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Soler décarbone l’économie avec son biocarbone et ses bioénergies durables

Article paru dans le Bioénergie International n°86 de l’été 2023

La bioraffinerie de Lacanau, photo Soler

Depuis 1993, à Gyé-sur-Seine dans le département de l’Aube, en bordure des grandes forêts des plateaux de Langres et de Bourgogne, le groupe familial Soler produit du carbone et des énergies renouvelables et durables à partir des sous-produits de la sylviculture locale. Son modèle économique, qui repose sur des engagements environnementaux et climatiques très forts, s’appuie sur des solutions technologiques de pointe à énergie positive et non polluantes. Les bioraffineries du groupe valorisent actuellement, dans le respect d’une sylviculture durable, les petits bois et bois de qualité secondaire locaux en une large gamme de produits : charbon de bois, briquettes de charbon de bois, biocarbone, biochar, bioélectricité, bûches densifiées, bois de chauffage et plaquettes forestières. Cette ambition industrielle et environnementale, qui souffle ses trente bougies en 2023, rencontre aujourd’hui de nouveaux marchés dont la famille Soler-My avait rêvé et qui vont désormais lui permettre de jouer un rôle de premier plan pour accompagner de nombreux secteurs économiques et industriels à atteindre la neutralité climatique.

Une entreprise engagée

Depuis sa création comme producteur de charbon de bois, Soler ne s’est développé que dans une approche durable. Le Groupe a ouvert la voix d’une industrie vertueuse dans son domaine et démontre que les productions non-performantes et polluantes de charbon de bois n’ont plus leur place dans le contexte de changement climatique, alors même que la France et en Europe importent encore de grandes quantités de charbons de bois fabriqués sans respect des personnes, des forêts et de la qualité de l’air. Cette démarche, Soler l’a réalisée avec des partenaires engagés comme Flamino et Earthworm, ainsi qu’avec des investisseurs engagés.

La famille Soler-My – Anne-Mette, Jean, Philippe, Pierre et Emil, photo Soler

Grâce aux technologies qu’il a développées et brevetées, et grâce à son ensemble de bonnes pratiques utilisant toujours la meilleure technologie disponible sur le marché, Soler optimise l’utilisation de sa matière première et parvient à utiliser deux à trois fois moins de bois que la plupart des systèmes de carbonisation dans le Monde. Cette maîtrise de la carbonisation propre, qui valorise les gaz de pyrolyse au lieu de les rejeter dans l’atmosphère, émet 10 à 25 fois moins de gaz à effet de serre que d’autres procédés sur le marché.

Soler économise le bois et l’énergie en utilisant les technologies les plus performantes, comme ici la cogénération ORC de Gyé 2, photo Frédéric Douard

Fruit de cet engagement qui s’inscrit dans un monde décarboné, Soler fait vivre aujourd’hui 170 collaborateurs recrutés en zones rurales, leur procurant un emploi fort de sens et motivant. Le Groupe fait pour l’instant fonctionner trois bioraffineries en France, deux à Gyé-sur-Seine et une à Lacanau en Gironde, 365 jours par an, 24 h/24, avec une capacité de production de 50 000 tonnes de carbone renouvelable par an, et de suffisamment d’électricité verte tout au long de la journée et de l’année pour 20 000 foyers.

Une palette de produits neutres en carbone qui ne cesse de s’élargir

Les fines de charbon de bois sont valorisées en briquettes pour barbecue, photo Soler

Depuis leur création, les bioraffineries Soler produisaient principalement des biocombustibles de cuisson et de chauffage, et de la bioélectricité. Depuis quelques années, le groupe propose aussi des solutions à destination des industriels pour réduire leur empreinte carbone. Ainsi, la fourniture de biocarbone, ou autrement dit de charbon biosourcé, de biocharbon ou encore de charbon végétal, intéresse les industries métallurgiques qui utilisent le carbone comme agent réducteur pour fabriquer leurs métaux et alliages, ou tout simplement qui cherchent des combustibles bas-carbone. Elle intéresse par exemple la filière silicium, un matériau aujourd’hui très recherché pour ses capacités semi-conductrices qui le destinent à de nombreux usages dans l’électronique et les nanotechnologies, mais aussi dans la production de silicones ou de panneaux solaires photovoltaïques. Selon ces usages, l’utilisation d’une tonne de biocarbone évite l’émission d’environ trois tonnes de CO2. Et pour donner un ordre de grandeur, une tonne de CO2 correspond approximativement aux émissions d’un vol commercial aller-retour Paris New-York pour une personne.

Le charbon de bois et le biocarbone sont les principales productions du groupe Soler, photo Soler

Une autre application se dessine dans le secteur de la construction pour le biochar, ce fin résidu de biocarbone issu de la pyrolyse et de la gazéification du bois. Il peut en effet remplacer une partie du clinker dans la composition du ciment. Le groupe Vicat a innové en la matière en développant le premier liant intégrant du biochar qui permet d’abaisser l’empreinte carbone du ciment, tout en produisant un béton qui conserve l’ensemble de ses propriétés. La différence est une empreinte carbone du liant divisée jusqu’à dix fois par rapport à un béton classique.

Biochar, photo Soler

Dans le domaine de l’agriculture, certains sols peuvent trouver avantage dans l’incorporation de biochar. Ce média étant poreux, il présente la caractéristique de retenir l’eau et de favoriser des flores microbiennes bénéfiques. Pour chaque tonne de biochar utilisée, c’est l’équivalent de 2,9 tonnes de CO2 qui sont stockées dans le sol. Soler travaille avec des agriculteurs et des viticulteurs à proximité de ses sites de production pour expérimenter cette utilisation.

Soler travaille avec des viticulteurs de la Côte des Bar sur les apports en biochar, photo Soler

Citons aussi quelques pistes de développement vers les biomolécules à haute valeur ajoutée telles que le biométhane ou le biométhanol (alcool de bois), et obtenues à partir du gaz de bois. Elles constituent des briques élémentaires pour la production de biocarburants d’aviation, de transport maritime, ou encore pour l’industrie chimique. Et enfin, le projet de récupérer le bioCO2 en sortie des équipements de combustion est aussi sur la table du bureau d’études interne du groupe qui compte une vingtaine d’ingénieurs.

Les technologies les plus efficaces au service d’une économie décarbonée

Après avoir développé une technologie de carbonisation de pointe, économisant le bois et ne polluant pas, la famille Soler-My a décidé d’appliquer à la lettre les principes de l’économie circulaire, de ne rien laisser perdre et de valoriser tous les produits à toutes les étapes de ses processus énergétiques.

Local de supervision de la bioraffinerie de Gyé-sur-Seine, photo Soler

Les bioraffineries Soler reposent en premier sur le principe de la pyrolyse, transformation thermique de la biomasse. Ce processus décompose le bois en une part de biocarbone solide et en une part de gaz (des fumées) que l’on peut utiliser pour produire de la chaleur et de l’électricité, ou que l’on pourra transformer en différentes molécules cibles. Pour cette pyrolyse, Soler s’appuie sur une technologie propriétaire, développée et brevetée par le Groupe, et utilisée sur ses trois bioraffineries avec différents procédés de valorisation des gaz.

La bioraffinerie de Gué-sur-Seine, photo Soler

Sur la bioraffinerie Gyé 1 mise en service en 2012, et qui produit 10 000 tonnes de charbon de bois par an, les gaz de bois, une fois sortis des réacteurs de carbonisation, sont utilisés dans une chaudière biomasse à lit fluidisé bouillonnant de 15 MW en même temps que du bois-énergie solide. La vapeur à haute pression produite dans cette chaudière entraîne un turbo-alternateur qui génère 25 GWh d’électricité renouvelable par an. La chaleur basse température en sortie de turbine sert à alimenter le séchoir à bois de la ligne de carbonisation Gyé 1. Depuis la mise en place de cet outil, tous les postes de consommation de chaleur d’origine fossile ont ainsi été supprimés.

La turbine à vapeur et son générateur à Gyé, photo Frédéric Douard

Sur la bioraffinerie Gyé 2 mise en service en 2019, et qui produit 20 000 tonnes de charbon de bois par an, les gaz de bois sont utilisés dans une chaudière à gaz. L’échangeur à huile thermique de cette chaudière fournit tout d’abord l’énergie nécessaire à une unité de cogénération ORC (Cycle organique de Rankine) qui produit 10 GWh d’électricité renouvelable par an. Ensuite, la chaleur résiduelle, alimente deux séchoirs, celui de la ligne de carbonisation Gyé 2, et celui des lignes de bûches densifiées.

Le séchoir de fines de bois pour la production de bûches densifiées est alimenté par la chaleur résiduelle de la chaudière Gyé 2, photo Frédéric Douard

Durant l’été 2021, Soler a mis en service sa troisième bioraffinerie, à Lacanau d’une capacité de 20 000 tonnes de charbon de bois par an. Sur ce site, les gaz de pyrolyse sont récupérés dans un gazomètre sphérique de 5000 m³ et transformés dans un moteur de cogénération générant lui aussi 10 GWh d’électricité renouvelable par an. La chaleur récupérée sur le moteur alimente les séchoirs à bois de la ligne de carbonisation.

La bioraffinerie de Lacanau en Gironde avec son gazomètre de gaz de bois, photo Soler

Concernant la production des biocombustibles solides, elle est aujourd’hui concentrée sur le site de Gyé. Une presse dite à roues tangentes, y produit des briquettes de charbon de bois avec les fines de carbone. Notons que le pressage du charbon de bois nécessite une pâte humide et que cela impose ensuite de sécher les briquettes, un poste énergivore qui consommait plusieurs centaines de tonnes de GPL par an. Depuis 2012, ce séchage est réalisé avec la chaleur renouvelable de la chaudière Gyé 1.

Les deux presses à bûches densifiées à Gyé, photo Frédéric Douard

Bûches densifiées, photo Soler

Deux autres presses, à piston et volant d’inertie, d’une capacité de 20 000 tonnes par an et de marque CF Nielsen, y produisent les bûches compressées, 10 000 tonnes par an pour le marché du chauffage domestique, à partir des fines de bois qui n’entrent pas dans le processus de carbonisation.

Ce bois fin est séché sur un séchoir à bande avec la chaleur résiduelle de la chaudière Gyé 2. Et tout comme la production de charbon de bois, les briquettes et bûches densifiées sont destinées au marché français via les circuits de distribution des grandes surfaces de tous types (alimentaires, bricolage et jardinage) mais aussi à l’export et notamment vers l’Allemagne.

Le groupe commercialise aussi du bois déchiqueté, photo Soler

Le site de Gyé commercialise également de la plaquette forestière pour les chaufferies biomasse régionales, une plaquette qu’elle utilise par ailleurs pour alimenter la chaudière Gyé 1. Le dernier produit solide réalisé à Gyé, cette fois pour le secteur du chauffage domestique, est du bois de chauffage, façonné sur une ligne semi-automatique à partir des grosses sections de chêne et de hêtre déclassées et qui arrivent dans les lots de bois pour la carbonisation.

Le site de Gyé dispose également d’une ligne de production de bois de chauffage, photo Frédéric Douard

De nombreux projets et une levée de fonds de plusieurs millions d’euros

Dans ce contexte de transition énergétique, Soler vient d’annoncer la construction en 2024 aux États-Unis de sa quatrième bioraffinerie. Elle sera l’un des plus grands sites de production de biocarbone au Monde avec une capacité d’au moins 80 000 tonnes par an. Sa production sera principalement destinée à la fabrication de silicium, mais également d’aciers et de ferro-alliages décarbonés.

Bloc de ferrosilicium polycristallin produit en France avec du carbone renouvelable, photo Frédéric Douard

Pierre Soler-My, pdg et cofondateur du Groupe Soler, a déclaré : « Notre déploiement aux États-Unis représente la première étape de notre développement à l’international. Notre ambition est d’accompagner le monde industriel dans sa démarche de neutralité carbone, tout en développant des chaînes de valeur positives pour la filière bois et les forêts. Nous en sommes convaincus : lorsque les forêts sont gérées durablement, elles contribuent naturellement à lutter contre le réchauffement climatique. Forts de notre expérience, nous pouvons désormais envisager concrètement le développement à grande échelle de solutions de carbone renouvelable et envisager la création d’une dizaine de nouvelles bioraffineries dans les prochaines années, en France, en Europe du Nord et en Amérique du Nord. » Une levée de fonds est en cours en 2023 pour financer ce programme d’investissements.

La métallurgie bas-carbone représente des perspectives immenses pour le biocarbone, photo Frédéric Douard

Presse à roues tangentes pour briqueter les fines de charbon de bois, photo Frédéric Douard

Contacts :

Frédéric Douard, en reportage à Gyé-sur-Seine


1 réponse
  1. MERCIER Patrick dit :

    Félicitations et encouragements à la famille Soler-My pour ces réalisations !!

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