Métha Bio Energies recycle les biodéchets alimentaires des Pays de la Loire
Article paru dans le Bioénergie International n°67 de l’été 2020
L’unité de valorisation des biodéchets Méta Bio Energies (MBE) a été mise en service par le Groupe Chazé Environnement en 2012. Implantée sur le site d’une ancienne ardoisière à Combrée (Commune nouvelle d’Ombrée d’Anjou) dans le département de Maine-et-Loire, elle se situe dans un périmètre dont le gisement annuel est estimé à près de 150 000 tonnes de biodéchets par an, autour des centres urbains de Rennes, Nantes, Angers, Le Mans, Cholet et Laval. Elle traite les produits alimentaires impropres à la consommation qui sont issus de la grande distribution et de l’industrie agroalimentaire. Elle transforme ainsi 22 000 tonnes de déchets (mélange de 18 000 tonnes de biodéchets et 4 000 tonnes de déchets issus d’industries agro-alimentaires) chaque année en électricité, chaleur et amendement organique.
Depuis début 2016, cette entreprise est gérée par Suez, qui, sur ce secteur de marché exploite déjà plus de 50 unités de de compostage et trois unités de méthanisation de biodéchets, dont celle de Combrée. En 2016, Suez a en effet pris une participation majoritaire de 52 % aux côtés de la Caisse des Dépôts avec 23 %, et du groupe Avril et de la société Evergaz à parts égales à 12,5 % du capital. Dans ce nouveau cadre, des investissements importants ont été réalisés pour remédier aux problèmes qu’avait rencontré l’exploitant précédent durant les premières années de fonctionnement, et en particulier des odeurs.
La réception et la préparation des matières
Toutes les matières qui arrivent sur le site font l’objet d’une fiche d’information préalable. Ponctuellement le site fait appel à la place de marché digitale organix® de SUEZ qui propose des offres de matières organiques, validées en termes de conformité réglementaire par les experts SUEZ et mises en ligne par des producteurs souhaitant vendre leurs matières. Cette plateforme permet aux équipes de pallier des manques de matières mais aussi lorsque cela arrive de vendre leurs excédents.
Dès lors que les matières sont conformes aux prescriptions du règlement sanitaire, elles sont autorisées à passer sur le pont-bascule. Elles sont ensuite déversées avec contrôle visuel et font si besoin l’objet d’une fiche de non-conformité. La redevance d’entrée est de 40 € par tonne en moyenne.
Selon, la nature des produits, il existe quatre voies de réception :
- une fosse de 160 m³ pour les graisses des industries agro-alimentaires,
- une fosse chauffée de 50 m³ pour les produits pâteux,
- une trémie de réception de 40 m³ munie d’une vis pour les déchets de céréales avec stockage en box,
- une chaine de déconditionnement avec machine Hybag pour les biodéchets de grandes surfaces, et qui se termine par une fosse de 160 m³ de soupe.
Les biodéchets de la distribution arrivent dans des caisses-palettes en plastique. Une fois vidées, les caisses sont lavées et désinfectées sur une chaîne automatisée, avant de repartir avec les camions de collecte du groupe Suez. Le déconditionnement n’a lieu que les jours en semaine, la cuve de soupe ayant été dimensionnée pour assurer la continuité d’alimentation des hygiéniseurs les nuits, fins de semaine et jours fériés.
Toutes les opérations de déchargement, déconditionnement et hygiénisation sont réalisées dans un bâtiment de 2 500 m² fermé et en dépression. La totalité de l’air du bâtiment est recyclée à hauteur de 24 000 m³ par heure afin d’éviter la dissémination d’odeurs. L’air vicié est traité dans un biofiltre à écorces CMI Europe Environnement dimensionné pour 120 000 m³/h. Il avait été prévu au démarrage du projet pour recueillir l’air d’une grande halle de compostage, un équipement qui n’est aujourd’hui plus utilisé.
Le processus de méthanisation
Un mélange de soupe avec les autres produits disponibles est introduit en continu, 24 h/24, 7 j/7, hors périodes de maintenance, dans deux hygiéniseurs de 20 m³ chacun. Ce traitement thermique nécessite une puissance de chauffe de 130 kW par cuve. Le cycle complet d’hygiénisation dure quatre heures, dont 2h30 de montée en température, une heure de maintien à plus de 70 °C et trente minutes pour les transferts vers le digesteur primaire. Ce cycle est ainsi répété six fois par jour.
En sortie d’hygiéniseurs, le produit est dilué et refroidi à l’eau (dont une partie provenant des eaux de pluie). Ce mélange est acheminé vers deux cuves de digestion successives : un digesteur de 3 400 m³ avec agitateur central muni d’un système de refroidissement (aérotherme), puis un post-digesteur de 2 000 m³ à agitateurs latéraux et équipé d’un gazomètre de 1 000 m³. Le cycle de digestion dure 50 jours à 40°C et le biogaz produit affiche 58-60 % de méthane. Cette installation a été réalisée par le constructeur danois Xergi dont ce fut la première référence en France.
Notons que les digesteurs viennent d’être curés, après sept ans de fonctionnement, et que 2 000 tonnes de sédiments en ont été extraits.
La valorisation énergétique
Après que l’activité eue démarré en 2012 avec un moteur Jenbacher de 1 MWé et installé par Clarke Energy, les nouveaux actionnaires de Méta Bio Energies ont décidé, devant le fort potentiel régional de biodéchets, d’installer un deuxième moteur Jenbacher de 890 kWé, fourni par AB Gruppo. Ce doublement permet aussi de réaliser la maintenance des moteurs sans arrêter la production d’électricité.
La production moyenne d’électricité verte est de 30 MWh par jour. La vente d’électricité, régie par un contrat avec EDF qui court jusqu’en 2032 dans le cadre du dispositif d’obligation d’achat, se fait au tarif de 171 € par MWhé.
La chaleur de cogénération emprunte quant à elle deux voies de valorisation :
- Une voie interne utilise une partie de la chaleur pour le lavage des caisses, pour l’hygiénisation des produits à méthaniser, et pour le chauffage des digesteurs et de la fosse d’intrants pâteux. En cas de souci sur l’une des deux unités de cogénération, une chaudière à biogaz peut prendre le relai.
- La voie externe alimente un réseau de chauffage au sol, installé dans les serres de l’entreprise voisine pour sécher des boues. Cette valorisation consomme 8 GWh de chaleur par an.
La maintenance du premier groupe de cogénération est assurée par Clarke Energy, et celle du second groupe de cogénération est assurée par AB gruppo.
La valorisation agronomique
La totalité du digestat passe dans un séparateur de phase Börger. Le digestat liquide est stocké dans 22 réservoirs : une cuve et trois poches souples de 500 m³ sur le site et le reste chez les agriculteurs épandeurs, ce qui totalise une capacité de 12 000 m³, soit six mois de production.
Le digestat, qui est épandu sur 25 exploitations agricoles, est analysé avant épandage pour en vérifier l’innocuité et en déterminer les caractéristiques agronomiques.
Ce sont ainsi 24 000 tonnes de digestat liquide à 4 % de matière sèche qui sont ainsi produites en une année. La valeur agronomique en est la suivante : 2,4 % de matières organiques, 7,46 kg d’azote par tonne, 1,5 kg de phosphore par tonne et 2 kg de potassium par tonne.
Ce sont ainsi 22 000 tonnes de digestat liquide à 4% de matière sèche qui sont ainsi produites en une année. La valeur agronomique en est la suivante : 2,4 % de matières organiques, 7,46 kg d’azote par tonne, 1,5 kg de phosphore par tonne et 2 kg de potassium par tonne.
Les chiffres clés de Méta Bio Energies |
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9 collaborateurs et 50 emplois induits |
22 000 tonnes de biodéchets traités par an |
10 GWh d’électricité verte produite par a |
8 GWh de chaleur de cogénération valorisée par an |
22 000 m³ de digestat par an |
3 000 ha de 25 exploitations agricoles pour l’épandage |
Contact : Méta Bio Energies – Frédéric Gelz, directeur du site / +33 241 927 175 – frederic.gelz@suez.com
Frédéric Douard, en reportage à Ombrée d’Anjou
Lire également :
- L’unité de méthanisation de déchets alimentaires Méta-Bio Energies
- Méta Bio Energies produit assez d’électricité pour alimenter 4 000 foyers
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