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Les réseaux de chaleur renouvelable, un pari plusieurs fois gagnant pour les collectivités

La chaufferie des Péjoces à Dijon produit 30 MW de chaleur renouvelable, photo Frédéric Douard

Dans le cadre de la campagne de l’ADEME sur la mobilisation pour la chaleur renouvelable qui s’inscrit dans le plan gouvernemental « France Relance » et suite à l’adoption en avril 2020 de la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie et de la nouvelle stratégie nationale bas-carbone, l’ADEME publie l’étude « Développement des filières réseaux de chaleur et de froid renouvelables en France à horizon 2050 : impacts socio-économiques et environnementaux, stratégie et plan d’actions ». Réalisée en partenariat avec les acteurs de la filière, elle dresse un bilan du développement de la filière réseaux de chaleur et de froid et explore pour la première fois le potentiel socio-économique ainsi que les bénéfices environnementaux liés à un développement accru de la filière à horizon 2050. L’ensemble des acteurs et des collectivités disposent ainsi d’un choix éclairé pour engager et accélérer leur transition écologique et énergétique, en vue de multiplier par trois le rythme de croissance des EnR&R dans les réseaux de chaleur pour atteindre les objectifs des politiques publiques à horizon 2030.

Les réseaux de chaleur et de froid renouvelables : un levier pour assurer l’indépendance énergétique des territoires et leur décarbonation tout en consolidant les emplois locaux. Aujourd’hui alimentés à plus de 50% par les EnR&R, le développement des réseaux permet de déployer massivement des EnR&R dans les territoires urbains.

Dans la perspective de l’atteinte de la neutralité carbone à l’horizon 2050, l’étude montre que les réseaux de chaleur et de froid constituent un levier puissant, cohérent et pérenne d’activités économiques et de réduction de la facture énergétique territoriale avec un impact significatif sur la réduction des émissions de GES.

Pour l’ADEME, la multiplication par trois du nombre de km de réseaux de chaleur alimentés en majorité par des EnR&R permettrait de décarboner l’énergie consommée pour les besoins de chaleur de neuf millions d’équivalents logements à l’horizon 2050. Ce développement permettrait notamment de :

1 – Contribuer à améliorer l’indépendance énergétique des territoires en limitant l’importation d’énergie fossile et en réalisant des économies

Dans un contexte où la crise sanitaire a soulevé la question de l’autonomie de certains secteurs, le développement des réseaux de chaleur et de froid alimentés par des énergies renouvelables ou de récupération se présente comme un levier indéniable de l’indépendance énergétique des territoires. En 2050, l’atteinte d’un objectif de développement ambitieux des filières réseaux de chaleur et de froid permettrait de réduire la facture énergétique de la France de 2,6 milliards d’euros grâce aux importations évitées de l’équivalent de 44 millions de barils de pétrole.

2 – Assurer la décarbonation du mix énergétique français avec un coût public d’abattement de la tonne de carbone émise dans l’atmosphère très favorable

Alimenter neuf millions d’équivalents logement par les réseaux de chaleur et de froid représenterait une réduction des émissions annuelles de gaz à effet de serre d’environ 15 millions de teqCO2/an en 2050 soit 12% des émissions actuelles du secteur du bâtiment résidentiel et tertiaire. Soutenir le développement des réseaux de chaleur EnR&R constitue une action efficiente pour les politiques publiques dans l’objectif de limiter les émissions de gaz à effet de serre sur le long terme. En effet, aujourd’hui le coût public d’abattement de la tonne de CO2 se situe entre 27 et 46 €/teqCO2 évitée pour les opérations de récupération de chaleur fatale, de géothermie profonde et de chaufferies biomasse reliées à un réseau de chaleur en zone dense (5 MWh livrés par mètre linéaire de réseau). A titre de comparaison, ce ratio a été estimé à 59€/teq CO2 pour l’éolien terrestre et à 71€/teq CO2 pour le photovoltaïque au sol.

3 – Créer dans les territoires des emplois pérennes qualifiés et non délocalisables, dont le nombre pourrait tripler d’ici à 2050

Entre 2016 et 2019, un euro apporté par le Fonds Chaleur de l’ADEME à un projet de réseau de chaleur a généré en moyenne 4 euros d’investissements sur les territoires. Au-delà du bénéfice environnemental, le développement de la filière réseaux de chaleur et de froid constitue donc un atout pour l’économie des territoires. En effet, l’activité économique générée par cette filière pourrait représenter entre 4,2 et 5,2 milliards d’euros en 2050, soit en moyenne 4 fois plus qu’en 2017. En outre, son développement s’accompagnerait de la création d’emplois pérennes qualifiés et non délocalisables dont le nombre sur les territoires pourrait tripler d’ici à 2050. Cette croissance pourrait soutenir entre 41 000 et 57 000 emplois (directs et indirects) soit 4 à 5 fois plus qu’en 2017.

4 – Permettre aux territoires de s’adapter au changement climatique

La baisse tendancielle de la demande de chaleur induite par les actions d’efficacité énergétique dans le bâtiment et par l’augmentation progressive des températures provoquée par le changement climatique représente une opportunité pour atteindre des taux d’EnR&R élevés dans les réseaux de chaleur et de froid. En effet, cela permet de valoriser des sources d’énergie basse température comme la chaleur fatale ou la géothermie superficielle ou de développer des boucles d’eau tempérée pour répondre à des besoins simultanés de chaleur et de froid.

En zone urbaine, la problématique du rafraichissement s’accentue notamment dans le secteur tertiaire. Grâce à leurs performances environnementales et à leur potentiel de lutte contre les effets d’îlots de chaleur urbains, les réseaux de froid représentent une solution pertinente à associer avec une démarche urbanistique plus globale (favoriser la végétation, les matériaux réfléchissants, la mobilité douce…).

>> Télécharger l’étude

Frédéric Douard

1 réponse
  1. SIMPER dit :

    Chaque année des milliers de pièces de rechanges en acier réfractaire proviennent des pays exotiques
    Alors des fonderies française peuvent les réaliser dans de très bonnes conditions
    POURQUOI NE PAS IMPOSER MADE IN FRANCE EXEMPLE LA FONDERIE D ANOR