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Du meilleur usage possible du bois pour lutter efficacement contre le changement climatique !

Pile de bois en attente de valorisation, photo Frédéric Douard

Le fait de choisir une poutre en bois plutôt qu’en métal, une chaudière à bois plutôt qu’au fioul produit un effet de substitution qui évite d’émettre du CO2 issu de ressources fossiles. L’effet de substitution est très important pour limiter le réchauffement climatique car son impact est immédiat et définitif.

Les effets de substitution différent selon les situations et les solutions substituées, on définit alors des coefficient de substitution. Par exemple, on peut produire de l’électricité à partir de charbon (émetteur de beaucoup CO2 fossile) ou avec du nucléaire (peu de CO2), dans un cas substituer du bois sera positif mais pas dans l’autre. Le bois-énergie sera ainsi bien utilisé pour la production thermique en substitution aux fioul et gaz. Compte tenu du mix énergique français, le coefficient de substitution énergie établi est de 0,5 TCO2eq/m3 de bois. Selon la même logique le coefficient de substitution matériaux est de 1,1 TCO2eq/m3 (données INRAE/IGN 2017). De plus, comme un bois matériau en fin de vie est maintenant majoritairement recyclé, il aura encore un ou plusieurs usages à suivre et va cumuler au moins un coefficient énergie de 0,5 TCO2eq/m3 supplémentaire pour le porter à 1,6 TCO2eq/m3.

Cependant il n’est pas possible d’appliquer ces coefficients à une grume sortant de forêt au vu des diverses valorisations (sciages, connexes, etc…). Des travaux menés dans le cadre des Indicateurs de Gestion Durable des forêts publiés en 2021 permettent de préciser les usages (bois massif, panneaux, papiers&cartons, énergie, etc…) selon les différentes qualité récoltés en forêts (BO,BI,BE). En compilant tous ces chiffres avec ceux de la récolte de l’EAB (Agreste), on peut produire des coefficients de substitution composites plus facile à appliquer sur le terrain, qui sont respectivement de 1, 0,94 et 0,5 TCO2eq/m3 pour le BO, BI, BE. Et même déterminer le coefficient de substitution global de la récolte française qui s’établirait ainsi à 0,88 TCO2eq/m3.

Or il s’avère que le contenu carbone de la récolte annuelle en forêt française est de 0,82 TCO2eq/m3 (pour mémoire il était de 0,9 TCO2eq/m3 dans le stock de bois sur pieds mais tombe à 0,82 pour le bois récolté car la proportion de résineux récoltés est nettement plus élevée que celle de feuillus actuellement en France).

Nous pouvons donc conclure que l’impact de la récolte de bois conduit à une perte de carbone dans le compartiment séquestration de la forêt française mais qui est plus qu’immédiatement compensée par l’effet substitution lié à la valorisation des produits bois dans la configuration actuelle des usages.

Cependant ce bilan pourrait être encore amélioré en gérant mieux les forêts dans une optique de production de bois d’œuvre d’autant plus qu’il faudrait y ajouter l’effet du stockage du carbone dans les produits bois selon leur durée de vie qui fera l’objet d’un autre post.

Gwenaël Postec, Associé chez OpenForêt

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