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Pourquoi adidas a choisi le bois pour le chauffage de ses bureaux en France

Informations clés – Immeuble tertiaire – Chauffage – Combustibles : 300 tonnes de plaquettes forestières/an – Consommation annuelle : 1 GWh – Chaudière Herz de 450 kW – Taux de couverture par le bois : 80 % – Mise en service : 2015.

Les bureaux du siège français de adidas à Landersheim en Alsace, photo adidas

Les bureaux du siège français de adidas à Landersheim en Alsace, photo adidas

A l’occasion du coup d’envoi des travaux de rénovation et d’amélioration des performances énergétiques du siège de adidas France, Nicolas Régnier, Président de Green Soluce, cabinet de conseil et d’ingénierie qui a accompagné le groupe international sur ce projet, fait le point sur le recours au bois-énergie dans les immeubles de bureaux : dans quelles mesures cette solution peut-elle répondre aux problématiques spécifiques du tertiaire, quels sont ses atouts, en quoi s’est-elle avérée particulièrement adaptée aux objectifs posés pour le siège de adidas France situé à Landersheim en Alsace.

Le recours au bois-énergie se développe-il dans l’immobilier tertiaire ?

Nicolas Régnier

Nicolas Régnier

Dans la conjoncture économique actuelle, les constructeurs, promoteurs et gestionnaires de l’immobilier tertiaire s’inscrivent dans une dynamique de rationalisation et de réduction des coûts importante et continue. Cette exigence s’applique tout autant en termes de construction que d’exploitation, pour accroitre la valeur immobilière des ouvrages.

Dans ce contexte, le recours au bois-énergie est un levier intéressant, de plus en plus considéré : la consommation française de bois de chauffage se divise en effet en trois secteurs : domestique, industriel et collectif & tertiaire. Si le domestique reste le secteur le plus important en termes de recours au bois-énergie, le collectif et le tertiaire sont néanmoins en expansion.

L’intérêt économique du bois-énergie est principalement lié à la variation des prix de l’énergie : 50 à 70% de la facture énergétique d’un bâtiment tertiaire sont consacrés au chauffage… Or aujourd’hui, dans la très grande majorité des cas, les énergies utilisées pour ce chauffage sont des énergies fossiles (gaz, fioul) dont le prix a flambé de plus de 30% ces dernières années.

Le recours au bois-énergie, dont le prix unitaire est beaucoup plus faible, contribue à rendre l’économie globale du projet beaucoup moins sensible aux variations du prix des énergies classiques. En effet, le coût global de l’énergie d’une installation au gaz naturel ou au fioul domestique par exemple est très majoritairement constitué d’achats de combustible fossile (85 à 90 %). La variation du cours du baril influe donc directement et de manière conséquente sur la facture énergétique.

Au-delà de son prix unitaire, en quoi le bois-énergie peut-il répondre spécifiquement aux problématiques de l’immobilier tertiaire ?

Plaquettes forestières, photo Frédéric Douard

Plaquettes forestières

Tout d’abord, du fait de la professionnalisation du secteur, le coût des installations nécessaires est aujourd’hui de mieux en mieux maitrisé et les filières d’approvisionnement en bois sont mieux structurées et accessibles partout en France. Associées au prix-unitaire du bois-énergie, ces données font de ce matériau un très bon combustible pour maîtriser et diminuer ses coûts d’exploitation dans la durée. Or, ce coût d’exploitation est au cœur des stratégies financières des entreprises.

Le recours au bois-énergie présente aussi un réel avantage en termes de RSE, démarche dans laquelle sont aujourd’hui impliquées un grand nombre d’entreprises amenées à travailler sur leurs gisements d’émission carbone, tout en stimulant l’économie du territoire local sur lequel elles sont implantées. La mise en place d’une solution bois constitue en cela une excellente opportunité car :

Le bois  présente un bilan carbone proche de zéro : son utilisation comme combustible n’émet que très peu de gaz à effet de serre, uniquement en  amont (émissions liées à l’extraction, au transport des plaquettes, etc.) et pas pendant la combustion puisque le carbone présent dans l’atmosphère est capté par le bois, par photosynthèse, puis rejeté dans l’atmosphère par décomposition ou combustion. De plus, il permet un approvisionnement dans les filières locales relativement aisé.

Toutefois, ces avantages économiques et environnementaux, totalement en phase avec les préoccupations des acteurs de l’immobilier tertiaire, ne doivent pas occulter un point de vigilance important : pour vraiment optimiser le coût du combustible, il est essentiel de prévoir un silo de stockage suffisamment important pour accueillir la capacité d’un camion. La fréquence des livraisons pourra ainsi être réduite, ce qui diminuera le coût global d’exploitation du combustible.

La chaudière à bois déchiqueté Herz BioMatic de 450 kW

La chaudière à bois déchiqueté Herz BioMatic de 450 kW

La preuve par l’exemple… : avez-vous déjà fait le choix du bois-énergie dans vos projets ?

Oui, tout à fait, dès lors que ce choix peut répondre au cahier des charges qui nous est fixé. Nous pouvons proposer des solutions bois-énergie exclusives ou mixtes.

C’est par exemple cette seconde recommandation que nous avons fait récemment dans le cadre du projet adidas. Il s’agissait d’améliorer les performances du siège français, situé à Landersheim (67), très engagé dans la dynamique environnementale. Ce bâtiment, construit en 1973, agrandi entre 1978 et 1988, était très énergivore. Notre mission consistait à élaborer un projet fondé sur une approche globale, associant travaux sur l’enveloppe et sur les équipements, pour :

  •      Maîtriser les budgets d’exploitation ;
  •      Anticiper les besoins des utilisateurs ;
  •      Améliorer le confort ;
  •      Le tout, en site occupé.

Pour répondre à ces attentes, nous avons notamment proposé de remplacer les deux anciennes chaudières fioul par une solution mixte bois/fioul, économiquement plus pertinente dans ce cas précis. Nous avons chiffré le Retour sur Investissement (ROI) à 7 ans, qui a été réduit à 4 ans grâce au financement de l’ADEME. Le bois fournit 80% des besoins et le fioul, les 20% restants en cas de pic de froid.

C’était pour nous le scénario optimal sur le plan technique, car :

  •      Si l’une des deux chaudières a une défaillance l’autre prend le relais et évite qu’il gèle dans le bâtiment.
  •      Le rendement d’une chaudière bois est optimal quand celle-ci fonctionne à pleine puissance, or les « pics de froid » n’arrivent que ponctuellement.  Cela implique, d’un point de vue technique et financier, qu’il est plus intéressant de « sous dimensionner » légèrement la chaudière bois par rapport aux besoins maximums, et d’utiliser le fioul uniquement en complément quand il fait vraiment froid.

Présentation d'une installation BioMaticAinsi, cette solution présentait le rapport coût investissement / exploitation le plus avantageux (en coût global sur 5 ans), tout en présentant un excellent bilan carbone, puisque ce projet permet de compenser annuellement les émissions de plus de 500 voitures !

Caractéristiques de la chaudière bois chez adidas France
Chaudière Herz BioMatic
Puissance 450 kW
Combustible sec (max 35% eau) Plaquettes forestières de 30 à 50 mm
Consommation annuelle  300 tonnes
Nettoyage automatique du foyer Assiette vibrante
Allumage automatique Air chaud pulsé
Combustion Régulée par sonde Lambda
Echangeur tubulaire vertical Ramonage automatique
Filtre à particules Cyclone
Mise en service 2015

Contact : www.greensoluce.com

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