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Une unité de méthanisation chauffe la piscine et le collège de Gaillon

Un article de l’Agence Locale de l’Energie et du Climat de l’Eure, ALEC 27

L’unité de méthanisation de Gallion, photo ALEC 27

La Communauté de Communes Eure Madrie Seine (CCEMS) a initié dès 2010 une réflexion sur le développement de la méthanisation dans son territoire. En 2012, plusieurs démarches concordent pour avancer vers la création d’une unité de méthanisation : la station d’épuration doit être agrandie et la piscine Aquaval doit être rénovée et même agrandie avec un bassin extérieur. Le territoire dispose ainsi d’un gisement méthanisable (les boues de station d’épuration) et d’un débouché important pour utiliser la chaleur produite, deux conditions indispensables pour qu’un tel projet puisse voir le jour. Un partenariat est monté avec l’entreprise NAKSEO environnement qui mène des études et planifie l’installation d’une unité de méthanisation, qui est construite en 2013 et exploitée depuis 2014.

Une unité de méthanisation qui fonctionne avec des déchets locaux

La station d’épuration du Hazey collecte ce qu’on appelle des « boues », issues du procédé de traitement des eaux usées. Ces boues, qui sont composées de bactéries et de matière organique, sont déshydratées et transportées vers l’unité de méthanisation. Pour compléter cet apport, l’unité de méthanisation fonctionne également avec des déchets verts collectés dans le territoire, par exemple les restes organiques de la restauration collective. En tout, ce sont presque 30 000 tonnes de déchets par an qui servent à faire fonctionner l’unité de méthanisation.

Ces déchets sont réceptionnés dans un hangar et transférés en continu dans le méthaniseur. La matière organique est transformée en biogaz et en digestat dans un digesteur, grâce à l’action de micro-organismes. Le biogaz permet de faire de la cogénération : il alimente un moteur qui génère de l’électricité, revendue à EDF, et produit de la chaleur qui alimente un réseau de chaleur. Le digestat, composé de matière organique, de matière minérale (azote, phosphore) et d’eau, est épandu sur les terres agricoles car il sert de fertilisant naturel. L’unité de méthanisation de Gaillon génère 25 000 tonnes de digestat qui est épandu sur 2800 hectares au niveau local. Cette unité de méthanisation a nécessité un investissement de 5,5 millions d’euros, réalisé avec le soutien du FEDER, de la région Haute Normandie, de l’Agence de l’Eau et de l’ADEME.

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Un réseau de chaleur pour les équipements publics

La chaleur produite par l’unité de méthanisation est injectée dans un réseau de chaleur qui permet de chauffer à la fois la piscine Aquaval et le collège de Gaillon. Ce réseau a couté 700 000 euros et a été financé à 20 % par l’ADEME, à 40 % par le fond FEDER de l’Union Européenne et à 40 % par la CCEMS. La piscine Aquaval a pu être agrandie avec un bassin extérieur doté de 6 lignes d’eau sans augmenter le budget de la collectivité. De façon générale, la collectivité estime qu’elle économise 40% d’énergie pour le chauffage de la piscine grâce à la chaleur générée par la méthanisation. Des tranches d’extension du réseau de chaleur pourraient être développées et bénéficier à d’autres équipements publics du territoire.

Des circuits courts pour produire énergie et chaleur

La démarche autour de l’unité de méthanisation Biogaz de Gaillon permet de valoriser des déchets locaux afin de contribuer à créer de l’énergie utilisée par les équipements publics du territoire, dont la facture énergétique diminue de façon considérable. Des études estiment que ce sont 3028 tonnes de CO2 évitées par an, soit l’équivalent de la consommation en électricité de 865 familles. La production du biogaz par méthanisation apporte des réponses à plusieurs problématiques : gestion et traitement des déchets organiques, production d’énergie renouvelable locale (électricité, chaleur), lutte contre le réchauffement climatique.

Source : www.alec27.fr