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La Sas Chemin du Roi injecte du biométhane dans le réseau GRTgaz depuis mai 2021

L’usine de biométhane du Chemin du Roi est située à côté de l’A16, le long de laquelle passe le réseau GRTgaz, image agriKomp

La société de méthanisation agricole Chemin du Roi regroupe cinq exploitants agricoles qui exploitent au total 1200 ha de cultures dans le département de l’Oise. Après une mise en digestion commencée le 1er février, depuis mai 2021, elle injecte du biométhane dans le réseau de transport de GRTgaz à une pression de 50 bar à raison de 350 Nm3/h injecté dès sa première semaine, pour une capacité nominale de 400 Nm3 par heure !

La SAS Chemin du Roi valorise des végétaux agricoles tels que pulpes de betteraves, issues de céréales, ensilage de cultures intermédiaires, mais aussi des effluents d’élevage (lisier bovin et fumier bovin) et des sous-produits des industrie agroalimentaires. Le total se monte à 30 000 tonnes par an, soit 84 tonnes par jour. Un salarié a été embauché à plein temps pour assurer la conduite de l’installation. Le stockage des matières premières se fait dans deux fosses de 100 m3 pour les liquides et sur 6000 m2 de silos à plat pour les solides.

Les installations du Chemin du Roi en 2020 durant la construction, photo agriKomp

L’usine, située sur la commune de Saint-Crépin-Ibouvillers, a été réalisée par la société agriKomp. La méthanisation est réalisée dans deux digesteurs et un post-digesteur de 2500 m3 utiles. Les matières solides sont incorporées par deux trémies à fond poussant de 96 m3, puis directement par deux vis sans fin, un ensemble par digesteur. Les solides incorporés sont pressés et forment un bouchon dans les canalisations d’incorporation, ce qui fait l’étanchéité.

Le système de brassage est conçu pour des substrats à forte contrainte mécanique. Plusieurs ensembles de quatre pales placées sur un axe en rotation, les Paddelgigants, génèrent des courants de sens différents qui permettent un mélange homogène du substrat et empêchent la formation de couche de surface. La faible vitesse de rotation conjuguée à l’inclinaison des pales permet de préserver la population bactérienne. Sa consommation électrique est faible et l’entretien est aisé puisque toutes les pièces principales sont situées à l’extérieur des cuves. La température y est maintenue par la combustion de biogaz brut dans une chaudière dédiée.

Le stockage du biogaz est réalisé sous des membranes à double peau en PVC. Les trois gazomètres de 1000 m3 assurent une autonomie de production de six heures environ. Le biogaz est épuré par la technologie membranaire agriPure du constructeur, avec un débit maximal de 750 Nm3 /heure, l’un des plus grande capacité de production des Hauts de France. La production annuelle de près de 24 GWh est vendue à Dalkia.

Vue des trois gazomètres en fin de construction, photo agriKomp

Le stockage du digestat se fait en deux phases après séparation. Deux lagunes d’une longueur de 63 m, d’une largeur de 32 m et d’une profondeur de 4 m, totalisant 11 000 m3, stockent la partie liquide, soit par roulement près de 20 000 m3 par an. Elles assurent en instantané un stockage de plus de six mois de production. La partie solide, qui représente environ 6500 tonnes par an, est stocké sur une aire de 860 m², ce qui représente au moins quatre mois de production. Le plan d’épandage est réalisé sur 2000 ha répartis  sur 18 communes.

En savoir plus : cheminduroi.eu

Frédéric Douard

Interview de Grégoire OMONT, en 2020 lors de la construction de l’unité :