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La scierie de Miremont investit dans la production de bois-énergie de haute qualité

Article paru dans le Bioénergie International n°39 de Octobre-Novembre 2015

Le hangar à plaquettes de la scierie de Miremont et son bardage respirant, photo Frédéric Douard

Le hangar à plaquettes de la scierie de Miremont et son bardage respirant, photo Frédéric Douard

Conteneur de séchage Lauber devant la cheminée monumentale de la scierie de Miremont, photo Frérédic Douard

Conteneur de séchage Lauber devant la cheminée monumentale de la scierie de Miremont, FD

La scierie de Miremont est héritière d’une entreprise familiale créée en 1958 par Rémy Rousseau à Dussac en Dordogne. Crée en 2001 sur la commune de Lanouaille, la scierie de Miremont est aujourd’hui gérée par Eric Rousseau, fils de Rémy, qui passera d’ailleurs bientôt la main à son fils Pierre Luc, 25 ans. Elle fabrique du parquet et du lambris massif en chêne et châtaignier à partir de quelques 8000 m³ de grumes par an. Avec ses 18 salariés, l’entreprise pratique également bien sûr l’exploitation forestière, mais aussi la charpente et la merranderie, ici aux portes du cognaçais et du bordelais.

La monté en puissance du bois-énergie dans l’entreprise

Ces dernières années, avec le retour en grâce du bois-énergie sur le marché officiel, l’entreprise a commencé à commercialiser du bois combustible pour valoriser ses sous-produits en forêt et à la scierie. Elle produit pour cela de la bûche bien sûr, produite en forêt ou à la scierie avec les culées de sciage, mais aussi du bois déchiqueté grâce à une coupeuse Morbark qu’elle possède depuis 2006, pour valoriser ses chutes de sciages et de merrains. Rappelons que le taux de déchets sur grumes est de 50% en sciage feuillu et de 85% pour le merrain !

La production de merrains à la scierie de Miremont, photo Frédéric Douard

La production de merrains à la scierie de Miremont, photo Frédéric Douard

Et ce nouveau débouché qui valorise désormais plus de 50% des volumes de bois qui passent dans le scierie (les chutes et autres sous-produits), représente déjà 15% du chiffre d’affaire total de l’entreprise (1,7 M€). Et comme il s’est bien développé, pour rester sérieux, il fallait se mettre à appréhender cette activité de manière professionnelle comme les autres métiers de l’entreprise.

L’ère des consommateurs de bois-énergie militants et très tolérants aux écarts de qualité est aujourd’hui terminée. Désormais, le bois-énergie est devenu un produit de consommation de masse, utilisé par des non-spécialistes qui en attendent un service simple et irréprochable. Fini donc le bois pas sec, les plaquettes mal calibrées et pleines de poussière.
En 2014, l’entreprise a donc investi 750 000 € pour éviter les deux écueils principaux du fournisseur de bois-énergie : l’humidité excessive et le mauvais calibrage.

Un crible vribrant sépare tros granulométries, photo Frédéric Douard

Un crible vribrant sépare tros granulométries, photo Frédéric Douard

Le stockage de bois-bûches de lascierie de Miremont, photo Frédéric Douard

Le stockage de bois-bûches de la scierie de Miremont, photo Frédéric Douard

Des investissements importants pour la qualité du bois-énergie

La scierie a donc commencé par construire un hall de stockage de 1500 m² avec sol bétonné pour garder le bois propre et avec bardages ajourés pour une bonne ventilation. Elle y stocke à la fois ses plaquettes et ses bûches une fois préparées.

La préparation des plaquettes est réalisée par la coupeuse que l’entreprise possédait déjà. Le calibrage a requis quant à lui un crible vibrant d’occasion qui permet d’ôter les fines particules néfastes aux performances des chaudières, ainsi que les gros morceaux qui favorisent le blocage des alimentations. Les produits ainsi écartés sont valorisés dans la chaudière. Le calibrage permet également d’isoler deux tailles de plaquettes, des P30 pour les petites chaufferies, et des P100 pour les grosses.

La chaudière Agroforst de la scierie de Miremont, photo Frédéric Douard

La chaudière Agroforst de la scierie de Miremont, photo Frédéric Douard

Une fois calibrées, les plaquettes sont alors séchées artificiellement avant livraison ou avant stockage.

Pour cela, l’entreprise a dû investir dans une chaudière à grille mobile Agroforst de 800 kW, capable de valoriser tous les déchets bas de gamme de la scierie : écorces, sciures, poussières, balayures, plaquettes dégradées et petites chutes.

Cette chaudière à eau chaude alimente une étuve pour le parquet, mais surtout deux postes de séchage de bois-énergie à conteneurs mobiles.

Le multicyclone Hurricane MK ACS installé à la scierie de Miremont, photo Frédéric Douard

Le multicyclone Hurricane MK ACS installé à la scierie de Miremont, photo Frédéric Douard

Côté émissions atmosphériques, le financement partiel par l’ADENE a imposé un niveau d’émission de particules relativement sévère, à moins de 30 mg/NM3 à 11% d’O2. Pour atteindre cet objectif contraignant en ne pénalisant pas trop l’investissement déjà élevé, avec un électrofiltre par exemple, le scierie a retenu la société Advanced Cyclone Systems S.A. (ACS) qui a conçu et fourni un filtre multicyclone Hurricane, de type MK sur mesure.

Les cyclones brevetés Hurricane sont tous numériquement optimisés. Les différentes géométries de ces séparateurs optimisent la collecte de la matière pour chaque application particulière, minimisent le ré-entraînement, le tout avec des pertes de charge raisonnables, ce qui limite aussi les consommations électriques d’extraction. Voir notre article dédié à ce système de filtration pour en savoir plus.

Des séchoirs polyvalents pour les bûches et les plaquettes

Les installations de séchage sont à la fois simples et pratiques. De marque Lauber, elles ont été fournies par la société ZM Techniques dont le représentant français est basé justement en Dordogne.

Séchage de plaquettes dans une benne Lauber, photo Frédéric Douard

Séchage de plaquettes dans une benne Lauber, photo Frédéric Douard

Il s’agit de conteneurs multi-bennes de 34 m³, à fond perforé, et qui permettent le séchage à moins de 20% d’eau en 2 à 4 jours pour les plaquettes et en 10 à 15 jours pour les bûches, avec une température d’air de 70°C.

La première centrale de ventillation Lauber, photo Frédéric Douard

La première centrale de ventilation Lauber, FD

La scierie a ainsi équipé son établissement de deux centrales de production d’air chaud Lauber de 150 kW chacune, avec deux conteneurs par centrale, ce qui lui permet de sécher 4 x 34 m³ simultanément.

Une centrale de 150 kWth peut sécher simultanément jusqu’à 2 conteneurs de plaquettes ou 4 conteneurs de bûches (Plus avec les bûches car moins de pertes de charge).

Deux autres conteneurs ont également été achetés en plus pour effectuer les livraisons et ne pas laisser les postes de séchage vides pendant ce temps-là.

Des perspectives de marché encourageantes

Un camion à bras a enfin été acheté pour manœuvrer les conteneurs et livrer les combustibles. C’est donc un investissement relativement important qui é été réalisé mais qui, en optimisant tous les postes de dépenses, est resté dans une enveloppe banquable. À titre d’indication, le lot Lauber pour une centrale d’air et deux conteneurs a coûté 36 000 €, et la chaudière, avec ses convoyeurs et son électrofiltre, a coûté 500 000 €. Le conteneur supplémentaire est à 7 000€.

Le camion de livraison du bois-énergie de la scierie de Miremont, photo Frédéric Douard

Le camion de livraison du bois-énergie de la scierie de Miremont, photo Frédéric Douard

Outre donc la vente de bois de chauffage dans la région, l’entreprise a pu répondre à la demande des chaufferies locales puisqu’elle en alimente déjà aujourd’hui 25, dont par exemple les chaufferies communales de Lanouaille et de Sarlande, la Maison Familiale de Thiviers en P30 ou la chaufferie industrielle de Guyenne Papier à Nanthiat en P100.

Contacts :

Frédéric Douard, en reportage à Lanouaille

La scierie possède 6 conteneurs Lauber, photo Frédéric Douard

La scierie possède 6 conteneurs Lauber, photo Frédéric Douard


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