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Énergie Partagée soutient une méthanisation compatible avec une agriculture vertueuse

Pertinence au regard du climat ? Concurrence avec les cultures alimentaires ? Intensification de l’agriculture ? Mauvaises odeurs ? Énergie renouvelable méconnue, la méthanisation soulève légitimement bien des questions. Nous vous expliquons les points de vigilance à avoir selon Énergie Partagée. Énergie Partagée ne souhaite en effet soutenir que des projets de méthanisation compatibles avec Afterres 2050, le scénario de transition agricole construit par Solagro et intégré depuis 2017 au scénario négaWatt de transition énergétique.

La méthanisation est-elle vertueuse au regard des enjeux climatiques ?

Une énergie renouvelable, locale et relativement peu émettrice de gaz à effet de serre Le gaz représente 20 % de l’énergie finale consommée pour différents usages (résidentiel, tertiaire, mobilité), et sa combustion génère 20 % des émissions de gaz à effet de serre de la France. Or, le biométhane émet beaucoup moins de gaz à effet de serre (GES) que le gaz fossile, 6 à 8 fois moins selon l’Ademe.

Comme l’expliquent négaWatt et Solagro, s’il dégage la même quantité de CO2 que du gaz fossile en étant brûlé lors de son usage, le biométhane n’émet que du CO2 provenant de matières biodégradables contemporaines, qui par définition se seraient de toute façon décomposées par une autre voie, si elles n’avaient pas été méthanisées. Alors qu’utiliser du gaz naturel, c’est relarguer dans l’atmosphère du CO2 qui était stocké sous terre depuis des centaines de millions d’années. La méthanisation permet donc de substituer une ressource locale, renouvelable et bien moins émettrice de GES, à un combustible fossile importé à 100 %.

La méthanisation réduit les émissions de GES des fumiers et lisiers

De surcroît, la méthanisation réduit les émissions de GES liées aux pratiques agricoles actuelles. En effet, les effluents d’élevage (fumiers, lisiers) sont habituellement stockés à l’air libre pendant plusieurs semaines, dans des fosses ouvertes. Ils émettent alors du protoxyde d’azote (N2O) et du méthane, qui sont de puissants gaz à effet de serre. Se faisant dans un délai de 8 à 10 jours maximum, l’incorporation des effluents dans les digesteurs permet d’éviter la majorité de ces émissions. Bien sûr, il faut donc éviter de stocker les intrants à l’air libre sur le site de méthanisation avant leur incorporation dans les digesteurs. Pour cette raison, Énergie Partagée impose un stockage étanche des intrants pour les projets qu’elle finance.

Une indispensable vigilance pour restreindre au maximum les fuites de méthane

La méthanisation force la production de méthane à partir de matières dont la dégradation à l’air libre (donc en présence d’oxygène) aurait plutôt produit du CO2. Le méthane a une durée de vie dans l’atmosphère bien plus courte que celle du CO2, mais un pouvoir de réchauffement (aussi appelé “potentiel de réchauffement global” ou PRG) environ 25 fois supérieur.

Les méthaniseurs doivent donc être conçus et contrôlés pour limiter au maximum les fuites de méthane vers l’atmosphère ; des fuites trop importantes pourraient annuler les réductions d’émissions de GES normalement attendues avec la méthanisation. La filière a élaboré des guides de bonnes pratiques (en exploitation et maintenance), continuellement améliorés, pour maintenir ces émissions à un faible niveau. Ces bonnes pratiques font bien évidemment partie des critères imposés par Énergie Partagée aux projets qu’elle finance et qui respectent sa Charte Méthanisation.

Limiter la distance parcourue par les intrants pour maîtriser les émissions de GES

Comme le relèvent les associations négaWatt et Solagro, « la plupart des unités de méthanisation sont localisées à proximité des fermes et de leurs effluents : en moyenne souvent autour de 5 kilomètres ». Le transport des effluents des fermes se fait sur de courtes distances, et représente une part marginale des émissions globales de GES induites par la méthanisation.

La distance maximale d’approvisionnement d’un méthaniseur est souvent limitée par les contraintes économiques. Cependant, pour des matières à fort potentiel en termes de production de biométhane, le frein économique n’est pas toujours suffisant pour contraindre à des distances d’approvisionnement raisonnables. Énergie Partagée considère de ce fait qu’un garde-fou supplémentaire est nécessaire. Sauf cas particuliers pour lesquels la pertinence doit être avérée, nous exigeons un rayon d’approvisionnement de 30 km au maximum.

>> Voir la totalité des points de vigilance d’Energie Partagée sur la méthanisation et ses sources d’information sur le site de l’organisation