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Hargassner équipe la chaufferie bois du Lycée de Villefranche-de-Lauragais

Article paru dans le Bioénergie International n°71 de mars 2021

Le lycée Léon Blum à Villefranche-de-Lauragais, photo HFSO

Le lycée Léon Blum de Villefranche-de-Lauragais, dans le département de la Haute-Garonne, premier lycée à énergie positive de la région Midi-Pyrénées, a ouvert en 2016. Cet établissement d’enseignement général et professionnel de plus de 8 000 m² peut accueillir 850 élèves. Pour répondre à ses objectifs climatiques et environnementaux, la région a souhaité en faire un bâtiment modèle en termes énergétiques. Ainsi, outre de nombreux dispositifs lui assurant la plus grande sobriété possible, il est équipé pour produire chaleur et électricité renouvelables : une chaufferie bois de 400 kW, 65 m² de panneaux solaires thermiques pour la production d’eau chaude de la cuisine, et 1 350 m² de capteurs photovoltaïques.

Une sobriété optimisée

L’énergie la moins chère étant celle qu’on ne consomme pas, un grand nombre de dispositifs a été mis en place pour minimiser les consommations d’énergie, comme un éclairage naturel pour réduire la consommation électrique, mais aussi d’eau avec une récupération des eaux pluviales pour les cabinets de toilette et l’arrosage extérieur, en perspective des pénuries à venir.

Pour limiter les besoins thermiques, l’enveloppe du bâtiment a été soignée : utilisation du bois comme matériau, maîtrise de l’étanchéité à l’air des enveloppes, optimisation des orientations, étude des apports directs et indirects, isolation très performante, vitrages peu émissifs, brise-soleil verticaux et horizontaux, et enfin une toiture végétalisée qui procure un déphasage thermique de 10 à 12 heures.

En dynamique, une ventilation nocturne mécanique a été mise en place et les locaux sont équipés de planchers chauffants dans les halls et de radiateurs à eau chaude à basse température pour les salles de classe, des dispositifs réduisant les besoins par procuration d’un confort efficace.

La chaufferie à bois

Le bois est à la fois le combustible le moins cher du marché, et le plus stable en prix, et une énergie renouvelable souple d’utilisation de par sa grande facilité de stockage.

La chaufferie bois du Lycée Léon Blum, photo HFSO

À l’ouverture du lycée, une seule chaudière bois avait été installée pour couvrir 80 % des besoins de chauffage et eau chaude sanitaire. Une chaudière fioul assurait l’appoint et le secours. Puis devant la grande satisfaction procurée par la chaudière à bois, les gestionnaires ont souhaité en installer une seconde pour mettre un terme à la consommation de fioul. Les deux chaudières bois sont aujourd’hui installées en cascade et, utilisées tour à tour pour les user de manière homogène, ou les deux ensembles. Elles couvrent aujourd’hui 100 % des besoins. La première a été mise en service le 26 juillet 2016 et la seconde le 29 octobre 2018.

Il s’agit de deux chaudières de dernière génération EcoHK de 200 kW du constructeur Hargassner. Elles sont polyvalentes et peuvent fonctionner au bois déchiqueté, au copeau de menuiserie, au granulé de bois voire à d’autres biomasses comme les coques et les noyaux de fruits. Elles bénéficient d’un allumage, d’un décendrage et d’un nettoyage de l’échangeur automatiques. Ceci permet de réduire les actions de maintenance à une seule visite par an. Elles sont équipées de série d’une sonde lambda qui garantit une combustion optimale en permanence et un rendement moyen annuel de 95 %.

Les deux chaudières Hargassner à Villefranche-de-Lauragais, photo HFSO

La régulation est assurée par un module Lambda Touch’Tronic avec écran tactile intuitif. Celui-ci gère la partie primaire de l’installation : qualité de la combustion et systèmes de sécurité. Une Gestion Technique Centralisée permet le contrôle de tous les équipements thermiques du secondaire, et notamment les différentes zones de chauffage.

Les chaudières sont alimentées en bois chacune par un extracteur rotatif de type EcoRA 500, avec transfert par vis sans fin. Ces extracteurs puisent dans un silo maçonné de 50 m² et 100 m³ utiles. Avec une puissance moteur de seulement 180 W, ces extracteurs sont capables de vider les plus gros silos.

Tous ces équipements sont réunis dans le sous-sol, d’un bâtiment annexe du lycée, d’une surface de 80 m². Un palan électrique permet de manipuler vers l’extérieur les conteneurs à cendre et éventuellement les pièces détachées.

La flexibilité pour le choix du combustible

La chaufferie était initialement prévue pour fonctionner au bois déchiqueté, mais le choix s’est réorienté sur le granulé pour diminuer les rotations de camions et pour être sûr de la qualité du combustible. Une bascule vers le bois déchiqueté est envisagée lorsque les exploitants seront suffisamment rassurés quant à la qualité des plaquettes des plateformes environnantes.

Le silo à bois du lycée Léon Blum de Villefranche-de-Lauragais, photo HFSO

Pour le moment, outre la réduction du nombre de livraisons, le choix du granulé apporte quelques avantages même si son prix d’achat est plus important que celui du bois déchiqueté. La conduite de l’installation est en effet plus souple qu’au bois déchiqueté, notamment au regard des besoins d’un lycée qui sont très intermittents. Et en termes de maintenance, le granulé est aussi le biocombustible solide qui demande le moins d’interventions.

La consommation est de 75 tonnes par an. La livraison est assurée en trois fois par des semi-remorques à fond mouvant. Ce mode de livraison en grande quantité est le moins cher et le plus rapide.

Contacts :

Frédéric Douard