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À Lussas, encore une chaudière à bois Hargassner qui passe les 20 ans avec succès

Article paru dans le Bioénergie International n°65 – janvier 2020

Le village de Lussas en Ardèche, photo Frédéric Douard

La chaufferie bois de Lussas, village d’Ardèche de 1160 habitants et voisin d’Aubenas, a été mise en service en 1998. Village attractif, riche de nombreux vestiges préhistoriques, celtiques, romains et gallo-romains, Lussas est aussi connue dans le monde du cinéma, car la commune accueille tous les ans depuis 1989 en août, les états généraux du film documentaire.

Hommage à la clairvoyance environnementale

La chaudière bois de la commune de Lussas, photo Frédéric Douard

La chaufferie bois de Lussas, figure parmi les premières équipées par le constructeur Hargassner en France, deux ans après la toute première installée par la marque non loin de là à Saint-Michel-de-Chabrillanoux. En 1998, on ne parlait pas encore de changement climatique et le bois-énergie était encore considéré par beaucoup comme faisant partie du passé. L’Histoire leur prouve aujourd’hui le contraire, et cet article est l’occasion de saluer le courage et la clairvoyance des prescripteurs de l’époque et de la municipalité de Lussas, qui bien avant les autres, a su prendre des décisions qu’on qualifierait aujourd’hui pompeusement de durable.

L’installation avait été réalisée par un jeune chauffagiste, fraîchement installé dans le secteur, Philippe Gondry, qui quelques années plus tard allait structurer la distribution des chaudières Hargassner dans toute la France avec le succès qu’on lui connaît.

Jean-Paul Roux, maire de Lussas depuis 1987, photo Frédéric Douard

Le maire de l’époque, Jean-Paul Roux, agriculteur, les pieds sur terre et toujours maire aujourd’hui, avait pris grand soin dans cette réalisation, car comme pour tout bien public, les représentants de la population ne doivent pas se tromper. Et a posteriori, on peut dire qu’il a fait preuve de justesse dans son choix de la technologie, qui fonctionne toujours parfaitement aujourd’hui, et qu’il avait également fait preuve de clairvoyance dans le choix de l’énergie renouvelable qui participe depuis à la protection de l’environnement et du climat. Bien sûr, à l’époque la facilité aurait été de remplacer la chaudière à fioul par une autre, mais c’était sans compter sur le sens écologique de la municipalité, qui quelques années plus tard n’a pas hésité à afficher fièrement son opposition aux projets locaux d’extraction de gaz de schiste.

Plus de 20 ans et une petite soeur

À l’époque de sa mise en service, la chaudière automatique à bois de 80 kW avait permis de supprimer plusieurs chaudières à fioul en reliant l’ensemble des bâtiments par un micro-réseau de chaleur : la mairie, des bureaux, le local multiservices, la Poste, l’école, le centre culturel et la salle polyvalente.

La mairie de Lussas et sa chaufferie bois intégrée, photo Frédéric Douard

Au départ, des personnes ont émis des inquiétudes quant à une maintenance qui pourrait s’avérer plus complexe qu’avec le fioul, mais l’installation et l’Histoire encore une fois ont montré qu’il n’y avait pas plus de problèmes qu’avec le fioul.

Le premier silo à bois de Lussas, photo Frédéric Douard

Jusqu’en 2016, la chaudière a consommé 80 m³ de bois déchiqueté par an pour environ 2 100 €, un budget bien contrôlé et très stable, les plaquettes étant fournies par une entreprise très locale située sur la commune voisine de Lavilledieu. Elle en consomme moins depuis le raccordement de certains bâtiments à une deuxième chaufferie installée en 2016, la municipalité ayant été très satisfaite de la première toujours en activité.

Le silo de la deuxième chaufferie bois de Lussas, photo Hargassner France

La chaudière de la nouvelle chaufferie de Lussas, photo Hargassner France

La seconde installation, située au centre culturel, est équipée d’une chaudière à bois déchiqueté EcoHK200 de 200 kW, et chauffe l’école, le centre de secours, le cinéma et la salle polyvalente. À ce jour, 80 % des bâtiments municipaux sont ainsi chauffés au bois !

Contacts :

Frédéric Douard, en reportage à Lussas