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Les déchiqueteuses Biber montent en puissance : entretien avec Rudolf Eschlböck

Article paru dans le Bioénergie International n°39 de Octobre-Novembre 2015

Eschlböck investit dans les machines de forte capacité sur camion, photo Eschlböck

Eschlböck investit dans les machines de forte capacité sur camion, photo Eschlböck

Devant l'usine Eschlböck le 12 jui 2015, photo Frédéric Douard

Devant l’usine Eschlböck le 12 juillet 2015, FD

À Prambachkirchen, tous les deux ans, les culottes de cuir et les robes traditionnelles autrichiennes sont de rigueur chez Eschlböck pour accueillir les centaines de visiteurs venus de la région mais aussi de toute l’Europe pour participer à la Biberfest. Et c’est dans une ambiance bon enfant, qu’à lieu ce rendez-vous économique et fédérateur, dans ce petit village de Haute-Autriche. Cette dernière manifestation se déroulait le 12 juin 2015 en présence d’une délégation française conduite par la maison Nidal, représentant français de la marque au castor depuis plus de 30 ans, et dirigée par Jacques Lidy.

Une réussite économique familiale

Maria Eschlböck entourée de Evelyne Hering et Bertrand Schweinberg de Nidal, photo Frédéric Douard

Maria Eschlböck entourée de Evelyne Hering et Bertrand Schweinberg de Nidal, photo FD

L’entreprise Eschlböck a été crée en 1956 et produisait des machines agricoles. C’est en 1978, en plein second choc pétrolier, que l’entreprise va fabriquer sa première déchiqueteuse de bois, pour le marché agricole. À cette époque, ce sont de petites machines sur le trois-points du tracteur, alimentées à la main, qui servent à réduire le volume des branches et qui n’ont pas besoin de produire une granulométrie particulière.

C’est en 1984 que le succès va arriver. À cette époque, les premières chaudières automatiques font leur apparition en Autriche, et avec cela la demande pour une granulométrie à respecter. Ce sera le début d’une recherche & développement qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui et qui débouchera sur la mythique Biber 5, à l’époque, la meilleure petite machine sur prise de force pour faire de la belle petite plaquette calibrée, et qui s’est vendue à plus de 1600 exemplaires.

Une nouveauté de la Biberfest 2015, la Biber 6 avec moteur autonome, photo Frédéric Douard

Une nouveauté de la Biberfest 2015, la Biber 6 avec moteur autonome, photo Frédéric Douard

Mais le marché en Autriche ne va vraiment décoller que dans les années 90 suite à un accompagnement des pouvoirs publics régionaux et des chambres d’agriculture qui voient dans le bois-énergie, une source de revenu supplémentaire pour les agriculteurs. En 1998, pour suivre la nette progression du marché dans le pays, Eschlböck abandonne la machine agricole et se consacre exclusivement aux déchiqueteuses. En 2015, 30 ans après, l’entreprise a vendu plus de 6000 machines.

Démonstrations lors de la Biberfesr 2015, photo Frédéric Douard

Démonstrations lors de la Biberfesr 2015, photo FD

Sa gamme est désormais composée de plus de 60 modèles regroupés en 10 familles, allant de la Biber 2 à 92, pouvant passer de 12 à 75 cm de diamètre.

Au programme de la Biberfest 2015

Des séries de démonstrations de toute la gamme de machines, s’enchaînent crescendo de la plus petite à la plus grosse, et sont entrecoupées de visites des ateliers. Ces démonstrations sont réalisées par des clients Eschlböck, heureux et surtout fiers de revenir à l’usine pour montrer comment fonctionne leur machine.

Et cette année, la plus puissante d’entre toutes était française : venue de Saint-Clair dans la Vienne, elle a parcouru 1400 km, conduite par son propriétaire Cyril Berger, entrepreneur de déchiquetage dans le grand Ouest. Et Cyril, ce jour-là, a fait trembler le sol autrichien en avalant des brassées de perches à une vitesse record. D’ailleurs, il aime à rappeler ses deux records sur chantiers forestiers réels avec son Bibertruck 92 RBM : une semi-remorque de 90 m³ remplie en 14 minutes et 16 semi-remorques remplies en une seule journée !

Cyril Berger devant sa Biber 92, photo Frédéric Douard

Cyril Berger devant sa Biber 92 lors de la Biberfest 2015 à Prambachkirchen, photo Frédéric Douard

L’usine Eschlböck

L’usine est en perpétuel agrandissement ces dernières années, équipée des machines-outils les plus performantes afin de rester compétitif. Actuellement, les lignes de montage sortent 120 machines par an, sachant que ce sont plutôt des grosses désormais. Notons que les machines sont toutes testées sur place avant livraison en conditions réelles.

Et comme dans le meilleur des mondes rien ne se perd, c’est avec les plaquettes des essais machines que l’usine, les bureaux, l’eau chaude sanitaire et même les cabines de peinture sont chauffés !  Deux chaudières à bois déchiqueté assurent ce service :

  • une Fröling de 500 kW depuis 15 ans et plus récemment, avec l’augmentation des besoins,
  • une Hargassner de 200 kW avec ballon d’accumulation de 10 m³ pour couvrir les pics de consommation.

Une chaudière Fröling de 500 kW chauffe l'usine Eschlböck depuis 15 ans, photo Frédéric Douard

Une chaudière Fröling de 500 kW chauffe l’usine Eschlböck depuis 15 ans, photo Frédéric Douard

La seconde chaudière à bois de l'usine Eschlböck, photo Frédéric Douard

La seconde chaudière à bois de l’usine Eschlböck, photo F. Douard

Entretien exclusif avec Rudolf Eschlböck

FD : Comment voyez vous votre marché dans les prochaines années et plus particulièrement le marché français ?

RE : Clairement la demande actuelle du marché se tourne sur du matériel de plus en plus professionnel, amené à travailler de manière intensive, notamment pour les entrepreneurs qui réalisent de la prestation. Les machines doivent donc être de plus en plus robustes, de plus en plus pratiques pour faire gagner du temps à nos clients.

Et puis, elles doivent pouvoir bouger sur de grandes distances, rapidement et les déchiqueteuses sur camion sont la bonne réponse pour notre marché. C’est pour cela que depuis quelques années, nous avons lancé les Bibertrucks, équipés de machines de plus en plus puissantes : les Biber 83, 84, 85 et maintenant le Biber 92 RBM monté sur camion MAN avec motorisation de 650 CV.

Et la France est pour nous un marché à très fort potentiel, qui s’est réveillé depuis 2009, avec les grands projets du Fonds Chaleur et avec les centrales de cogénération.

Jacques Lidy de Nidal à gauche de Rudolf Eschlböck, photo Frédéric Douard

Jacques Lidy de Nidal à gauche de Rudolf Eschlböck, photo Frédéric Douard

FD : En France, les Biber avaient une image de machines agricoles, très courantes dans les CUMA, à comparer à d’autres marques plus clairement forestières.

RE : Oui, c’était vrai, mais comme je viens de le dire, tout en conservant ce créneau historique, qui a aussi sa place dans les métiers du paysage notamment avec nos machines autonomes, nous avons clairement décidé depuis quelques années de nous positionner sur la machine professionnelle très mobile et à gros débit. Les Bibertrucks en sont l’illustration et ce n’est que le début. Nous travaillons à de plus gros équipements pour 2016 avec des camions plus puissants que les MAN, des Mercedes ou Volvo, mais je ne vous en dirais pas plus aujourd’hui.

Ligne de production des Biber à Prambachkirchen, photo Eschlböck

Les ligne de production de Biber sortent 120 machines par an, photo Eschlböck

FD : Sur ce créneau des plus grosses machines, vous arrivez sur un marché déjà bien servi, comment pensez-vous pouvoir convaincre plus que les autres ?

RE : Nous travaillons sur la maîtrise des consommations, sur les facilités de travail, sur les fonctionnalités, sur le poids des machines, sur l’optimisation des déplacements et d’autres innovations que vous découvrirez progressivement. Et puis nous allons appuyer notre développement sur les réseaux MAN et Mercedes de manière à apporter un service de proximité partout en Europe. Mais notre positionnement reste clair : routier et tout terrain. Et c’est un positionnement difficile, aussi pour nos concurrents, car il implique beaucoup plus de technologies que les broyeurs sur plateformes par exemple et c’est là que se situent nos atouts.

La Biber 92 RBM sur camion est équipée d'un moteur de 650 CV

La Biber 92 RBM sur camion est équipée d’un moteur de 650 CV

Contact en France : www.nidal.fr

Frédéric Douard, en reportage à Prambachkirchen

Vue sur les démonstrations de la Biberfest 2015, photo Jacques Lidy de Nidal à gauche de Rudolf Eschlböck, photo Frédéric Douard

Vue sur les démonstrations de la Biberfest 2015, photo Jacques Lidy de Nidal à gauche de Rudolf Eschlböck, photo Frédéric Douard


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