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La disponibilité française de bois-énergie en forêts, peupleraies et bocages

Forêt et bocage en Normandie, photo Frédéric Douard

Forêt et bocage en Normandie, photo Frédéric Douard

En 2006, la contribution du bois (bois primaire, plaquettes et déchets du bois) dans la consommation française d’énergies renouvelables s’élevait à 55 %, soit 9,3 Mtep (Observatoire de l’énergie, 2007), essentiellement sous la forme de bois bûche pour le chauffage des ménages. Au travers du « paquet Energie Climat », la France s’est engagée à porter à au moins 23 % la part des énergies renouvelables dans son bouquet énergétique en 2020, contre 12 % en 2006, soit + 20 Mtep. La biomasse (ligneuse et agricole) devrait contribuer pour plus de la moitié à cet objectif.

L’utilisation accrue du bois matériau et du bois énergie est également inscrite parmi les objectifs du Grenelle de l’environnement. En 2007, les Assises de la Forêt fixaient l’ambition d’un accroissement de la récolte nationale de + 12 millions de m3 en 2012 et de + 21 millions de m3 en 2020, dont 12 millions de m3 sous la forme de plaquettes forestières. La consommation française de biomasse forestière passerait ainsi de 9,3 Mtep en 2006 à plus de 13 Mtep en 2020. Dans ce contexte où les attentes envers le bois vont croissantes, il est apparu nécessaire de quantifier de la manière la plus exhaustive et consensuelle possible la biomasse ligneuse effectivement disponible pour l’énergie en France à l’horizon 2020.

La disponibilité en bois dans les forêts, les peupleraies et les haies françaises s’élève, en moyenne sur 2006-2020, à 71 millions de m3/an de bois moyens (15,8 Mtep/an) dont 46,1 exploitables (10,3 Mtep par an) dans les conditions économiques actuelles et compte tenu des contraintes techniques et environnementales, et 14,9 millions de m3/an de menus bois (3,3 Mtep/an) dont 7,2 exploitables (1,6 Mtep par an).

Dans le contexte technique et économique actuel, la disponibilité supplémentaire en bois pour des usages énergétiques, c’est-à-dire en plus des consommations actuelles, s’établit sur la même période à :

  • + 12 millions de m3 par an (soit 2,7 millions de tep/an) de bois moyens,
  • Auxquels s’ajoute + 7,2 millions de m3 par an (soit 1,6 million de tep/an) de menus bois.

Plaquettes bocagères bien calibrées, photo Cuma Innov'61

Plaquettes bocagères bien calibrées, photo Cuma Innov’61

La disponibilité additionnelle en bois moyens se situe pour l’essentiel en forêt (95 %). Les haies (4 %) et les peupleraies (1 %) contribuent de manière marginale à la disponibilité nationale. Elles peuvent toutefois constituer des gisements d’intérêt au niveau local. Ainsi, le potentiel bûche des haies des trois régions Basse-Normandie, Bretagne et Pays de la Loire représente 20 % de la disponibilité en BIBE de l’interrégion.

Les disponibilités supplémentaires sont feuillues (85 %) et privées (77 % de la disponibilité exploitable avant déduction de la récolte actuelle). Elles se situent le long d’une diagonale verte allant de Toulouse à Nancy en passant par la région Centre. A contrario, les régions PACA, Corse, Basse-Normandie et Nord-Pas-de-Calais ne semblent pas présenter de disponibilités supplémentaires.

Le volume supplémentaire de bois pour l’énergie semble directement compatible avec les objectifs fixés par les Assises de la Forêt aux horizons 2012 et 2020. Son atteinte requiert toutefois un important effort de remise en gestion durable des peuplements forestiers surcapitalisés ou délaissés par leurs propriétaires.

Les résultats illustrent également l’intérêt de développer localement les valorisations énergétiques de la biomasse de ressources comme la vigne, les vergers et les arbres urbains. Les conditions techniques, économiques et environnementales de mobilisation concrète de ces gisements restent toutefois à préciser.

Forêts du Velay, photo Frédéric Douard

Forêts du Velay, photo Frédéric Douard

Une étape vers une évaluation plus précise des volumes disponibles :

Cette étude constitue un pas de plus vers l’évaluation des disponibilités effectivement mobilisables.

Elle donne à l’Administration des ordres de grandeur vraisemblables pour la définition d’une politique de développement durable de production et de consommation de bois énergie sur le territoire national.

Elle souligne aussi l’importance de développer de nouvelles connaissances, notamment dans le sens de :

  • une meilleure évaluation des déterminants économiques de l’activité forestière,
  • une évaluation plus exhaustive des risques environnementaux induits par l’accroissement de la récolte de bois pour la production d’énergie.

>> Pour en savoir plus, télécharger l’étude complète réalisée pour le compte de l’ADEME par l’Inventaire Forestier National (IFN), avec l’Institut Technique Forêt Cellulose Bois Ameublement (FCBA) et l’association SOLAGRO.

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