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BC 48, producteur de pellets à Mende, la ville du granulé de bois

Article paru dans le Bioénergie International n°37 de mai-juin 2015

L’usine BC 48 sur le causse d’Auge à Mende, photo Frédéric Douard

Sac de granulés BC 48 sur le chemin du palettiseur, photo Frédéric Douard

La préfecture de la Lozère ne peut décidément plus vivre sans granulé de bois. Alors que l’entreprise Cogra 48 arrêtait il y a peu de temps la production de granulés sur son site historique de Mende, en service depuis 1982 en ZI de Gardès, au profit d’une autre usine toute neuve à Séverac-le-Château, c’est une autre entreprise mendoise, BC 48, qui lui emboitait le pas, en ZI du Causse d’Auge. Concernant Cogra 48, l’entreprise ne quitte pas Mende puisqu’elle y conserve ses bureaux, son siège social, ainsi que son site de distribution national des poêles Harman. Et pour BC 48, la mise en service de son usine de granulés en septembre 2012 fut la dernière pierre d’un édifice global, initié en 2008 et basé sur la production efficace d’énergie à partir de bois.

Mende, l’énergie retrouvée

Avant de parler en détails de BC 48, une partie de l’histoire française du granulé de bois s’étant écrite à Mende, je voudrais, rendre hommage à Bernard Chapon, et à son aventure industrielle qui dure depuis plus de 30 ans. Lui, le fils de scieur, a été un précurseur du bois-énergie moderne en France. Il a contribué notamment à apporter ses lettres de noblesses au bois-énergie en démontrant qu’il pouvait créer de la richesse, et chose bien difficile, il a aidé à la lente mutation culturelle d’une filière bois française, pour qui brûler du bois n’était pas une chose noble, et qui a de fait longtemps entravé son développement.

Michel Engelvin, également fils de scieur, a quant à lui, fait carrière dans les travaux publics en bâtissant une entreprise dynamique : Engelvin TP & Réseaux. Resté homme passionné par le bois, il a porté ces dernières années, avec son épouse et ses fils, le projet exemplaire de Bioénergie Lozère et BC 48, un projet ambitieux de plus de 40 M €, associant la production de chaleur, d’électricité et de biocombustible à partir de bois, avec pour comme objectif la meilleure efficacité possible. La cogénération biomasse de Mende a été la première en France à être mise en service dans la perspective d’un couplage avec une production de granulés. En 2010, Michel Engelvin avait reçu Bioénergie International avec beaucoup de gentillesse et de disponibilité lorsque votre serviteur réalisait son reportage sur la centrale biomasse. Aujourd’hui, Michel Engelvin nous a quitté et je lui rends hommage également, pour son courage industriel, pour sa contribution au développement du bois-énergie et pour avoir montré l’exemple. Aujourd’hui son projet se poursuit comme il l’avait prévu, avec ses deux fils, Jérôme et Vincent, dans un contexte nouveau où l’opinion publique est enfin plus sensible au développement durable et aux énergies renouvelables et locales.

La centrale de cogénération biomasse de Mende, photo Frédéric Douard

Et par la contribution de ceux deux hommes, la Lozère, un département qui a connu l’exode massif de ses populations, à une époque où l’on allait chercher une vie meilleure en ville, retrouve aujourd’hui de la vigueur, des emplois et de la richesse, tout simplement en retournant à ses fondamentaux et en valorisant les produits renouvelables de sa terre.

L’interface entre la centrale de cogénération et l’usine de granulation

La cogénération portée par la famille de Michel Engelvin a été conçue pour trouver son équilibre économique sur trois piliers : la vente d’électricité dans le cadre de l’appel d’offres CRE 3, la vente de chaleur au réseau de chaleur de Mende et la vente de chaleur à BC 48 pour le séchage de bois à granuler.

Arrivée de la matière à sécher sur le séchoir à bande, photo Frédéric Douard

Pour la partie électricité, elle est en ordre de marche depuis fin 2009 avec la mise en service de la centrale. Le réseau de chaleur de Mende a quant à lui fait l’objet d’une délégation de service public pour sa conception, sa réalisation et son exploitation. Une société filiale de Dalkia et d’Engelvin TP & Réseaux, Tendem, a été créée pour l’occasion. À ce jour, le réseau alimente une partie du centre ville de Mende avec une puissance raccordée de 10 MW, ce qui valorise jusqu’à 30% de la chaleur de cogénération en saison de chauffe. 3 MW supplémentaires viennent d’être souscrits pour le quartier de Fontanille et seront raccordés en septembre 2015. Afin d’alimenter le réseau de chaleur actuel et à venir, un échangeur situé à la centrale de cogénération permet, à partir de vapeur soutirée sur la turbine, et produite dans deux chaudières à vapeur de 16 MW, de produire jusqu’à 23 MW d’eau chaude à 95°C. Pour le secours et les périodes les plus froides, une troisième chaudière à bois installée également dans la centrale, permet la production de 10 MW supplémentaires sous forme d’eau chaude.

Alimentation des générateurs d’air chaud au dessus du séchoir par les deux circuits d’eau chaude, photo Frédéric Douard

Restait le débouché chaleur vers BC 48 qui s’est donc concrétisé en septembre 2012 : il doit quant à lui valoriser 100% de la chaleur basse température en sortie de turbine. Cette chaleur, disponible dans une fourchette de 45 à 50°C, est dirigée dans un circuit d’eau glycolée, du local turbine vers le séchoir à bande de BC 48, situé à 30 m de la centrale, les deux usines ayant été naturellement construites sur le même site. Pour les périodes hivernales très froides (l’usine est située à 900 m d’altitude), ou lorsque la matière à sécher est très humide, le séchoir a été conçu avec deux entrées de chaleur : le circuit glycolé alimente les batteries de radiateurs du haut du séchoir en basse température, sachant que l’air de séchage traverse le séchoir du haut en bas, et un circuit d’eau plus chaude, à 95-105°C, soutirée de la turbine ou de la chaudière à eau chaude, et qui alimente les batteries de radiateurs du bas du séchoir, juste au dessus de la bande. Ainsi, l’unité de séchage peut fonctionner sans interruption dans la plupart des configurations, même difficiles.

La plateforme de préparation de la matière équipée par Vecoplan, photo Frédéric Douard

La granulation

La matière granulée est constituée de 60% de sciure blanche criblée et de 40% de plaquettes blanches broyées.

Le broyeur de bois humide Vecoplan, photo Frédéric Douard

Toute la préparation de la matière première humide est réalisée sur une plateforme couverte équipée par les Ets TBM-Vecoplan : une fosse-silo pour la livraison des matières, les extracteurs de silos et les convoyeurs, un broyeur rapide à marteaux, une bande magnétique Lenoir et un crible vibrant à étages.

Le crible Vecoplan pour la matière humide, photo Frédéric Douard

Une fois préparée la matière va passer au séchoir. La vitesse du tapis de séchage et les apports de chaleur sont régulés sur la base des informations de deux humidimètres en entrée et sortie de séchoir. Celui-ci mesure 40 x 4 m et a été fourni par les Ets Aeroglide, une filiale du groupe Bühler depuis 2008. Il est équipé en son centre d’un retourneur de lit afin de pouvoir travailler des couches de sciure relativement épaisses (10 cm).

Le retourneur de matière du séchoir à bande, photo BC 48

La matière, une fois sèche, est stockée dans un silo tampon d’un volume de 1000 m³, et qui évite l’arrêt des presses en cas de problème ponctuel en amont de la chaine. La sciure passe ensuite par l’une des deux chaines de granulation Bühler composées chacune d’un affineur, d’une presse de 4 tonnes/h et d’un refroidisseur. Les granulés des deux lignes se retrouvent dans un crible vibrant unique avant d’être dirigés vers l’un des deux silos Phénix Rousies de 1200 m³ chacun.

L’une des deux presses Bühler en phase d’entretien, photo Frédéric Douard

De là, le produit peut suivre deux voies : l’ensachage ou le boisseau de changement du vrac. Dans les deux cas, le granulé repasse par un crible conique vibrant et les fines réintègrent le circuit de granulation, tout comme les fines de toutes les aspirations de l’usine. Notons, qu’en terme de qualité, le granulé BC 48 a obtenu du FCBA la double certification NF Granulés Haute Performance et EN Plus A1.

Le marché de BC 48

La capacité maximale de l’usine est de 70 000 tonnes par an. En 2014, soit la seconde année pleine de production, mais aussi une année encadrée de deux hivers anormalement chauds, la production a été de 40 000 tonnes.

80% de cette production a été mise en sacs pour le marché du poêle. 60% de ces sacs sont partis sous marques distributeurs vers la grande distribution ou vers de grands réseaux de distribution nationaux. 40% des sacs ont été commercialisés soit sous la marque de BC 48, Bio E2, chez de petits distributeurs et de petits revendeurs, soit ils ont été exportés en Italie.

Chargement de granulés en vrac, photo Frédéric Douard

Le marché de la chaudière, qui concerne la vente en vrac, a représenté 20% de la production en 2014. Ces ventes se sont décomposés ainsi : 50% en chaufferies collectives ou industrielles, 45% en vrac soufflé vers les petites chaufferies via des distributeurs locaux, et 5% en vrac acheminé en semi-remorques vers des distributeurs disposant d’un silo de stockage.

Concernant les marchés de BC 48, il faut aussi rappeler que l’entreprise produit de la plaquette forestière depuis 2009 pour alimenter la centrale Bioénergie Lozère et des chaufferies tierces.

Silo de matière sèche avec extracteur Morillon, photo Frédéric Douard

Pour développer cette activité sur l’ensemble du territoire régional, BC 48 va mettre en service en septembre 2015, une plateforme de stockage et de commercialisation à Saint-Jean-de-Védas dans la périphérie de Montpellier. Cette plateforme lui permettra d’être au plus près de nombreux sites de consommation de bois-énergie, tant en plaquettes qu’en granulés. Elle servira également de site de vente de granulés aux particuliers pour l’agglomération.

Contacts :

Frédéric Douard, en reportage à Mende

Les extracteurs Vecoplan du silo de matière première brute, photo Frédéric Douard


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