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Le Centre Médical Chant’Ours à Briançon chauffé par six chaudières bois en cascade

Article paru dans le Bioénergie International n°69 de novembre 2020

Le Centre Médical Chant’Ours à Briançon chauffé par six chaudières bois en cascade

La chaufferie bois du nouveau Centre médical du Bois de l’Ours, photo Frédéric Douard

La Fondation Seltzer, crée en 1930, et reconnue d’utilité publique, a pour but d’assurer une mission de soins, d’accompagnement, de réinsertion et de formation. Cette dernière emploie plus de 550 personnes ce qui en fait le plus important employeur privé du territoire et elle compte plusieurs sites dans le département des Hautes-Alpes. Son établissement principal, le centre médical Chant’Ours, est situé à Briançon, la ville la plus haute de France. La ville, qui bénéficie d’un climat privilégié avec ses 300 jours d’ensoleillement par an, est en effet réputée pour les bienfaits de son climat sur la santé et pour la réadaptation.

Une prise en compte forte de l’environnement

Flan de la chaufferie bois du Bois de l’Ours à Briançon, en style alpin, photo Frédéric Douard

De 2007 à 2016, trois chaufferies à bois déchiqueté avec réseau de chaleur ont ainsi été construites pour une puissance totale de 3,2 MW. Ces équipements sont venus se substituer aux 17 chaudières à combustible fossile et deux chaudières électriques.

En 2018, la biomasse subvenait ainsi à 80 % des besoins de chauffage et d’eau chaude sanitaire de l’ensemble des sites de la Fondation, ce qui a permis de décarboner l’énergie consommée de 230 à 68 g CO2 eq/kWh. Parallèlement, de 2010 à 2018, grâce à l’amélioration des performances énergétiques des bâtiments, la consommation totale d’énergie au m² a diminué de 35 %.

Le nouveau site du centre Chant’Ours

La chaufferie biomasse Chant’Ours a été construite en 2016. Elle succède à des établissements datant de 1933 et 1934. Situé à 1 250  mètres d’altitude à la sortie de Briançon en direction du col du Lautaret, il est chauffé par une chaufferie bois de 1 200 kW.

Ce centre médical dispose de plusieurs bâtiments de soins et de convalescence, d’une cuisine centrale, de sept logements et d’une maison de l’enfant. Cet ensemble qui totalise 9 560 m² ou 26 000 m³ à chauffer, est divisé en huit bâtiments positionnés en cinq niveaux sur une pente avec 70 mètres de dénivelé. Ces bâtiments sont alimentés en chaleur par un réseau enterré et pré-isolé de 800 mètres, avec une pression de 7 bar en point bas. Le besoin total foisonné des bâtiments, pour assurer une température ambiante minimale de 22 °C par moins 21 °C extérieur, est d’un MW. Aucune chute de température n’est tolérée pour éviter les problèmes de légionellose dans l’eau chaude sanitaire.

Aire de livraison du bois en haut de la chaufferie du Bois de l’Ours, photo Frédéric Douard

La réalisation de la chaufferie, du réseau de chaleur et des sous-stations s’est déroulée de juin à décembre 2016 pour un investissement total de 1,6 M€ TTC. La mise en service définitive a eu lieu le 16 décembre 2016.

La chaufferie

Afin d’épouser au mieux la courbe des besoins, mais aussi pour limiter au maximum les risques d’interruption de service, il a été décidé de recourir à plusieurs chaudières en cascade. L’offre retenue fut celle de Hargassner-France-Alpes qui a proposé six chaudières de 200 kW : cinq pour la couverture des besoins et une en secours. Utilisées selon un roulement afin de les conserver dans un état homogène, les chaudières à bois sont suppléées par une chaudière de secours au fioul de 740 kW. La surface de la chaufferie est de 242 m².

La cascades de six chaudières Hargassner Eco-HK 200 à Chant’Ours, photo Frédéric Douard

Ecran de contrôle tactile de l’une des chaudières Hargassner Eco-HK 200, photo Frédéric Douard

Les six chaudières Hargassner Eco-HK 200 disposent toutes d’une sonde lambda qui contrôle en continu la qualité de la combustion dans une plage comprise entre 30 et 100 % de la puissance nominale. En deçà, elles s’éteignent. Elles sont également équipées de série d’un allumage automatique avec optimisation en fonction de la température des fumées, d’un décendrage automatique, d’un pré-dépoussiéreur de fumées, et d’un nettoyage automatique du deuxième et troisième parcours de l’échangeur. L’allumage automatique dispose d’un détecteur de niveau de bois & braise permettant, avec l’optimisation par la température de fumée et la sonde lambda, de limiter la consommation électrique à l’équivalent de celle d’une ampoule de 40 W par chaudière !

Avec le ballon tampon de 8 000 litres qui assure une souplesse, la cascade offre une modulation globale de puissance de 60 à 1 200 kW dans une plage de rendement toujours supérieure ou égale à 93 %. Cette organisation est adaptée à un fonctionnement sur les quatre saisons et assure un taux de couverture annuel minimum par le bois de 95 %.

Chaque chaudière dispose de son électrofiltre, photo Frédéric Douard

Pour le contrôle des émissions de particules, des électrofiltres ont été installés en sortie de chaque chaudière. Ils garantissent des rejets de particules fines inférieurs à 20 mg/Nm³ à 6 % d’O2. L’installation de ces filtres n’était pas une obligation réglementaire mais morale de la part de la Fondation.

L’alimentation en bois

L’un des trois silos de la chaufferie du Bois de l’Ours, photo Frédéric Douard

Les chaudières sont alimentées en plaquette forestière par trois extracteurs rotatifs à pâles EcoRA 500 positionnés chacun dans un silo cubique enterré de 5 m de côté. Chaque extracteur est entraîné par un moteur indépendant situé dans la chaufferie. Chaque chaudière est alimentée par une vis dédiée et disposant de son propre moteur également situé en chaufferie. Les trois silos procurent un volume utile de 260 m³ et une autonomie de quatre jours en plein hiver. La chaufferie est réapprovisionnée jusqu’à 3 à 4 fois par semaine par des livraisons de deux fois 30 m³. La consommation annuelle de bois est de 900 tonnes.

Le bois est fourni par l’entreprise Interval située à L’Argentière-la-Bessée aux portes du Parc national des Écrins. La granulométrie requise est de la P45 et l’humidité la M30. Des pénalités sont appliquées au fournisseur en cas de dépassement.

La conduite et maintenance

Aspirateur Ruwac utilisé pour le décendrage et le ramonage des chaudières, photo Frédéric Douard

La fourniture de bois, la conduite des chaudières et du réseau sont réalisées par la Sogetha, société spécialisée dans les activités de gestion des services d’efficacité énergétique sur les départements des Alpes de Haute-Provence et des Hautes-Alpes. Le suivi consiste en une surveillance permanente à distance, un contrôle journalier afin de s’assurer du bon fonctionnement des installations, une visite hebdomadaire avec contrôle des cendriers, un ramonage des chaudières tous les trois mois, les interventions de dépannage ainsi que par la gestion des températures des différents bâtiments dans le cadre d’un marché température P1. Le contrat prévoit également l’entretien annuel des chaudières et des silos, plus des réparations si besoin. À chaque opération, les cendres et poussières sont aspirées par un système mobile et récupérées dans un big-bag. Il en faut douze par an.

L’une des particularités de la Sogetha est qu’elle a également installé tous les équipements de la chaufferie et du réseau de chaleur. Disposant d’un service automatisme, elle a aussi fourni les automates de régulation de la chaufferie et la GTC.

Contacts :

Frédéric Douard, en reportage à Briançon

Voir également cette vidéo sur la projet :



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