La semi-remorque soufflante qui va révolutionner les chaufferies à bois déchiqueté
Article paru dans le Bioénergie International n°24 de mars 2013
Le bois déchiqueté est certes en train de révolutionner le chauffage au bois depuis plus de 30 ans en permettant à des chaufferies de fonctionner au bois automatiquement, mais force est de constater que cette solution reste onéreuse en investissement. Et l’une des principales cause à ces surcoûts est l’impérieuse nécessité de devoir la plupart du temps créer de toutes pièces des silos enterrés volumineux et coûteux pour pouvoir les remplir avec les seuls véhicules de grand volume dont nous disposons : des bennes à déversement. Cette contrainte handicape en particulier les petits et moyens projets dont l’économie même est réduite par leur faible consommation de bois.
Une vraie rupture technologique et économique D’autres secteurs du bois-énergie se sont affranchis de cette contrainte. La filière du granulé a été la première à utiliser des citernes à vidange pneumatique, permettant de vider dans des silos préfabriqués ou dans des locaux existants, qui sont des solutions très économiques en génie civil. Plus récemment, les petites chaufferies à plaquettes lui ont emboîté le pas en utilisant des caissons à vidange pneumatiques de 20 à 40 m3 pour plaquettes. Cette solution ne convenait par contre pas aux chaufferies de plus de 300 kW pour des raisons de coût de transport rendu onéreux par le faible volume transporté.
Mais profitant de l’expérience désormais bien maîtrisée des caissons à plaquettes, des constructeurs comme Transmanut et Legras ont décidé d’aller plus loin et d’installer le système pneumatique sur des semi-remorques à fond mouvant, portant le volume dès à présent à plus de 80 m3. Et là, tout change, car le volume rejoint celui des transports classiques les moins chers et la solution devient compétitive pour des chaufferies jusqu’au MW. La durée de déchargement est actuellement de 1h30 pour 85 m3, une durée acceptable en deçà du MW, plus difficilement au delà. Mais cette limite est liée uniquement à la vitesse de soufflage, basée actuellement sur les souffleurs utilisés pour les caissons de 30 m3, et l’on imagine aisément que cette limite sera rapidement repoussée dans les puissances dès lors que les débits de soufflage seront accrus.
La grande nouveauté est que cette solution fait tomber l’une des principales barrières technologiques et économiques de ces chaufferies qui pourront désormais être conçues avec des silos de plain pied, ou mieux encore dans des locaux existants de manière à minimiser leur coût.
Quelques explications techniques
Dans les conteneurs de 30 m3, la plaquette descendent gravitairement vers l’arrière du caisson qui bascule et sont gavées dans le souffleur à l’aide d’une vis à pas contraire. Lorsque les plaquettes ont une humidité supérieure à 30%, la descente gravitaire n’est plus possible. La hauteur du basculement ainsi que le volume du caisson limitent l’exploitation de ce matériel.
La semi-remorque développée conjointement par Transmanut et Legras, la FMA-S, travaille hayon fermé et alimente la vis à pas contraire de façon continue par l’action du fond mouvant. Pour éviter tout bourrage contre le hayon, deux capteurs de force d’une précision de +/- 1 kg mesurent en permanence l’effort sur le hayon et contrôlent l’avancée du FMA-S à l’aide d’un automate. Deux démêleurs placés sur le hayon homogénéisent la plaquette. Le fonctionnement de l’équipement est automatique, une radiocommande permet la commande à distance.
Les débits sont actuellement comme pour les conteneurs de 1 m3/minute sur une distance horizontale de 25 m et verticale de 5 m, ou 10 m horizontale et 25 m verticale. Le volume maximum de la semi-remorque est aujourd’hui de 86 m3. Ce principe autorise de transférer des produits humides.
Le côté économique
Avec le FMA-S, l’investissement en chaufferie consiste à implanter deux tuyaux DNISO. Le véhicule doit pouvoir accéder à une dizaine de mètres de ces tuyauteries. Le coût d’équipement d’une semi-remorque à fond mouvant est de 70000 € H.T. Si l’on compte un amortissement sur 5 ans (15000 € / an), une consommation et un entretien de 5.000 € par an pour 8600 m3 soufflés, le surcoût au m3 soufflé n’est que de 2,32 €.
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Frédéric Douard
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