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Saipol investit 28,5 millions d’euros dans les bioénergies sur le port de Sètes

Saipol, filiale du groupe Avril, anciennement Groupe Sofiprotéol (Diester®, Sanders, Lesieur, Puget, Matines, Bunica, Taous…) vient de réaliser deux nouveaux investissements industriels importants dans le port de Sètes. D’un montant total de 28,5 millions d’euros, ces investissments ont été réalisés autour de la production de biodiesel et de tourteaux de colza de l’usine méditerranéenne du groupe. 

Usine d'estérification de Saipol Sètes, photo Cédric Helsly

Usine d’estérification de Saipol Sètes, photo Cédric Helsly

Une nouvelle unité d’estérification

Le premier investissement, d’un montant de 13 millions d’euros, porte sur une nouvelle unité d’estérification. Il a vocation à recentrer l’activité de l’usine, qui compte 87 salariés, sur la production de biodiesel et de tourteaux de colza, coproduits issus de la trituration des graines oléagineuses qui, riches en protéines, tiennent une place importante dans l’alimentation des animaux d’élevage. L’usine pourra ainsi transformer 600 000 tonnes de graines de colza et et produire 280 000 tonnes de biodiesel, 340 000 tonnes de tourteaux et de 28 000 tonnes de glycérine végétale.

Le site bénéficie d’une situation privilégiée vers le bassin méditerranéen, et son activité est pleinement intégrée aux infrastructures multimodales de pointe dont dispose Sète : le site portuaire, l’accès au rail – avec un embranchement ferroviaire vers l’usine Saipol permettant le transport de 4500 tonnes de marchandise, l’accès direct à l’autoroute A9, et la connexion avec le terminal portuaire de Centre grains. Ce dernier, inauguré en 2008, rassemble l’ensemble des sociétés agro-industrielles présentes sur le port et permet une approche en synergie du stockage et de
la manutention des céréales, graines, tourteaux, huiles et biodiesel.

La chaufferie biomasse de Saipol Sètes, photo Cédric Helsly

La chaufferie biomasse de Saipol Sètes, photo Cédric Helsly

Une chaufferie biomasse de 32 MW

Le second investissement, d’un montant de 15,5 millions d’euros – dont 4,2 millions d’euros issus d’une subvention de l’Etat dans le cadre d’un appel à projet Biomasse Chaleur Industrie Agriculture Tertiaire (BCIAT, 2012), a permis la construction d’une chaufferie biomasse. Celle-ci utilise des coques de tournesol en provenance de l’usine de Bassens, en Gironde, où une
unité de décorticage de tournesol a vu le jour en 2013. Elle permet la production de vapeur pour la valorisation de graines de colza en huiles végétales, tourteaux et biodiesel. Débutés en 2014, les travaux ont été achevés début octobre 2015.

Ce nouvel investissement permettra de réduire de 90 % les émissions annuelles de gaz à effet de serre de l’usine, et de 75 % les besoins en énergie désormais issus de sources renouvelables. Et cet argument vaut son pesant d’or quand on sait que l’une des principale critiques faites aux agrocarburants et de ne pas avoir un bilan carbone excellent  ici le bilan va être significativement amélioré ! Et cette démarche a été entreprise sur l’ensemble du groupe qui a lancé un ambitieux programme de performances énergétiques améliorées, à la fois sur la consommation d’énergie et la production d’énergie par biomasse et vapeur. Depuis 2010, il a réduit de 15 % sa consommation de chaleur et de 6 % sa consommation d’électricité au sein du
pôle végétal. 100 M € ont déjà été investis sur les activités de biomasse sur ses différents sites (Grand Couronne, Bassens, …).

« A travers ces investissements, nous souhaitons réaffirmer notre confiance dans l’avenir d’une filière française du biodiesel à la pointe des énergies renouvelables en Europe », déclare Jean-Philippe Puig, Gérant de la SCA Avril. « Alors que la filière sort tout juste d’une restructuration qui a conduit à la fermeture de plusieurs unités industrielles et que le contexte réglementaire actuel national et européen nous est peu favorable, il est essentiel de préserver une filière qui représente 20000 emplois en France. C’est le sens de notre engagement à Sète. »

Quelques précisions sur la chaudière

La chaudière vapeur  a été mise en service cette semaine pour les premiers essais et montera en puissance dans les semaines qui viennent. Sa puissance est de 32 MW et elle fournira 40 tonnes/h de vapeur à haute pression (35 bars à 290°C). Elle consommera 40 000 tonnes de coques de tournesol dans un foyer cyclonique spécial pour ce type de combustibles pulvérulents.

Vue en 3D de la chaudière de Saipol Sètes, schéma Berkès

Vue en 3D de la chaudière de Saipol Sètes, schéma Berkès

C’est à EDF Optimal Solutions que le groupe Avril a confié le marché de conception & réalisation de la chaufferie, et c’est à la Société Industrielle Lorientaise (SIL), filiale désormais du groupe néerlandais Haarslev Industries, qu’EDF OS a confié la fourniture de la chaudière. Cette chaudière a été fabriquée par la société Berkès de Montevideo en Uruguay, une entreprise qui travaille sous licence Eck Rohr Kessel Gmbh depuis 2004.

Les caractéristiques environnementales demandées à cette chaudières sont :

  • rendement de 90%,
  • émissions atmosphériques : particules < 5 mg/Nm3, CO < 100 mg/Nm3, NOx < 100 mg/Nm3 à 6% d’O2

L’exploitation a été confiée à Dalkia.

Frédéric Douard

 


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