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agriKomp équipe l’unité de méthanisation Bonnin Agri-Énergie dans le Jura

Article paru dans le Bioénergie International n°72 de mai 2021

Le site de méthanisation des Ets Bonnin Agri-Energie avec ses deux digesteurs, photo Frédéric Douard

Flavien et Jean Bonnin, photo Frédéric Douard

L’entreprise Bonnin Agri-Energie est implantée dans la plaine de la Seille, en bordure de la Bresse jurassienne. Elle émane de l’exploitation agricole Bonnin de Desnes, gérée par Jean et ses deux fils, Jérémy et Flavien. En juillet 2020, la famille a mis en service une unité de méthanisation pour mieux valoriser ses effluents d’élevage, mais aussi pour valoriser ses déchets végétaux, ses inter-cultures et les drêches d’une brasserie située à cinq kilomètres. La famille Bonnin souhaitait également en finir avec la pratique des tas de fumier en bout de champ, une pratique chronophage et peu satisfaisante en termes de transport, de reprise, d’efficacité agronomique et d’environnement. La recherche d’autonomie au niveau des intrants a aussi plaidé pour ce projet, une recherche d’autonomie déjà active pour les aliments du troupeau.

Les ressources en biomasse

L’exploitation travaille 285 ha de cultures et engraisse 360 taurillons charolais à l’année. Les productions végétales se répartissent entre 75 ha de blé, 75 ha d’orge dont 20 de brasserie pour production locale, 60 ha de maïs grain et ensilage dont 20 irrigués, 30 ha de colza, 35 ha de luzerne et 10 ha de prairies. Certaines surfaces en maïs et en orge accueillent des cultures dérobées sur 60 ha au total : du seigle récolté avant maïs, plus du sorgho et du maïs précoce derrière l’orge. Notons que 110 ha sont cultivés en semis direct.

Les silos à intrants modulaires confectionnes avec des blocs Feret Préfa, photo Frédéric Douard

Pour la première année, la ration était composée de 2500 tonnes de fumier pailleux, 1800 de CIVE, 800 de maïs ensilage, 200 de déchets de céréales, 450 de drêches, 250 de levures et 3500 d’eaux de ruissellement des plateformes, soit au total 9500 tonnes.

La méthanisation

Les porteurs du projet ont confié la réalisation de l’ensemble des installations de production de biogaz et d’énergie à la société agriKomp France avec sa solution sur-mesure. Adaptée pour des élevages à partir de 70 gros bovins. Elle ne nécessite qu’une heure de travail par jour pour fonctionner.

L’incorporateur à fond poussant de chez agriKomp, photo Frédéric Douard

La mise en lice, puis le choix de ce constructeur réputé, se sont faits par le bouche-à-oreille et sur les conseils d’un collègue et ami satisfait de la solution et du service agriKomp. Les deux principaux critères de choix furent la recherche d’un processus simple, sans broyeur, et d’autre part le souhait d’un interlocuteur unique pour l’ensemble des processus.

Le système d’introduction directe dans le digesteur chez Bonnin Agri-Energie, photo Frédéric Douard

Les installations énergétiques sont implantées en bordure de celles de l’élevage, sur une parcelle de 1,5 ha. Elles sont constituées de 1760 m² de silos à plat, d’un incorporateur à fond poussant de 40 m³, de deux digesteurs de 1350 m³ avec agitateurs à grandes pales, d’une fosse intermédiaire de 190 m³ avec agitateur pour les liquides, d’une cuve de stockage du digestat liquide de 4800 m³ et d’une lagune de stockage de 1 000 m³ pour les eaux de ruissellement.

Le site de méthanisation des Ets Bonnin Agri-Energie avec sa lagune et son talus de rétention, photo Frédéric Douard

Les silos à plats sur plateforme béton sont délimités par un assemblage de blocs encastrables qui donnent la possibilité d’en modifier les surfaces facilement. Les cuves sont toutes enterrées de trois mètres. La totalité du digestat passe au séparateur de phase. Un épandeur de 16,5 m³ avec rampe à pendillards a été acquis par la SAS dans le cadre du projet biogaz, de même qu’un tracteur, une chargeuse télescopique, une remorque autochargeuse à trois essieux et à pneus basse pression pour la récolte des CIVE et des cannes de maïs, et un andaineur à tapis pour éviter d’embarquer trop de cailloux avec l’autochargeuse.

L’autochargeuse des Ets Bonnin Agri-Energie pour la récolte des CIVE, photo Frédéric Douard

La production de digestat est de 6 900 m³ en liquide par an et de 1700 tonnes de solide. La totalité est épandue sur l’exploitation, ce qui devrait permettre de réduire de 40 % les achats d’amonitrates.

La tonne à pendillards des Ets Bonnin Agri-Energie, photo Frédéric Douard

C’est agriKomp, au travers sa filiale de maintenance ServiceUnion, qui assure le suivi biologique de l’installation. Un échantillon a été analysé une fois par semaine durant toute la phase de démarrage, puis une fois par mois. La SAS a également souscrit un contrat de maintenance « Confort 5 » auprès de ServiceUnion, un contrat qui garantit un minimum de 8322 heures de production à pleine puissance dès la mise en service du moteur, et qui prévoit des indemnités lorsque cet objectif n’est pas atteint.

La production d’énergie

Le projet a été prévu en cogénération, car le réseau de gaz local, dans le secteur de Bletterans, ne présente pas de consommation suffisante en été.

L’unité de cogénération est un modèle BGA136, solution propriétaire d’agriKomp. Elle dispose d’une capacité de 250 kWé et 275 kWth (refroidissement & échappement) avec 130 Nm³ de biogaz par heure à 52,5 % de CH4. Elle est construite sur la base d’un moteur Scania DC13 avec bloc cylindre renforcé et contrôle de la température de chaque cylindre, couplé à une génératrice Leroy-Somer. Notons, que les porteurs du projet ont d’ores-et-déjà prévu la place pour un second moteur dans le local cogénération, dans la perspective d’une extension.

Le module de cogénération chez Bonnin Agri-Energie, photo Frédéric Douard

La mise en charge des digesteurs s’est faite avec les produits de la ferme en mai 2020 : fumier et eau. Le moteur a été mis en service fin juillet avec une capacité de 110 kWé et la puissance nominale de 250 kWé a été atteinte courant octobre. Le prix de vente du kWh électrique est de 21,38c€, dont 5c€ en prime aux effluents d’élevage (minimum 60 %).

La cuve de stockage et le local cogénération chez Bonnin Agri-Energie, photo Frédéric Douard

La production de chaleur est seulement en petite partie absorbée pour le chauffage des cuves de digestion (max 50 kW), aussi un projet de sécheur à plat est à l’étude pour sécher les céréales et la luzerne de l’exploitation. Ce séchoir devrait aussi être mis à profit pour sécher de la luzerne à façon, cette culture étant amenée à progresser dans les prochaines années pour limiter les achats de protéines extérieures pour les éleveurs.

Le séparateur de phase des Ets Bonnin Agri-Energie, photo Frédéric Douard

Ce projet à deux millions d’euros, hors séchage et non subventionné, affiche un temps de retour brut sur investissement de 7 à 8 ans.

Contacts :

Frédéric Douard, en reportage à Ruffey-sur-Seille


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