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Anjou Bois Energie, fournisseur de biocombustibles et créateur d’emplois durables

Article paru dans le Bioénergie International n°37 de mai-juin 2015

La flotte de camion ABE devant le hangar à plaquettes à droite et celui à granulés à gauche

La flotte de camions ABE devant le hangar à plaquettes à droite et celui à granulés à gauche

Lucien Gerbier et Cyrille Mercier, responsable commercial et logistique, photo Frédéric Douard

Lucien Gerbier et Cyrille Mercier, responsable commercial et logistique, photo Frédéric Douard

Lucien Gerbier est agriculteur depuis 1976 à Cizay-la-Madeleine, une petite commune du Maine-et-Loire située entre Doué-la-Fontaine et Saumur. En 1983, alors qu’il travaille avec son père sur l’exploitation familiale, son troupeau est frappé par la brucellose. 40 de ses 70 vaches laitières vont être abattues, mais le pire était encore à venir, car 1983 fut l’année qui servit de base au calcul des quotas laitiers européens mis en place en 1984. Ces difficultés vont définitivement donner à Lucien l’énergie de se battre pour son activité et pour l’emploi en général, et toujours, comme nous le verrons, dans une éthique sociale et environnementale.

Du compost au bois-énergie

En 1987, Lucien cherche des activités complémentaires et, passionné d’informatique agricole (c’était le tout début !), il va intégrer le réseau commercial d’ISAGRI, développeur de logiciels agricoles. En 2001, il devient même directeur des ventes du réseau pour le Grand Ouest. Parallèlement, en 1999, il installe dans son exploitation l’un des tous premiers robots de traite en France. En 2001, ses fils qui viennent de terminer leurs études, le rejoignent dans l’exploitation et leur arrivée va radicalement changer les choses. En effet, les analyses de sols qu’ils vont faire réaliser montrent des sols fortement appauvris en matière organique. De là, la famille va se sensibiliser à l’agro-écologie et Lucien va rencontrer un pionnier du compostage de déchets verts en France, Théo Adam, installé en Alsace.

Transport du broyeur de déchets verts Doppstadt AK-430, photo ABE

Transport du broyeur de déchets verts Doppstadt AK-430, photo ABE

Théo a rencontré les mêmes problèmes de sols que Lucien, et comme pour Lucien, c’est son fils, Noël, qui a tiré la sonnette d’alarme en 1999. À ce moment-là, la famille Adam est allée dans les régions toutes voisines à la leur, en Allemagne et en Suisse, voir des plateformes de compostage exploitées par des agriculteurs et qui existaient depuis plus de dix ans. En 2000, ils ont lancé la plateforme Sundgau-Compost pour récupérer les déchets verts des collectivités et ré-enrichir leurs sols. Cette pratique fonctionne si bien que la famille Adam est rejointe par d’autres agriculteurs locaux, et en 2003, la société Agrivalor est créée pour mutualiser les moyens. Plus récemment, en 2012, Agrivalor mettra en service la plus importante installation de méthanisation d’Alsace.

Chariot embarqué Transmanut de 2,5 t de capacité pour la livraison des particuliers, photo Frédéric Douard

Chariot embarqué de 2,5 t de capacité pour la livraison des particuliers, photo Frédéric Douard

Pour en revenir en Anjou, en 2001, Lucien créé donc lui aussi sa propre entreprise de compostage : Loire Compost Environnement (LCE). Aujourd’hui, l’entreprise possède trois plateformes, emploie 8 salariés et génère un chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros. En 2003, il en créera une seconde sur l’agglomération de Tours, Agri Compost Touraine Environnement (ACTE) qui avec 3 salariés gère 50% des déchets verts du Grand Tours. Signalons pour l’Histoire, que juste après la création de LCE, en 2003, nos deux compères, Lucien et Théo, avec trois autres agriculteurs pionniers vont créer l’association des Agriculteurs Composteurs de France. Le but de l’association au départ est de solutionner de nombreuses questions liées aux appels d’offres publics puis à la certification du compost. Aujourd’hui, l’association qui compte 65 membres travaille de concert avec l’association des Agriculteurs Méthaniseurs de France sur de nombreux sujets tels que par exemple la valorisation des digestats de méthanisation ou la valorisation des cendres de chaufferies biomasse dans les composts.

Ces nombreux contacts avec les collectivités sur le sujet des déchets verts vont aussi conduire à la création de Anjou Bois Energie, des collectivités telles que Saumur, Doué-la-Fontaine ou Forges, cherchant des partenaires locaux pour alimenter les chaufferies qu’elles mettaient en place.

Anjou Bois Energie

Criblage de plaquettes en deux fractions avec deux cribles rotatifs Doppstadt, photo ABE

Criblage de plaquettes en deux fractions avec deux cribles rotatifs Doppstadt, photo ABE

Créée en 2007, l’entreprise Anjou Bois Energie s’est donnée comme missions d’apporter une garantie sur la qualité et la disponibilité du bois-énergie, d’assurer une croissance d’entreprise favorisant la création d’emplois locaux, le tout dans une démarche environnementale cohérente entre l’énergie renouvelable produite et l’énergie consommée.

Une gamme complète de produits bois-énergie a donc été créée pour l’ensemble des marchés, tout autant industriels, collectifs que domestiques : bûches massives, bûches compactes, granulés, plaquettes forestières sèches et humides.

Le but était réellement de massifier l’offre pour donner confiance au marché tout entier, du revendeur de poêle au bureau d’étude, du chauffagiste au clients final, de l’exploitant de chaufferie à l’industriel. Cette stratégie a eu comme autre objectif d’augmenter plus vite le chiffre d’affaire et de faire jouer les synergies entre les filières.

La chaudière Torbel alimente le séchoir, photo Frédéric Douard

La chaudière qui alimente le séchoir, photo Frédéric Douard

Anjou Bois Energie est cogérée par Lucien et Cyrille Mercier, responsable commercial et logistique. L’entreprise emploie 9 salariées dont Cyrille, deux opérateurs machines, cinq chauffeurs-livreurs et une secrétaire comptable. L’entreprise sous-traite également une partie de ses travaux à des associations d’insertion, pour la préparation des chantiers, l’abattage et la mise en andains du bois, et pour des services à la clientèle, car pour elle, le développement durable c’est aussi une responsabilité sociale.

Innover toujours pour créer toujours plus d’emplois

Lucien Gerbier est un homme infatigable et créatif. Pour faciliter la gestion du personnel des trois entreprises, Lucien a mis en place Agri Défi, un groupement d’employeurs qui lui permet de placer ses salariés vers les différentes activités en fonction des saisons, comme par exemple la récolte des melons l’été et le bois-énergie l’hiver.

Avec un chiffre d’affaire global de neuf millions d’euros, ce ne sont pas moins de 42 personnes sur les trois sociétés qui sont aujourd’hui concernées par ce dispositif, 42 emplois créés et consolidés au rythme de un emploi créé chaque trimestre depuis 2003, la plus grande fierté de Lucien !

Et pour consolider ces emplois, outre le compost, le bois-énergie, les travaux agricoles et forestiers, Lucien et Cyrille recherchent en permanence de nouvelles valorisations des matières qu’ils traitent et des moyens dont ils disposent.

Ils ont ainsi par exemple mis le pied à l’étrier de l’énergie solaire en 2011 en installant du photovoltaïque chez leurs confrères paysans. Ils ont également investi dans une installation complète de séchage de produits agricoles en 2014.

Le brassage des pépins de raison dans le séchoir Alvan Blanch, photo Frédéric Douard

Le brassage des pépins de raisin dans le séchoir Alvan Blanch, photo Frédéric Douard

Ces investissements lourds concernent une chaudière industrielle à bois et un séchoir mécanisé Alvan Blanch qui permet de sécher toutes sortes de produits agricoles : blé, maïs, tournesol, fourrages ou encore des pépins de raisin, largement disponibles dans le troisième vignoble français (Vouvray, Saumur, Coteaux du Layon, Bourgueil, Chinon, Muscadet …).

Dans le domaine du combustible bois, les associés innovent également. Après avoir investi dans deux camions souffleurs de granulés Transmanut avec pesée embarquée, pour livrer au kilogramme près, ils viennent de lancer le SILOFLAM, un silo pour poêles à granulés qui permet de supprimer l’utilisation de sacs plastiques. Ce système permet aux consommateurs d’utiliser des granulés en vrac, livrés par camion souffleur, et d’économiser en plus 40 € par tonne par rapport aux sacs. La reprise du granulé est effectuée par un seau facile à manipuler et que l’on emplit en fonction de ses capacités physiques grâce à une trappe permettant une vidange automatique.

La chaufferie bois et le séchoir Alvan Blanch chez Anjou Bois Energie, photo Ets Y. Perreault

La chaufferie bois et le séchoir Alvan Blanch chez Anjou Bois Energie, photo Ets Y. Perreault

Les marchés du bois-énergie

Pour produire de la plaquette forestière, les principales ressources de la région sont les têtes de peuplier, le bois d’élagage et les déchets verts. Trois qualités de plaquettes sont produites à partir des différents broyeurs Doppstadt : du broyat, de la grosse plaquette verte et de la petite plaquette séchée sous hangar et criblée pour les petites chaufferies. Ces marchés représentent 20 000 tonnes de plaquettes humides et 5000 tonnes de plaquettes sèches. Viennent s’ajouter à cela environ 5000 tonnes de paillage pour les espaces verts. Signalons à ce niveau que pour la production de la majeure partie de ses plaquettes, Anjou Bois Energie met à profit les moyens techniques et humains des deux entreprises de compost LCE et ACTE. Une partie de ces plaquettes est commercialisée avec la Société BEMA (Bois Energie Maine Atlantique) située à Nozay en Loire Atlantique .

Les marques de granulés commercialisées par ABE, photo Frédéeic Douard

Les marques de granulés commercialisées par ABE, photo Frédéric Douard

Pour le granulé de bois, Anjou Bois Energie dispose d’un partenariat de distribution du vrac dans les Pays de la Loire avec l’entreprise Piveteau située à 110 km. Cette position géographique à permis de sécuriser l’entreprise pour l’achat de deux camions souffleurs Transmanut avec pesée embarquée et aspiration des poussières, en plus du camion souffleur OVA qu’elle utilise pour les chaufferies collectives. Les facilités de travail apportées par la pesée embarqué et la confiance donnée aux consommateurs, ont permis de monter le marché du granulé en vrac à 11 000 tonnes en 2014. Lucien nous indique que dans son cas, la rentabilité de ses camions souffleurs est obtenue à 4000 tonnes par an, sachant que nous sommes ici dans l’ouest et que la livraison moyenne est de 3 tonnes. Les deux camions à pesée embarquée tournent en 2 x 8 h en saison.

Les deux camions souffleurs Transmanut avec pesée embarquée, photo ABE

Les deux camions souffleurs Transmanut avec pesée embarquée, photo ABE

Le stockage des granulés en vrac est le nerf de la guerre (commerciale) et il est pris très au sérieux chez ABE. Il permet de répondre rapidement à la clientèle à tout moment, mais il permet aussi de se fournir à contre-saison et de dégager une rentabilité. En 2007, l’activité commençait tout juste et le stockage se faisait en big-bags dans les bâtiments de l’exploitation agricole. Dès 2008, Lucien et ses fils ont entrepris de transformer la grande stabulation où 10 ans plus tôt, ils avaient installé leur robot de traite des vaches. Ce bâtiment disposant d’une fosse à lisier sur toute sa surface, nos agriculteurs ingénieux ont mis à profit ce volume pour créer en fond du bâtiment, et sur toute sa surface, une énorme trémie de reprise des granulés, avec deux pans inclinés et un convoyeur central, au dessus duquel le granulé est amené par un convoyeur à chaines sous toiture. Ce système astucieux permet de stocker plus de 2000 tonnes, mais surtout d’ensiler et de dessiller automatiquement comme dans les coopératives agricoles. Le bâtiment a ainsi été équipé d’une fosse de livraison pour semi-remorques, avec reprise par un élévateur à godets qui alimente le convoyeur haut de remplissage. Ensuite, en fonction de la demande, le convoyeur bas reprend les granulés qui vont repasser dans l’élévateur à godets pour remonter en haut du bâtiment, passer dans un crible à cascades (comme pour les céréales) et venir alimenter une trémie de chargement au dessus des camions, le tout bien à l’abri de l’humidité. Et pour supprimer les dépôts de poussière sur le stock de vrac, cette année, ABE vient d’installer une aspiration de l’air de tout le bâtiment avec chambre à poussière et filtre à manches.

Le premier silo à granulés mécanisé aménagé par ABE, photo ABE

Le premier silo à granulés mécanisé aménagé par ABE, photo ABE

En ce début d’année 2015, ce silo ne suffisant plus depuis un moment, ABE construit un second stockage de vrac, à plat cette foi-ci, pour 5000 tonnes supplémentaires, un bâtiment entièrement couvert de panneaux photovoltaïques.

Le nouveau silo de granulés à plat, photo ABE

Le nouveau silo de granulés à plat, photo ABE

À côté du vrac, ABE commercialise également du sac, 4000 tonnes en 2014 sous sa marque Flam d’Or et sous Planète Terre. Cette seconde marque est celle d’un groupe d’agriculteurs créé en 2009 sur toute la France et qui commercialise également des briquettes de bois produites par une autre entreprise agricole, Agriopale, dont nous avons déjà parlé. Le stockage des granulés en sacs est assuré principalement sur le site de Cizay, mais ABE dispose aussi de stocks décentralisés de 50 tonnes chacun sur ses 8 autres sites de vente aux particuliers. Pour la fourniture à domicile, ABE dispose de trois camions à plateau, un de 19 tonnes avec un chariot embarqué Transmanut à trois roues motrices et cabine, et deux petits camions de 3,5 tonnes avec transpalettes classiques.

La tremie de chargement des camions de granulés et à droite la filtration des poussières du stockage, photo Frédéric Douard

La trémie de chargement des camions de granulés à partir du stockage historique et à droite la filtration des poussières du stockage, photo Frédéric Douard

Enfin, avec ses différents outils, outre la fourniture de produits, Anjou Bois Energie réalise également des prestations de broyage, criblage et déchiquetage de bois pour les entreprises, les CUMA et les collectivités.

Au total, Anjou Bois Energie compte un peu plus de 4500 clients dont une centaine de collectivités comme les villes de Tours et Saumur en plaquettes ou la prestigieuse abbaye de Fontevraud en granulés !

Parlons enfin des perspectives : grâce à un travail méthodique et volontaire, malgré des marges faibles, Anjou Bois Energie compte doubler ses moyens logistiques dédiés au granulé et a comme objectif à deux ou trois ans d’atteindre les 30 000 tonnes de granulés commercialisés, afin de poursuivre, comme depuis 2003, la création d’un emploi par trimestre.

Anjou Bois Energie est aujourd’hui est certifié Chaleur Bois Qualité Plus pour la fourniture des chaufferies automatiques en plaquettes et granulés.

Les équipements mutualisés

Les trois entreprises LCE, ACTE et ABE disposent aujourd’hui d’un parc d’équipements mutualisé : 25 000 m² de plateforme enrobée,

  • 1500 m³ de stockage couvert de plaquettes forestières + 4 000 m³ en construction en 2015,
  • Un pont-bascule sur chacune des trois plateformes,
  • 2 camions à semi-remorque à fond mouvant de 90 m³,
Semi-remorque à fond mouvant ABE, photo Agence Sensori'elle

Semi-remorque à fond mouvant ABE, photo Agence Sensori’elle

  • 3 camions porte-conteneurs avec remorque,
  • 2 camions souffleurs de granulés avec pesée embarquée,
  • 1 camion souffleur de granulés pour alimenter les collectivités,
  • 1 camion plateau avec chariot embarqué Transmanut,
  • 3 camions benne de 3,5 t pour les livraisons,
  • 2 broyeurs lents Doppstadt DW 3060 de 500 CV,
Broyeur lent DW3069 suivi d'un broyeur rapide AK-430, photo ABE

Broyeur lent DW3069 suivi d’un broyeur rapide AK-430, photo ABE

  • 2 broyeurs rapides Doppstadt AK 430 et 1 AK 535,
  • 1 broyeur à plaquettes Doppstadt DH 810,
  • 3 cribles rotatifs Doppstadt,
Criblage de plaquettes sèches avec  un Doppstadt SM-620, photo Frédéric Douard

Criblage de plaquettes sèches avec un Doppstadt SM-620, photo Frédéric Douard

  • 1 porteur forestier Logset
  • Plusieurs chargeurs et tracteurs agricoles,
Deux des chargeurs de Anjou Bois Energie, photo Frédéréic Douard

Deux des chargeurs d’Anjou Bois Energie, photo Frédéric Douard

  • 1 combiné scie-fendeuse,
  • 1 croqueuse de gros bois sur pelleteuse à pneus,
  • 1 fendeuse classique et 1 roller bûche.
La chaudière polycombustibles Hargassner pour les bureaux d'ABE, photo Frédéric Douard

La chaudière polycombustibles Hargassner pour les bureaux d’ABE, photo Frédéric Douard

Contacts  :

Frédéric Douard, en reportage à Cizay-la-Madeleine


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