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Le séchage du bois-énergie a considérablement besoin de la chaleur

Editorial du Bioénergie International n°49 de mai-juin 2017

Séchage de bois-énergie à la centrale de cogénération de Clottes Biogaz en Dordogne, photo Frédéric Douard

Séchage de bois-bûches à la centrale de cogénération Clottes Biogaz à Nojals-et-Clottes en Dordogne, photo Frédéric Douard

Le marché du bois-énergie en France, comme dans le reste de l’Europe, se répartit entre différents secteurs pour les particuliers, les collectivités et l’industrie. L’offre se décline ainsi en bûches massives, en plaquettes, en granulés et en bûches compressées. À part le marché des plaquettes forestières et des sous-produits de transformation humides, qui alimente en flux tendu les installations de plus de 1 MW, l’ensemble des autres combustibles bois demande à être séché. En France, cette part du bois-énergie sec par rapport à la part humide est des trois quarts, c’est-à-dire 75 % des 10 millions de tonnes équivalent pétrole consommées chaque année, ce qui correspond à 30 millions de tonnes de bois-énergie sec à produire chaque année !

Pourtant aujourd’hui en France, l’immense majorité de cette production est encore séchée naturellement. Que ce soit pour le bois-bûche ou pour la plaquette forestière, cette tendance restera dominante encore bien longtemps. Cependant, la professionnalisation croissante de la production, la nécessité de gérer financièrement ses stocks et le souci constant d’aller vers des combustibles de qualité va inexorablement conduire à promouvoir le séchage artificiel.

Car le séchage artificiel a deux grandes vertus : il permet de sécher très rapidement, ce qui est un atout pour la trésorerie des entreprises productrices, et il permet de produire des combustibles de grande qualité énergétique, ne s’étant pas dégradés dans le temps suite à un séchage naturel toujours un peu long et parfois hasardeux.

Si nous calculons l’énergie thermique de séchage, hypothétiquement nécessaire pour sécher les 30 millions de tonnes de bois-énergie sec, nécessaires annuellement au marché français, nous arriverons à 46,5 millions de MWh de chaleur nécessaire par an. Ce calcul nous montre que pour sécher artificiellement, ne serait-ce que 1 % du tonnage annuel du marché, il faut dépenser chaque année 465 000 MWh de chaleur.

Or, ce besoin colossal de chaleur est à mettre en parallèle avec les millions de MWh thermiques dissipés en pure perte chaque année par les centrales électriques, quelle que soit leur taille, et même aussi partiellement par de nombreuses centrales de cogénération. Mesdames et messieurs les producteurs d’électricité thermique, le bois-énergie a besoin de chaleur, une opportunité d’améliorer l’efficacité énergétique et la rentabilité de vos génératrices ! Il ne vous reste plus qu’à rechercher le producteur de bois-énergie le plus proche de chez vous, facile, il y en a des milliers, dont une majorité recensés dans nos atlas !

Frédéric Douard

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