Les brûleurs industriels polycombustibles PetroBio ont 60 ans
Article paru dans le Bioénergie International n°93 de septembre 2024

Brûleur à poudre de bois PetroBio de 6 MW à la blanchisserie industrielle d’Alingsås en Suède, photo Frédéric Douard
PetroBio, entreprise du groupe Vyncke, est spécialisée dans la conception, la fabrication et la maintenance de brûleurs spéciaux de 2 à 50 MW pour combustibles solides, liquides et gazeux. Elle emploie une trentaine de collaborateurs à son siège de Göteborg et dans ses ateliers de Floda en Suède. La société a développé une forte expertise dans le domaine des brûleurs à biomasse, des solutions technico-économiques qui peuvent permettre d’opérer une transition rapide d’installations de production de chaleur industrielle vers le renouvelable.
Des solutions complémentaires aux chaudières à biomasse
PetroBio apporte au groupe Vyncke :

L’un des huit brûleurs de maintien de température PetroBio à biofioul installé à l’usine d’incinération de Göteborg, photo Frédéric Douard
- ses solutions de conversion de chaudières industrielles à combustibles fossiles liquides ou gazeux vers la biomasse,
- ses brûleurs de démarrage et de maintien de charge,
- la possibilité d’intégrer de la biomasse pour les industriels qui manquent d’espace ou dont le profil de demande de chaleur n’est adapté à une chaudière à grille.
Pour cela, l’entreprise dispose d’un portefeuille de quatre technologies de brûleurs avec options multicombustibles :
- Les brûleurs à poudre de bois PCES de 0,8 à 6 MW,
- Les brûleurs à poudre de bois PPES de 6 à 40 MW,
- Les brûleurs à biohuiles ou biofiouls de 2 à 50 MW,
- Les brûleurs PL de 5 à 50 MW, pour biocombutibles liquides ou gazeux pour le démarrage et le support de chaudières à combustibles solides.
Un ADN de brûleurs pour combustibles spéciaux
L’entreprise de brûleurs Petrokraft a été fondée en 1964 dans l’atelier de mécanique des frères Larsson à Sävedalen près de Göteborg. Par la suite la société s’est installée quelques kilomètres plus loin, à Floda, où se trouve toujours l’atelier PetroBio, le nom actuel de la société. En 1969, Sten Allan Olsson, célèbre entrepreneur de navires suédois et propriétaire des chaudières à mazout Generator, rachète Petrokraft aux frères Larsson. Par la suite, les enfants de Sten Allan Olsson revendront Generator et conserveront PetroBio.
L’entreprise a grandi avec l’expansion du chauffage urbain suédois. Dès le départ, l’entreprise s’est spécialisée dans les combustibles difficiles. Elle a notamment développé des brûleurs à fioul lourd pour une large gamme d’applications comme la marine, l’industrie et les réseaux de chaleur. À cette époque, la PME a acquis ses lettres de noblesse avec son brûleur à atomisation d’air à basse pression, toujours présent dans de nombreux systèmes de combustion à travers le monde.

A la blanchisserie d’lingsås en Suède, PetroBio a fourni le brûleur, le filtre pour les fumées et toute l’installation de stockage et préparation des granulés, photo Frédéric Douard
Le virage du renouvelable
Dans les années 1970, le développement du brûleur à coupelle rotative ouvre de nouvelles possibilités de contrôle des émissions de la combustion, garantissant des performances écologiques de plus en plus grandes. C’est aujourd’hui le type de brûleur choisi pour de nombreux projets en biofioul.
À partir des années 80, la conscience environnementale collective s’accroissant, la société développe différents brûleurs jusqu’à en arriver aux biocombustibles renouvelables, comme la poudre de bois et les biofiouls ou biohuiles, d’où son changement de nom pour PetroBio en 2014.

Flamme de poussière de bois de l’un des brüleur PetroBio de la chafferie du Kirchberg ) Luxembourg, photo Frédéric Douard
Au cours des années 1980, PetroBio s’est ainsi de plus en plus intéressé à la décarbonation de l’industrie. La technologie de combustion de poudre a commencé à être développée, et en 1987, le premier projet commercial a été livré à Hallstahammar, à l’ouest de Stockholm. Quelques années plus tard, en 1993, une installation à poudre de bois est vendue à Söderhamns Energi sur la côte Est : c’est le plus ancien brûleur à poudre de PetroBio toujours en activité après plus de 30 ans de fonctionnement. À côté de cela, de nombreux anciens brûleurs à mazout des années 70 et 80 sont également toujours en service !
Au cours des années 90, la taxe sur le dioxyde de carbone est introduite en Suède et les solutions développées par Petrokraft pour des alternatives de combustion sans énergie fossile prennent leur envol.
Au cours des années 2000, sous leur direction des enfants de Sten Allan, la transition vers des solutions de combustion respectueuses de l’environnement se poursuit et Petrokraft initie une approche plus globale : elle passe d’une entreprise de fourniture de brûleurs à une entreprise de conception qui construit ou reconstruit des installations entières, clé en main.

L’ancienne chaudière à gaz de la blanchisserie d’Alingsås en Suède est équipée d’un brûleur PetroBio de 6 MW à poudre de bois, photo Frédéric Douard
Aujourd’hui, le prototype classique d’une installation PetroBio à énergie renouvelable est visible à la blanchisserie d’Alingsås, une ville située au nord-est de Göteborg, un établissement qui lave 50 tonnes de linge sec par jour pour les professionnels et les hôpitaux de sa région. On peut y observer la reconversion d’une chaudière à vapeur construite dans les années 1970 pour brûler du mazout, ensuite convertie au GPL, puis en 2013 à la poudre de granulés de bois broyés. PetroBio y a fourni un brûleur à poudre PCES de 6 MW, un silo métallique à granulés de 190 m³, un bâtiment insonorisé pour le broyage des granulés et un système performant d’épuration des fumées.
L’ouverture à la combustion des agrocombustibles et des déchets ménagers
En 2014, PetroBio a construit sa première installation fonctionnant avec un agrocombustible solide, ici des drêches, pour la Brasserie de Grängesberg. Sur ce sujet des agrocombustibles, en 2018, après une collaboration avec l’entreprise familiale belge Vyncke, une entité plus que centenaire et spécialisée dans la combustion des biomasses complexes, PetroBio a intégré le groupe Vyncke. Le premier projet commun entre les entreprises a été réalisé en 2019 pour Ikea en Pologne, avec une installation de 5 MW pour valoriser les résidus de fabrication de meubles. Aujourd’hui, la synergie avec Vyncke accélère avec des projets d’ampleur comme celui du quartier d’affaires du Kirchberg à Luxembourg, où deux chaudières à poudre de granulés de bois de 7,5 MW ont été livrées dans le sous-sol d’une chaufferie spectaculaire située à 500 m des institutions européennes de Luxembourg !

La chaufferie du Kirchberg à Luxembourg est équipée de deux brûleurs PetroBio, photo Lux Energie
En parallèle du secteur des agrocombustibles, depuis les années 2000, PetroBio commercialise des brûleurs à lance, une solution qui est devenue un complément important de l’activité. Ce type de brûleur est en effet souvent utilisé dans les chaudières à déchets qui doivent toujours démarrer et être à plus de 850 °C dans toutes les circonstances pour neutraliser certains polluants. Ils constituent alors des brûleurs de démarrage et de charge. Le brûleur est rétractable, ce qui est un avantage dans les environnements sales et lorsque les brûleurs ne sont pas utilisés en continu. Ces brûleurs, qui fonctionnaient traditionnellement au fioul ou au gaz, sont de plus en plus convertis aux biocarburants, ce qui permet d’éliminer totalement les apports fossiles dans les installations de traitement des déchets.

Le brûleur PetroBio pour le maintien de température à la chaufferie CSR de Säffle en Suède, photo Frédéric Douard
Dans cette catégorie de combustibles, en 2021 à Säffle en Suède, Vyncke a mis en service une centrale de combustion de déchets ménagers triés, des combustibles solides de récupération ou CSR. Un brûleur de démarrage et de maintien de température de 5 MW y a été fourni par PetroBio.
De bonnes perspectives de long terme
Au cours des cinq dernières années, PetroBio a fourni des solutions énergétiques biosourcées équivalentes à la puissance électrique d’un réacteur nucléaire. Au fil des ans, PetroBio a ainsi aidé de nombreuses entreprises à se passer des énergies fossiles dans de très nombreux secteurs d’activités : charcuterie, distillerie, chocolaterie, brasserie, menuiserie, papier et de pâte à papier, métallurgie, laboratoire, blanchisserie, enrobage à l’asphalte… Aujourd’hui, dans le cadre de la transition énergétique mondiale mue par la lutte contre le dérèglement climatique, et dans le cadre du groupe Vyncke, leader mondial sur la biomasse, l’avenir de PetroBio s’annonce des plus radieux.

L’un des deux brûleurs à poudre de bois PetroBio à la chaufferie du Kirchberg à Luxembourg, photo Lux Energie
Contacts :
- En anglais ou suédois : Johanna Lindén / +46 705 909 517 – johanna.linden@petrobio.se – www.petro.se/en
- En français, anglais ou néerlandais : Jérôme Béarelle / +33 619 883 353 – jbe@vyncke.com – www.vyncke.com
Frédéric Douard, en reportage à Göteborg
>> Voir tous nos articles sur PetroBio
ℹ️ Le magazine Bioénergie International est disponible :
- Au détail
- Dans le cadre d'un abonnement
Informations de contact de PetroBio
![]() |
⚑ | Petro Bio AB Sodra Gubberogatan 6 SE-416 63 Göteborg | ☎ | +46 31 335 49 50 |
---|---|---|---|---|
www.petro.se | @ | Contactez-nous en ligne Ou contactez nous par email : info@petro.se |
Et puis assez rapidement, la conscience environnementale collective s’accroissant, elle a développé différents brûleurs garantissant des performances écologiques de plus en plus grandes jusqu’à en arriver aux biocombustibles renouvelables, d’où son changement de nom pour PetroBio.
Aujourd’hui dirigée par Johanna Lindén, la société a intégré début 2018 le groupe VYNCKE et se positionne comme un acteur de la transition énergétique sous un angle complémentaire de celui de constructeurs de chaudières à biomasse, à savoir celui de la conversion des chaudières à combustibles fossiles vers la biomasse. Cette possibilité de conversion est une réelle opportunité pour de nombreux industriels et réseaux de chaleur disposant d’un parc de grandes chaudières à fioul ou à gaz, et qui n’ont pas forcément l’espace, ni le profil de demande de chaleur pour une chaufferie biomasse à part entière.