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Le Groupe Soler à la conquête du marché du carbone renouvelable et propre

Article paru dans le Bioénergie International n°85 de juin 2023

La famille-Soler, Jean, Pierre, Anne-Mette et Philippe, photo Soler

Créé en 1993 à Gyé-sur-Seine en bordure de la célèbre Côte des Bar, le vignoble de Champagne du département de l’Aube, le Groupe Soler est l’un des leaders français de la production de carbone renouvelable. Entreprise familiale, le Groupe Soler s’est depuis le départ imposé un modèle économique rigoureux basé sur quatre piliers fondamentaux : s’approvisionner dans des forêts gérées durablement ; respecter le travail et la santé des travailleurs ; ne pas polluer ; et fonctionner en économie circulaire en recherchant en permanence le zéro gaspillage et le bilan carbone le plus positif possible. Grâce à sa technologie propriétaire, brevetée et opérationnelle depuis 2012, les bioraffineries Soler valorisent les coproduits de la sylviculture et des industries du bois disponibles à proximité des sites de production, en charbon de bois haut de gamme, en briquettes de charbon de bois, en bûches densifiées, en biocarbone, en biochar, en chaleur de séchage et en électricité verte.

Le biocarbone Soler est né dans Côte des Bar, photo Soler

Une révolution technologique globale

Au 21e siècle, le marché du charbon de bois répond, selon les continents, a des applications aussi éloignées l’une de l’autre que la cuisson des aliments ou l’industrie métallurgique. Eu Europe, le charbon de bois a été le carburant des industries thermiques jusqu’au début du 19ᵉ siècle. Et s’il a permis à la première révolution industrielle de se lancer, il a été remplacé par les combustibles fossiles, plus concentrés, plus abondants, plus faciles à extraire et ne dépendant pas des surfaces forestières qui avaient fondu sur le continent à cette époque. Le revers de cette médaille est le dérèglement climatique que nous subissons aujourd’hui, par la libération chaque année de milliards de tonnes de CO2 non renouvelable à l’échelle humaine, initialement piégées dans les roches par la biomasse il y a des millions d’années. De nos jours, la consommation européenne de charbon de bois se résume à assurer la cuisson de loisir dans les barbecues et l’immense majorité des producteurs, qui jadis peuplait toutes les forêts du continent pour transformer les petits bois en combustible à haut pouvoir calorifique, a disparu.

La bioraffinerie de Lacanau, photo Soler

Le Groupe Soler, aujourd’hui producteur de charbon de bois en France, ne fait pas partie des survivants de cette époque où l’esprit minier commandait la méthode. Avec une autre manière de penser, sur une planète où les ressources ne sont définitivement plus perçues comme illimitées, il fait partie de ces producteurs innovants, encore peu nombreux, qui produisent du charbon de bois de manière rationnelle et responsable. Car nous n’allons pas le cacher, mais encore de nos jours, et dans leur immense majorité sur le globe, les producteurs de charbon de bois travaillent encore avec des méthodes que nous appellerons traditionnelles. Elles sont en réalité d’une affligeante inefficacité, au point de faire disparaître des forêts entières pour n’en sortir que quelques pourcents sous forme de charbon de bois, de générer une pollution atmosphérique perceptible à l’échelle mondiale, et d’entretenir par sa faible efficacité, et donc par ses faibles revenus, des conditions de travail inhumaines.

C’est pour sortir de ce fléau mondial, menant à la déforestation et à des situations sanitaires indignes, qu’à la fin du 20e siècle, des industriels responsables ont mis au point des parcours technologiques à même de travailler avec les mêmes performances énergétiques et environnementales que tous les autres secteurs d’activités modernes utilisant des combustibles. C’est le cas du Groupe Soler qui a mis au point des réacteurs de pyrolyse automatisés et particulièrement performants et qui, parallèlement, permettent de valoriser toute l’énergie périphérique au charbon de bois lui-même. Ainsi, la chaleur fatale et les gaz de pyrolyse issus du processus maîtrisé de carbonisation, permettent de produire de l’électricité verte et des bûches de bois densifiées (un combustible de substitution au bois de chauffage), tout en sèchant le bois avant sa valorisation en charbon de bois : rien n’est perdu, tout est transformé en valeur.

La bioraffinerie de Gué-sur-Seine en service depuis 2012, photo Soler

Le résultat de cette sophistication est un rendement global proche de 90 %, près de trois fois meilleur que celui des productions traditionnelles de charbon de bois dans le monde, c’est-à-dire que la quantité de bois nécessaire est trois fois moins importante. Ce niveau d’efficacité, qui peut étonner dans cette filière, est aujourd’hui celui que l’on est en droit d’attendre de toute transformation d’un combustible biomasse, à vocation environnementale, comme c’est déjà le cas dans la combustion moderne du bois, du biogaz ou des biocarburants. Mais, c’est sur le sujet de la qualité de l’air que les chiffres sont les plus éloquents, avec des rejets de gaz imbrûlés et de particules fines jusqu’à plus de cent fois inférieurs à ceux des procédés traditionnels et toujours présents sur le marché !

L’aventure commence sous le signe de l’excellence industrielle

L’aventure Soler commence donc dans l’Aube en 1993, dans l’une des plus grandes régions forestières de France, celle du Grand Est. Trois frères, Pierre, Jean et Philippe Soler-My, créent une première unité de production de charbon de bois à Gyé-sur-Seine, entre Bar- et Châtillon-sur Seine. Ils constatent bientôt, après un démarrage encourageant, que ce secteur de l’industrie présente des failles. Non seulement les méthodes de production locales restent artisanales, mais la majorité du charbon de bois consommé en France est importé depuis des pays où les salaires sont dérisoires et où les enjeux environnementaux ne sont pas pris en compte.

La bioraffinerie de Lacanau et son stockage de syngaz en Gironde, photo Soler

Les trois frères vont alors s’atteler à développer un nouveau parcours technologique, par assemblage judicieux de technologies européennes de pointe, telles que la cogénération, avec des pratiques modernes et propres de carbonisation, observées notamment au Brésil. C’est au prix de presque dix années de recherches et d’efforts que leur procédé est mis en service à Gyé-sur-Seine en 2012, constituant la première bioraffinerie du Groupe. Onze ans plus tard, l’entreprise familiale dispose de trois bioraffineries, deux à Gyé-sur-Seine et une à Lacanau en Gironde. Ces trois unités produisent toutes les trois du carbone renouvelable, sont autonomes en énergie, et fournissent en surplus l’équivalent de la consommation en électricité de 20 000 foyers français. Tout cela, avec la production de bûches densifiées, confère à ces sites d’être largement positifs en énergie et de valoriser les co-produits de bois issus des puits de carbone forestiers locaux. La production actuelle cumulée de carbone renouvelable est de 50 000 tonnes par an.

Le parc à bois de Gyé-sur-Seine, photo Soler

Aujourd’hui, le Groupe compte 170 collaborateurs recrutés localement, en zone rurale et avec la reconnaissance du travail bien fait.

L’aventure se poursuit sous le signe de la décarbonation de l’économie

Forts de son expérience de 30 ans dans la fabrication de biocarbone, le Groupe Soler, outre ses marchés d’origine qui perdurent, propose désormais des solutions concrètes aux industries pour réduire leur empreinte carbone en France, comme à l’international. Des secteurs comme la métallurgie (avec les panneaux solaires par exemple), les matériaux de construction ou l’agriculture sont autant de secteurs d’activités qui ont besoin aujourd’hui de trouver une alternative durable au carbone fossile qu’ils utilisent tous les jours.

Biocarbone de Gyé-sur-Seine, photo Soler

Les solides issus du bioraffinage Soler ont une teneur en carbone très élevée, ce qui en fait d’excellents substituts aux matières fossiles. Parce qu’elle est capable de concentrer le carbone dans ses produits, la technologie Soler propose des solutions qui peuvent ainsi contribuer significativement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre des secteurs industriels parmi les plus difficiles à décarboner. Citons ici deux exemples entièrement dans l’actualité. Le premier, c’est l’utilisation de biocarbone comme agent réducteur dans la production de silicium métallique, afin de réduire l’empreinte carbone de la fabrication des capteurs photovoltaïques. Le second exemple est l’incorporation de biochar dans le ciment, ce qui permet de réduire de manière significative le taux de clinker du matériau, et donc de baisser son empreinte climatique. Les gaz issus de la pyrolyse du bois constituent également une voie de décarbonation dans d’autres industries de l’énergie ou de la chimie, mais nous reviendrons plus en détails sur toutes ces applications dans un futur article.

Un gros projet aux États-Unis

Biochar, photo Soler

C’est dans le contexte que nous venons de décrire, que le Groupe Soler vient d’annoncer la construction en 2024 aux États-Unis de l’un des plus grands sites de production de biocarbone au monde. Situé dans la région des Appalaches, la chaîne de montagnes située à l’Est du pays, ce site aura une capacité de production d’au moins 80 000 tonnes de carbone renouvelable par an. Équipé de la technologie Soler à énergie positive, il permettra de valoriser les sous-produits des forêts situées à proximité en produits à haute valeur ajoutée environnementale : électricité verte, biocarbone et biochar.

Ce nouveau site écoresponsable destinera sa production principalement à la fabrication plus verte du silicium, mais également d’acier et de ferro-alliages, en alternative au charbon fossile.

Pierre Soler-My, pdg et cofondateur du Groupe Soler, a déclaré : « Notre déploiement aux États-Unis représente la première étape de notre développement à l’international. Notre ambition est d’accompagner le monde industriel dans sa démarche de neutralité carbone, tout en développant des chaînes de valeur positives pour la filière bois et les forêts. Nous en sommes convaincus : lorsque les forêts sont gérées durablement, elles contribuent naturellement à lutter contre le réchauffement climatique. Forts de dix années d’expérience et d’amélioration continue de notre technologie, nous pouvons désormais envisager concrètement le développement à grande échelle de solutions de carbone renouvelable. »

Contact : +33 325 38 21 04
 – www.soler-group.com/fr

Frédéric Douard, en reportage à Gyé-sur-Seine


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