres seulement de l’une des cinq usines de méthanisation Bionerval. Le projet, totalement indépendant de son voisin, est né de la volonté de quatre agriculteurs (Claude Manceny, Benoît et Fabrice Trojet, Cédric Baudry) et d’un négociant agricole (Ets Cosset), de diversifier leurs activités et d’entreprendre ensemble, tous persuadés que l’avenir des déchets était de les considérer comme des matières premières. Pour les agriculteurs, les obligations de mise aux normes des fumières constituèrent aussi une motivation pour un investissement productif. L’idée enfin de pouvoir afficher à leurs clients et à la population une image plus positive de leurs activités, plus tournées vers l’environnement et les pratiques propres, a constitué un objectif en toile de fond du projet. Cette installation livrée clé en main fut la deuxième en injection de biométhane pour Naskeo qui en compte désormais six en exploitation.

L’usine de biométhane Méthabiogaz au moment de sa mise en service, photo Naskeo

Des intrants 100 % solides

Les associés agriculteurs sont tous éleveurs de vaches à viande et disposent majoritairement de fumier pailleux. L’ensemble des intrants mobilisés pour la méthanisation se monte à 11 000 tonnes par an et place donc l’unité en procédure de déclaration (30 tonnes/jour) :

  • 7500 tonnes de fumiers,
  • 550 tonnes d’issues de céréales,
  • 300 tonnes de tontes de pelouses en provenance des déchetteries locales et des terrains de sport de la Communauté d’Agglomération du Niortais,
  • 500 tonnes de CIVE (Seigle),
  • 400 tonnes de paille broyée,
  • 400 tonnes de déchets de paille criblée,
  • 1350 m³ d’eau de pluie.

Les deux bols incorporateurs de solides, photo Frédéric Douard

Un processus en voie liquide

Au départ des investigations en 2011, au regard de leurs ressources, les porteurs du projet avaient naturellement étudié la voie solide. Plus précisément, ils ont d’abord étudié un projet en voie solide continue, avant de se rabattre sur un processus discontinu avec Méthajade. Mais hasard du calendrier, le montage du projet a coïncidé avec les déboires financiers de Méthajade qui fut ensuite reprise par Naskeo. Toujours est-il que cet épisode déstabilisant les a dissuadés de la voie solide et Naskeo a proposé une solution « plus classique » mais adaptée à une matière sèche élevée, ici plus de 30 %.

Les digesteurs de Méthabiogaz à Benet, photo Naskeo

La chaîne du processus commence dans les deux bols d’incorporation des solides qui alimentent une cuve de mélange de 350 m³, dite Ergénium. La journée de travail du salarié de l’entreprise commence à 8 h. De 8 h30 à 10 h, il charge les bols avec les solides. Ceux-ci y sont dilués directement avec un quart d’eau de pluie et trois quarts de digestat recyclé qui assure en même temps l’ensemencement. Durant cette opération qui dure 1 h30, le produit est pompé et broyé et tourne en circuit fermé sur les bols. Ce broyage en voie liquide augmente la surface de contact entre les bactéries et les matières lignocellulosiques, ce qui permet de raccourcir de 10-15 % le temps de séjour selon le cas.

En début de cycle la cuve de mélange ERGENIUM capte les inertes, photo Frédéric Douard

Une fois la cuve pleine, vers 10 h, le mélange est laissé à décanter jusque 12 h 30. Cette étape permet de piéger les indésirables en amont de la cuve de digestion : cailloux, morceaux de verre, de métal ou de plastique. Ensuite, de 12 h 30 à 19 h, le mélange est transféré vers la cuve de digestion de 2 000 m³.

L’intérieur de la cuve ERGENIUM de mélange, photo Frédéric Douard

Le lendemain matin, à 8 h, un transfert s’opère de la cuve de digestion vers la cuve de maturation de 1 800 m³ pour préparer la place pour les intrants du jour. Le temps de séjour moyen des intrants dans le processus est de 45 jours à 39 °C.

Le digestat

En sortie de cuve de maturation, la digestat passe au séparateur de phase d’où sort un liquide à 7 % de matière sèche. Ce liquide est lui-même passé dans une centrifugeuse qui le ramène à 3 % de matière sèche. C’est ce liquide qui est réinjecté le lendemain matin en début de processus via les bols. Entre-temps il est stocké dans une lagune d’où il pourra aussi partir en épandage vers trois des quatre exploitations.

Le séparateur de phase à gauche et la centrifugeuse de digestat liquide, photo Frédéric Douard

Avec ces deux étapes de concentration, la proportion de digestat solide est forte et le stockage facilité. D’autre part l’installation nécessite beaucoup de liquide chaque jour. Le digestat solide est également épandu majoritairement sur les trois exploitations qui disposent d’un plan d’épandage sur 1 400 ha. Seules 500 tonnes environ sont commercialisées. Les digestats épandus ont permis une réduction de 20 à 25 % des apports en engrais chimiques sur les exploitations.

Le digestat solide, un produit parfaitement inodore, photo Frédéric Douard

Le biométhane

La chaudière à gaz pauvre, photo Frédéric Douard

L’installation produit 80 Nm³ par heure depuis le 6 novembre 2017, ce qui permet de couvrir les besoins de 800 foyers des environs. Le biogaz produit contient entre 52 et 53 % de méthane. Il est purifié à 97 % par un module PSA. Les gaz pauvres résiduels de la purification sont brûlés dans une chaudière adaptée pour le chauffage du processus de digestion.

Le biométhane est compressé à 7 bar et odorisé sur place avant son injection. La chaleur de refroidissement du compresseur est récupérée pour le chauffage. Quelques centaines de mètres de tuyaux ont été nécessaires pour rejoindre le réseau GRDF.

Le biométhane est comprimé à 7 bar avant injection, photo Frédéric Douard

L’investissement total qui se monte à 3,8 millions € a été aidé à hauteur de 619 500 € par l’Ademe, de 95 000 € par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne et de 50 000 € par le conseil départemental.

La purification du biogaz par PSA, photo Frédéric Douard

Contacts :

Frédéric Douard, en reportage à Benet

Voir également la vidéo publiée par La Nouvelle République


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