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Saconin Biométhane dans le Soissonnais, une production 100 % végétale

Article paru dans le Bioénergie International n°61 de mai-juin 2019

Saconin Biométhane dans le Soissonnais, photo Baes-Létang-Hoche

Depuis la gauche, Arnaud Hoche, David Trocherie et Nicolas Brouardelle, photo Frédéric Douard

La centrale Saconin Biométhane est implantée dans le village de Saconin-et-Breuil, une terre de grandes cultures du Soissonnais (département de l’Aisne) d’où l’élevage a disparu depuis plus de trente ans. Cette installation de production de biométhane est la quatrième montée par François-Xavier Létang après Létang Biogaz en Seine-et-Marne en 2014, Epaux-Bézu non loin de Saconin en 2016 et Létang Biométhane Sourdun en 2018. Cette nouvelle unité a été créée en partenariat avec deux familles locales d’exploitants agricoles : la famille Hoche, qui produits notamment des céréales et des betteraves à la Ferme de Saint-Amand de Saconin, et dont les terres hébergent l’usine de biométhane, et la famille Baes, exploitant à la ferme de Cravançon, située à Chaudun à 8 km de l’usine, notamment producteur de pommes de terre et disposant d’une entreprise de travaux agricoles. Pour les familles Létang, Hoche et Baes, cet investissement de 4,5 M€, qui a reçu une aide du Feder de 750 000 €, a été pensé bien sûr comme une diversification, mais aussi et surtout comme un nouvel élan à leur métier de cultivateur.

Le site de Saconin Biogaz, photo Frédéric Douard

Un modèle éprouvé et confirmé

La production de biogaz est basée sur la digestion de sous-produits agro-industriels végétaux et de CIVE. Sur ce site, les associés ont naturellement basé leur approvisionnement sur leurs propres cultures, mais ont aussi mis à profit leur proximité avec la sucrerie de Bucy située à moins de 15 km de la Ferme de Saint-Amand. Certaines années, ils pourront aussi récupérer les restes de pomme de terre ou d’oignons d’exploitations voisines. La proximité des associés avec l’ETA BD-Agri de Jacky Baes permet également de disposer d’un parc d’équipements important.

Le local technique au centre des trois cuves, ici avec le sytème d’alimentation en oxygène et une pompe, photo Frédéric Douard

La valorisation se fait comme sur les autres sites « Létang » : en injection dans le réseau GrDF, un modèle efficient, car il valorise près de 100 % de l’énergie produite et permet de la stocker dans le réseau.

Vue sur la fermentation chez Saconin Biométhane, photo Frédéric Douard

L’activité est tellement bien rodée, que l’installation a été mise en service le 28 mars 2019, un mois seulement après l’ensemencement des digesteurs ! Et pour que les quatre sites de méthanisation fonctionnement au mieux de leurs capacités, tout en renforçant les synergies, les exploitants se sont offerts les services à plein temps d’un ingénieur spécialisé en méthanisation, David Trocherie, qui suit techniquement les quatre unités.

Au quotidien, l’unité de Saconin fonctionne avec un salarié à temps complet responsable du site, aidé ponctuellement par les associés ou par des travailleurs occasionnels.

La production de biogaz

L’installation est le résultat de l’expérience des trois unités précédentes. Elle est globalement bâtie sur le même modèle : des intrants conservés en silos à plat, deux digesteurs mésophiles de 2 500 m³ en infiniment mélangé plus une cuve de stockage de digestat de 4 200 m³.

Silo à Saconin avec chemin de ronde pour les manipulations et couverture mécanique contre les oiseaux, photo Frédéric Douard

Les intrants sont stockés dans trois vastes silos à plat de 2 250 m³ chacun et qui permettent au total de stocker en même temps jusque 21 000 tonnes de produits. Ces silos ont été conçus avec la pente et les réseaux nécessaires pour récupérer les lixiviats qui servent à la dilution des intrants, mais aussi avec des murs surmontés d’un chemin de ronde pour faciliter le travail de manipulation des couvertures de protection : une bâche étanche contre la pluie, recouverte elle-même d’une bâche technique contre les assauts des oiseaux. Ce chemin garantit des conditions de travail sécurisées pour le personnel, ainsi qu’une durabilité accrue de la structure, car du coup, les murs font un mètre de large.

Saconin Biométhane compte 9000 m2 de silos de stockage, photo Frédéric Douard

Les intrants, pulpes de betterave, ensilages et restes de légumes …, à hauteur de 11 000 tonnes par an, sont sortis des silos au godet broyeur, ce qui permet de les émietter en les versant dans la trémie, voire de les fractionner pour ce qui est des pommes de terre ou des oignons. La trémie en absorbe 30 tonnes par jour.

La trémie d’incorporation Konrad PUMPE, photo Frédéric Douard

La trémie, une BIG-Dos du constructeur Konrad Pumpe, fonctionne avec un fond mouvant en acier inoxydable à entraînement hydraulique. Le fond est recouvert d‘une pellicule plastique résistant à l‘usure, qui réduit les frottements et donc la consommation électrique. La matière est amenée sur un rouleau entraîneur qui dose le remplissage de la vis de convoyage. Ce système est indiqué pour les substrats fibreux. Les mouvements de produits sont ensuite gérés par des pompes à vis.

Pompe de circulation Wangen chez Saconin Biométhane, photo Frédéric Douard

Dans les digesteurs, la température est maintenue au-dessus de 41 °C par une chaudière à biogaz de 250 kW, qui globalement consomme de 2 à 3 % du biogaz produit sur l’année.

L’épuration

Le choix de la technologie s’est ici porté sur une séparation membranaire. À ce niveau, le biogaz est compressé ente 11 et 14 bar pour passer à travers des fibres. Ensuite, il est ramené à 4,5 bar et odorisé avant injection dans la boucle GRDF de Soissons.

Saconin Biométhane, un site sous vidéosurveillance, photo Frédéric Douard

Le pont bascule à Saconin, photo FD

C’est un gaz de type B qui est produit, car nous sommes ici en limite sud des réseaux à bas pouvoir calorifique (PCS de 10 kWh/m³). Le gaz n’est donc épuré qu’à hauteur de 89 % de CH4 et reste riche en CO2.

Pour l’instant, à cette première étape du projet, le débit injecté est de 150 Nm³/h, mais l’installation est prévue pour pouvoir à terme produire au moins le double. C’est la raison pour laquelle, aujourd’hui l’ensemble des filtres n’a pas encore été installé.

Le digestat

Aucune séparation de phase n’est pratiquée et la totalité du digestat est épandue brut, notamment avec le système Listech, sans réserve emportée par la machine ou le tracteur, mais avec un tuyau suiveur. Celui-ci s’approvisionne directement au stockage déporté, ce qui évite de trop tasser les sols.

Les membranes de filtration à Saconin, photo Frédéric Douard

Les fournisseurs du projet

Frédéric Douard, en reportage à Saconin-et-Breuil



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