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Méth’Allassac, première centrale biométhane du département de la Corrèze

Article paru dans le Bioénergie International n°79 de juin 2022

Méth’Allassac, première centrale biométhane du département de la Corrèze

La Ferme de la Prade avec ses deux unités de méthanisation, image Ferme de la Prade

Jérôme Breuil, photo Frédéric Douard

Méth’Allassac est la société qui porte la deuxième unité de méthanisation agricole du département de la Corrèze. Celle-ci a été mise en service en novembre 2021 par l’entreprise Sud-Ouest Biogaz sur le site de la Ferme de la Prade dans la commune d’Allassac, au nord de Brive-la-Gaillarde. Équipée d’une unité de purification Arol Energy, elle injecte du biométhane dans le réseau GRDF. Pour monter ce projet, Jérôme Breuil s’est associé à quatre autres agriculteurs locaux. Jérôme n’en était pas à son coup d’essai, puisque c’est également lui, qui en 2016, avait déjà mis en service, avec Arcbiogaz et Fauché Energie, la première unité de méthanisation de Corrèze, en cogénération, sur le site de la Prade.

La matière organique comme fil conducteur

Jérôme Breuil s’est installé en 2001 avec ses parents dans la Ferme de la Prade. Cette exploitation laitière produit aujourd’hui 400 000 litres de lait par an avec 50 vaches, un lait valorisé en grande partie dans la fromagerie de la ferme. L’exploitation possède 120 ha de terres dont 40 en cultures, le reste en herbe. En 2005, à la recherche de matière organique pour ses sols, il crée AgriCompost Environnement. C’est là qu’il rencontre les Agriculteurs Composteurs de France, des gaillards très dynamiques qui ont essaimé des projets de méthanisation partout en France.

La première unité de méthanisation de la Ferme de la Prade en cogénération, photo Frédéric Douard

Jérôme lancera quelques années plus tard sa centrale photovoltaïque et son propre projet de méthanisation, Prade Biogaz. Ses voisins agriculteurs n’étant alors pas encore prêts pour une aventure collective, il la dimensionne sur la base des effluents de sa ferme. Il investit ainsi 820 k€ dans des digesteurs souples avec une cogénération de 123 kWé. Cette installation lui donne aujourd’hui entière satisfaction, que ce soit en termes techniques mais aussi économiques, d’autant qu’il est parvenu à une très bonne valorisation de la chaleur avec le chauffage de deux maisons, un séchoir à fourrage et la fourniture d’eau chaude pour sa fromagerie.

Les silos à CIVE et caisses de collecte de biodéchets alimentaires chez Méth’Allassac, photo Frédéric Douard

En 2018-19, alors qu’il réussit à embarquer quatre de ses voisins agriculteurs dans un projet de méthanisation en injection, profitant d’une conduite GRDF à 500 m, il reste le seul du département à produire du biogaz ! La Corrèze est en effet un territoire d’élevage extensif, avec de petites exploitations, ce qui constitue un contexte difficile pour mobiliser des intrants. Avec ses collègues, il va donc baser la ration du nouveau projet, sur les effluents d’élevages bien sûr, mais aussi sur des cultures intercalaires, qui répondront en plus aux préoccupations de matière organique !

Une autre particularité de la Corrèze, et surtout de sa partie Ouest, c’est sa forte densité en habitat dispersé. Cette implantation de l’habitat est fort propice aux inquiétudes. Ainsi, que ce soit pour le premier ou pour le deuxième projet, Jérôme a eu fort à faire pour rassurer ses voisins proches et moins proches !

Les intrants

Ils sont composés d’un tiers d’effluents d’élevages (fumiers de vaches et poulets, lisier de porcs et de canards), d’un tiers de CIVE et d’un tiers de biodéchets de restauration, soupes de déconditionnement et sous-produits agroalimentaires. Le tonnage annuel est actuellement de 10 000 tonnes. Le passage à 20 000 tonnes est prévu dans un second temps. L’installation étant équipée d’un broyeur nécessitant un taux de matière sèche de 10 % maximum, les produits sont dilués dans un flux de 360 m³/jour par recirculation de digestat brut mais aussi de 12 m³/jour de digestat liquide et de 6 m³/jour d’eau de plateforme.

Livraison de fumier dans le bâtiment, photo Frédéric Douard

Mais là où ce projet va avoir une forte influence sur les pratiques agricoles des cinq associés, c’est sur la pratique même des cultures. Car sur les terres argileuses de cette région, la pratique du labour et culture d’été amène à un appauvrissement rapide des sols en matière organique. Pour enrayer cela, les associés sont partis sur l’idée de ne plus tout labourer, de semer directement et de couvrir les sols en hiver… avec des CIVE, CQFD.

Les fosses de réception des liquides et biodéchets, photo Frédéric Douard

La ration fera également appel à cinq autres apporteurs d’effluents agricoles. Le principe des échanges et que le fumier est acheté 60 €/t de matière sèche (MS) et les apporteurs récupèrent gratuitement en retour une tonne de digestat solide par tonne de MS. Pour les CIVE, la règle est la même mais avec un prix de 120 €/t.

Le digestat liquide est quant à lui rendu et épandu à la charge de Méth’Allassac selon le pourcentage de MS fournie par les apporteurs qui ont accès au plan d’épandage, car nombre d’apporteurs n’ont pas de terres (Canards, cochons, industriels…). Le coût de l’épandage est couvert par la méthanisation car peu d’exploitations sont équipées et car cela représente un coût important notamment au regard du relief de la région.

La trémie d’incorporation des solides chez Méth’Allassac, photo Frédéric Douard

Une méthanisation Sud-Ouest Biogaz

L’installation a été réalisée par Sud-Ouest Biogaz, constructeur régional clé-en-main d’unités de méthanisation agricole individuelles et en petit collectif. Le choix de cet opérateur est lié à plusieurs critères : la proximité bien sûr, l’entreprise étant basée à Toulouse, mais aussi la souplesse de conception avec possibilité d’intégrer les souhaits des porteurs du projet, et bien sûr enfin la compétence. L’entreprise est en effet constituée des pionniers de la méthanisation dans le Sud-Ouest de la France. Ses fondateurs ont bâti leur expérience depuis 2005 au sein de l’entreprise ARIA Energies. Ils travaillent aujourd’hui sur un parc d’une vingtaine de références.

Une installation réalisée par Sud-Ouest Biogaz, photo Frédéric Douard

Leur savoir-faire balaie tout autant la voie sèche discontinue que la voie liquide, au travers deux produits : MéthaSol pour la voie solide et MéthaLiq pour l’infiniment mélangé.

Pour la valorisation du biogaz, Sud-Ouest Biogaz propose des solutions en cogénération de 80 à 500 kWé, et en injection de biométhane de 50 à 300 Nm³/h. Pour l’injection, comme à Allassac, l’entreprise décline son procédé MéthaLiq selon certaines exigences : une isolation renforcée des digesteurs pour une production de gaz optimale, une incorporation avec broyeur pour éviter l’introduction d’air, un traitement du sulfure d’hydrogène par ajout d’oxygène et une couverture à grande capacité de stockage de gaz.

La trémie d’incorporation, le poste de commandes Sud Ouest Biogaz, le module de purification Arol Energy et le pont bascule, photo Frédéric Douard

L’installation est composée d’un digesteur de 2800 m³ ; d’un post-digesteur de 2800 m³ ; d’une cuve de stockage de 5000 m³, avec gazomètre ; de cinq fosses de réception sous bâtiment pour les biodéchets, soupes et les sous-produits industriels ; d’un incorporateur à fond mouvant de 110 m³ avec broyeur en sortie ; d’un conteneur de pilotable ; d’une centrale de pompage automatisée ; d’une ligne d’hygiénisation avec chaufferie au gaz naturel, d’un séparateur de phase ; d’un traitement de l’H2S à l’oxygène et d’un épurateur membranaire Arol Energy avec chaufferie biogaz.

Concernant la maintenance, l’exploitant peut choisir à la carte des solutions plus ou moins autonomes, mais toutes garantissant un délai précis pour la fourniture des pièces et une intervention dans la journée.

Le bâtiment de réception des intrants, photo Frédéric Douard

Le module d’épuration est l’un des postes d’investissement importants. Sa maintenance préventive et curative est un point névralgique. C’est pourquoi Sud-Ouest Biogaz sélectionne l’équipementier sur les performances, la robustesse et sur la longévité de son matériel. L’entreprise assure également une formation rigoureuse de l’exploitant.

Le séparateur de phase à vis, photo Frédéric Douard

Ici, l’installation est gérée par deux salariés dédiés : un conducteur et une secrétaire qui gère les flux et les achats. L’investissement se répartit sur deux structures. Méth’Allassac porte 5 M€ d’investissement lié aux processus. La CUMA de Varetz, à laquelle adhèrent les associés, porte un investissement de 1 M€ pour les équipements de logistique, d’épandage mais aussi de nouvelles pratiques culturales : un camion remorque à berce, un lot de conteneurs, un chargeur, une tonne à pendillards, une rampe de coupe pour l’ensilage des CIVE et deux semoirs pour le semis direct.

Une épuration Arol Energy

L’installation a été mise en service avec une production de 120 Nm³/h, et dispose d’une capacité de 220 Nm³/h pour sa phase d’évolution. Comme pour toutes ses unités, Arol Energy revendique le Made-in-France pour l’unité de Méth’Allassac. Le suivi de l’exploitation et des performances garanties est supervisé par le logiciel Arol Energy avec un accès en local et à distance.

Le module de purification de biogaz Arol Energy et la chaufferie, photo Frédéric Douard

Sur ce site, Arol Energy a mis en œuvre sa technologie de purification avec membranes Air Products pour séparer le méthane du CO2 présent dans le biogaz. Le processus est également conçu récupérer le maximum de chaleur sur le groupe froid et sur le compresseur avant les membranes. Cette chaleur permet de chauffer les digesteurs, réduisant ainsi la consommation de la chaudière biogaz. Ainsi, pour une même quantité d’intrants, davantage de biogaz est transformé en biométhane.

Les filtres à charbon et le compresseur de l’unité de biométhane Arol Energy, photo Frédéric Douard

L’analyseur portatif de biogaz, photo Frédéric Douard

Dans le cadre du déploiement des équipes de maintenance d’Arol Energy à travers la France, l’un des techniciens se trouve à une quinzaine de kilomètres d’Allassac, ce qui permet une intervention très rapide en cas de besoin.

Cette référence d’Arol Energy s’ajoute à la trentaine d’autres déjà en fonctionnement, ce qui positionne l’entreprise comme un acteur clé de l’épuration du biogaz en France. L’entreprise propose également une seconde technologie d’épuration, par lavage aux amines, une technologie à très haute performance énergétique avec le plus haut rendement et la plus faible consommation électrique du marché. Elle s’adapte particulièrement au contexte actuel des prix de l’énergie.

Contacts :

Le générateur d’oxygène pour le traitement du soufre, photo Frédéric Douard

Frédéric Douard, en reportage à Allassac

Voir également cette vidéo du témoignage de Jérôme Breuil publiée par MéthaN-Action : 


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