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Les chaudières à biomasse Vyncke ont 100 ans, entretien avec Peter Vyncke

Foto Peter VYNCKE mediumArticle paru dans le Bioénergie International n°19 de mai 2012.

Le 5 juin 2012 à Harelbeke en Flandres, à quelques km de Lille, la société Vyncke fêtera ses 100 ans. Pour cette occasion nous avons souhaité recueillir l’état d’esprit de son dirigeant Peter Vyncke, aux commandes de l’entreprise depuis 2002.

Frédéric Douard : Vyncke est en Europe et dans le Monde une entreprise emblématique et pionnière de la valorisation énergétique des biomasses de toutes sortes. Durant de longues décennies, Vyncke a évolué dans un univers pauvre en offre biomasse. Aujourd’hui, à une époque où il existe de très nombreux constructeurs de chaudières à biomasse, quel le positionnement de Vyncke sur le marché, comment l’entreprise parvient-elle à conserver son avance, sa différence ?

Peter Vyncke : Aujourd’hui, le marché est très concurrentiel et mondialisé. Vyncke sait  parfaitement que cette concurrence est le fruit de changements de l’environnement mondial et non pas locaux. Heureusement, Vyncke est aujourd’hui une société mondiale dans la vente, l’ingénierie, l’achat, la gestion de projets. Elle est présente sur de nombreux secteurs de marché (agroalimentaire, bois, biomasse, ..) et par conséquent, nous sommes bien organisés et nous pouvons développer un produit qui peut être utilisé dans différents domaines et pour différentes applications. D’ailleurs, Vyncke est actif sur le marché asiatique depuis plus que 30 ans, et a dû depuis longtemps se positionner clairement de manière compétitive, et s’appuyer sur une organisation locale.

F. D. : Vyncke a depuis fort longtemps, et à la différence des autres constructeurs, proposé une offre sur mesure pour toutes les biomasses solides possibles et imaginables. Quels sont, après 100 ans d’existence, les produits phares de votre gamme ?

P. V. : Etant spécialistes de la combustion, nous avons développé au cours des années un module de combustion standardisé permettant de valoriser une large gamme de biocombustibles solides, allant du bois naturel au bois de démolition contaminé, du marc de café à la paille. Vyncke n’est pas spécialisé sur une technologie en particulier, mais est capable de répondre à de nombreux cas de figure en eau chaude, en vapeur, en fluide thermique ou en multi fluides.

F. D. : Pour répondre aux demandes les plus variées en termes de types de biomasses et aussi de types d’applications, il faut un bureau d’études surdimensionné je suppose, comment fonctionnez-vous à ce niveau ?

P. V. : Toutes nos installations se greffent sur ce module de combustion standardisé. Cette façon de travailler nous permet d’optimiser nos effectifs d’ingénierie. De nouveau, notre structure est mondiale et c’est notre point fort. L’atout de Vyncke est la possibilité de fournir des nouveaux produits sur différents marchés mondiaux.

F. D. : Parmi les technologies de combustion que vous proposez, quelles sont aujourd’hui les axes de recherche & développement, des axes qui permettront aux entreprises et aux collectivités de pousser encore plus loin la valorisation des biomasses avec la meilleure efficacité ?

P. V. : La diversité de la biomasse valorisable dans nos chaudières est vaste : plaquettes forestières, bois traité, coproduits de malteries, de meunerie, de rizeries, d’huilerie, etc…
L’élément clé, c’est notre savoir-faire sur plusieurs combustibles, pour des solutions sur mesure. Chaque année, nous parvenons à brûler de nouvelles matières organiques, comme le marc de café, la bale de riz ou d’avoine, les noyaux d’olives, les déchets solides de récupération, Parmi les axes de recherche, il y a l’amélioration des performances de nos installations en terme de disponibilité et de fiabilité, de coûts opérationnels et de rejets. La législation des rejets évolue sans cesse et cela nous encourage à trouver de nouvelles solutions.

F. D. : La cogénération par la biomasse est un sujet à la mode depuis quelques années en Europe et dans le Monde, mais n’est pas la solution la plus facile pour produire de l’électricité. Comment voyez-vous la cogénération à partir de la biomasse et la chaleur verte en termes de solutions techniques pour valoriser la biomasse ?

P. V. : Le rendement électrique de la production d’électricité à partir de biomasse est assez faible, de 25 à 30%, comparé à celui de la chaleur qui s’élève à plus de 87%. Pour cette raison l’Europe soutient de plus en plus la chaleur verte avec ou sans production d’électricité. En France, malgré les lourdeurs administratives et les processus très longs de sélection des projets biomasse, le retard se comble grâce au dispositif du Fonds chaleur qui soutient cette technologie pour les centrales d’envergure industrielle. En ce qui concerne la cogénération, l’Etat français appuie plutôt les gros projets, alors que beaucoup d’industries pourraient investir dans les unités de plus petite taille, comme en Belgique.

F. D. : Le marché du petit collectif, à moins de 3 MW se développe fortement partout en Europe. Les nouvelles normes thermiques des bâtiments plaident pour des consommations de plus en plus faibles, ce qui favorise les solutions à granulés. Pensez-vous bientôt proposer des chaudières compactes à granulés comme vient de le faire le constructeur français Compte ?

Chaudière Vyncke Volvo Belgique

P. V. : Depuis le début, Vyncke s’est toujours concentré sur le marché industriel et non pas résidentiel, avec des puissances de 1 à 100 MW. Dans des conditions particulières l’utilisation de granulés pour des applications industrielles, s’avère intéressante. Vyncke a développé des solutions robustes et à haute efficacité pour ce nouveau marché mais en gardant la possibilité pour d’autres déchets.

F. D. : Quels sont les chiffres de vos ventes, quels sont les marchés les plus dynamiques et combien pensez-vous avoir placé de chaudières dans la Francophonie ?

P. V. : Dans un souci de gestion des risques, Vyncke essaie d’être actif sur les différents continents. Au cours des années les équilibres varient et en ce moment, ayant pris du retard sur le volet biomasse, la France représente un marché intéressant en Europe. Le chiffre des ventes de 2011 était de 75 millions €. L’année passée Vyncke a réalisé 12 projets dans la Francophonie.

F. D. : Vyncke est déjà fortement implantée dans le Monde, cependant, depuis presque 20 ans, votre présence en France s’est faite plus discrète. La francophonie européenne, nordaméricaine et africaine fait-elle partie de vos priorités ?

P. V. : Les marchés les plus prometteurs se trouvent en dehors de l’Europe. Le marché le plus porteur est l’Asie suivi par l’Amérique du Sud. Dans les années à venir, l’Afrique se développera rapidement. Le potentiel est énorme et les solutions technologiques sont déjà disponibles.

F. D. : Travailler sur des marchés extérieurs, dans de multiples langues, avec de multiples cultures exige une grande ouverture et une grande capacité d’intégration des demandes multiples et variées, mais aussi une capacité de réponse dans la langue et l’état d’esprit des clients. Comment  intégrez-vous cette difficulté ?

P. V. : Nous appartenons à une petite communauté, et c’est notre deuxième nature que de s’ouvrir et de s’intégrer dans d’autres cultures si l’on veut progresser. L’Asie sur notre propre carte du monde, se trouve au milieu et non pas l’Europe et l’Afrique. En plus chaque Vynckeneer, est conscient que l’Europe ne se trouve plus au centre du monde. Il n’y a que 100 européens de l’Ouest parmi les 260 Vynckeneers. Nous sommes devenus une organisation mondiale dans laquelle le siège n’est pas là où se trouve le bureau du PDG, mais à l’endroit où se trouve le PDG.

F.D. : Pour conclure comment résumeriez-vous l’esprit Vyncke ?

P. V. : Je crois que notre esprit se résume par une compétence mondiale valorisée localement, près des gens. Sinon, je vous invite à visiter notre site www.vyncke.com et à y découvrir la nouvelle présentation sur notre société. Merci.

Chaudière Vyncke au début du vingtième siècle

Chaudière Vyncke au début du vingtième siècle

Frédéric Douard, Bioénergie International


2 réponses
  1. Tarik Bouarfa dit :

    Site intéressant

  2. ST SGMI- M. MUTI ROGER dit :

    Madame ,Monsieur

    nous recherchons pour le marché Français
    des chaudieres BIOMASSE
    3>5 MW eau surchauffe
    dechets vert 50% humidite 2500 PCI

    Cordialement

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