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Aqamétha , trois années de recherche en cours sur les odeurs et la méthanisation

Depuis début juin 2022, les associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) dans six régions de France métropolitaine (Auvergne-Rhône-Alpes, Grand Est, Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Normandie, et Pays de la Loire) ont débuté le projet AQAMETHA. Ce travail inédit vise, pour la première fois dans un projet de dimension nationale, à mesurer l’impact de la méthanisation sur la qualité de l’air et les odeurs à proximité des installations, et à évaluer en quoi l’implication précoce des riverains sur le sujet de l’environnement atmosphérique permettrait de contribuer à améliorer leur acceptabilité vis-à-vis de cette activité.

Le projet AQAMETHA s’étend sur une période de trois ans, de juin 2021 à juin 2024. Il a pour objectifs principaux :

  • d’améliorer les connaissances sur les niveaux de pollution de l’air et les odeurs dans l’enceinte et autour d’unités de méthanisation ;
  • d’objectiver les éventuels désagréments et craintes (passer du ressenti à une caractérisation objectivée) et répondre aux interrogations des acteurs de la filière (promoteurs, associations, opposants…) ;
  • de capitaliser les résultats de l’étude et les valoriser auprès des porteurs de projets, des exploitants, des collectivités, des riverains et du grand-public ;
  • de mettre en lumière via un dispositif de formation et d’un accompagnement personnalisé l’évolution de la perception des riverains vis-à-vis d’un projet de méthaniseur et de la qualité de l’air et des odeurs.

Douze unités de méthanisation volontaires seront étudiées : 6 en 2022 et 6 en 2023. Ces dernières ont été sélectionnées selon :

  • la typologie de l’exploitation (à la ferme, collective, centralisée ou industrielle) ;
  • les types d’intrants (déchets agricoles, agroalimentaires, verts…) et leurs modes de stockage (à l’air libre ou bâtiment fermé) ;
  • le mode de valorisation (injection ou cogénération) ;
  • la présence ou non d’un système de traitement de l’air ;
  • le contexte local.

En 2022 les six exploitations sont situées dans les départements de la Haute-Loire, de l’Aube, de la Somme, des Pyrénées-Atlantiques, de l’Eure et de la Mayenne.

­Les polluants de l’air et les odeurs seront étudiés à l’intérieur et à l’extérieur des unités. Les odeurs seront évaluées par des experts des AASQA formés à la méthode du Langage des Nez® en collaboration avec Osmanthe. Ces opérations seront réalisée à différentes distances de l’unité au niveau de zones habitées. Les mesures chimiques concerneront les concentrations dans l’air de l’hydrogène sulfuré et de l’ammoniac, deux indicateurs de l’activité de méthanisation. Elles seront réalisées par des échantillonneurs passifs.

Les porteurs du projet AQAMETHA sont : Atmo France, Air Pays de la Loire, Atmo Hauts-de-France, Atmo Normandie, ATMO Grand Est, Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, Atmo Nouvelle-Aquitaine, ainsi que la société Osmanthe et des partenaires issus des milieux académique : IMT Nord Europe et l’Université du Littoral-Côte-d’Opale, des professionnels (ADEME, Gaz Réseau Distribution France, Centre Technique national du Biogaz et de la Méthanisation) et France Nature Environnement. Cet équilibre entre les partenaires permet de prendre en compte les différentes sensibilités et regards, avec un socle technique et neutre garanti par les AASQA.

Ce projet est financé par l’ADEME et GRDF. ­Les résultats seront diffusés dans leur ensemble au premier semestre 2024.

Frédéric Douard

1 réponse
  1. Favand Guy dit :

    Pour faire bref; la méthanisation ne peut  »fonctionner » qu’en anaérobiose, donc obligatoirement pas d’odeurs au niveau du méthaniseur (proprement dit!)… sauf fuites, et là non seulement ça sent, mais ça peut brûler, exploser!
    Un des pb fondamentaux des odeurs vient du fait du  »cycle continu », les matières sortantes ne sont pas dégradées en totalité, d’ou les fermentations anaérobies et aérobies qui se poursuivent à l’air libre! Il faudrait reconsidérer les traitements post méthanisation des ces matières et non pas vouloir les épandres avec les lixiviats!
    2ém source importante d’odeurs désagéables (et toxiques en partie!) les stockages des matières en attente de traitement. Il faut obligatoirement qu’elles soient stockées dans des entrepots fermés… avec tout ce qui s’impose! Bien sûr, coûts plus élevés, mais si on fait n’importe quoi, vous n’éviterez pas les procès ainsi qu’une grande décrédibilisation de cette filière incontournable!
    3ém source, les résidus  »à l’air libre » en sortie qui feront l’objet d’épandages… aucune solution rationnelle si ce n’est que de revenir à des  »cycles continus », d’ou deux fois plus de méthaniseurs! Vous allez  »exploser », mais si on veut faire bien, sans oppositions diverses, sans faire comme ces malpropres de  »pétroleurs », c’est le prix à payer… et sur le long terme on sera tous gagnants!
    Reste les pollutions, bruits et encombrements des engins de livraison pour les riverains…
    Mes propos ci-dessus sont  »validés » grace à mes travaux de recherche appliquée dans ce domaine que j’ai volontairement limité à la méthanisation individuelle (particulier en milieu rural, petite exploitation agricole, élevage…). Plus de transports entre autre!
    Beaucoup à dire encore, mais 3 ans de recherches pour  »découvrir » les problèmes qui se limitent à mes constats ci-dessus… c’est plutôt  »long »!