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Produire du charbon actif à partir de déchets verts

Article paru dans le Bioénergie International n°53 de janvier-février 2018

Pyrolyseur pilote, photo AILE

Près de 34 millions de tonnes de déchets verts sont produites chaque année dans le Nord-Ouest de l’Union Européenne, en zones urbaines et rurales confondues.  Malgré les actions de prévention qui sont mises en place, les quantités de matières générées sont constantes, voire en augmentation. Ces actions s’accompagnent parfois d’une optimisation de la main d’œuvre sur les plateformes de tri sélectif. La gestion de cette filière reste très coûteuse et l’innovation pour la gestion des déchets verts est donc devenue une nécessité, d’autant que ces matières résiduelles végétales ligneuses et semi-ligneuses peuvent être considérées comme une ressource.

Déchets verts sur une plateforme de tri, photo AILE

Parallèlement, on recense de nombreux usages de charbon (issu de biomasse) sous forme activée, ou non, pour le traitement par adsorption des contaminants contenus sous forme particulaire dans les liquides, l’air, les gaz (biogaz, fumées de combustion) ou pour faciliter les réactions biochimiques : ingestion (humains, animaux, digestion anaérobie par méthanisation), agronomie (interactions sol-plante) etc. Les charbons activés sont coûteux (>1 000 €/t) et actuellement importés d’autres continents (Afrique, Asie, Amérique).

Le projet européen RE-DIRECT a pour ambition de réinterroger le mode de gestion actuel de ces ressources ligneuses et semi-ligneuses et, en parallèle, de proposer aux utilisateurs de charbons d’origine végétale d’envisager la possibilité d’introduire des matériaux produits localement en complément, voire en substitution de produits provenant de l’étranger.

La même biomasse naturelle et carbonisée, photo AILE

En France, Aile (Association d’Initiatives Locales pour l’Énergie et l’Environnement) en qualité d’agence régionale dédiée aux professionnels (agriculteurs, industriels, collectivités) et KCA (Kerval Centre Armor) gestionnaire de 60 000 tonnes de végétaux collectées chaque année en Côtes d’Armor, se sont associés pour former le binôme français de ce programme Inter-Reg.

Actions conduites dans RE-DIRECT :

En amont, coté producteur :

  • Identifier les ressources végétales actuellement utilisées en amendement organique ou en énergie qui ont un potentiel de valorisation en matériaux de plus forte valeur ajoutée (charbon vert ou charbon actif).
  • Tester la qualité des charbons issus de la pyrolyse de ces ressources végétales en condition de laboratoire, puis à partir d’outils industriels déjà existants sur le territoire français.
  • Comparer avec les résultats des pilotes mis en place par les partenaires allemands et anglais.
  • Valider par une analyse de cycle de vie comparative les intérêts économiques et environnementaux de ce mode de valorisation.

En aval, coté utilisateur :

  • Identifier les secteurs d’activités qui ont un usage de charbon sur :
    • les applications existantes dont la qualité du charbon est encadrée par une norme : potabilisation, traitement eau de piscine ;
    • des applications pour des marchés actuels n’ayant pas de norme dédiée : traitement d’air (biofiltre) et de gaz (entrée moteur et à l’échappement), agronomie, digestion humaine et animale ;
    • des applications potentielles vers des marchés en devenir : digestion anaérobie par méthanisation, stabilisation des effluents (co-compostage déchets verts, digestats, lisiers, fumier), gestion des pollutions diffuses, phytoremédiation, etc.
  • Impliquer ceux ayant un usage compatible avec la qualité des charbons obtenus à partir de ressources végétales locales.
  • Évaluer le potentiel de développement pour chacun des secteurs pertinents et les conditions pour valider la faisabilité technico-économique.
  • Évaluer la complémentarité avec les filières de valorisation actuelles et les éventuels seuils au-delà desquels apparaîtrait une concurrence d’usage.
  • Tester l’applicabilité de ce concept sur certains territoires pilotes en Bretagne, et plus largement dans le Grand Ouest en diffusant les avancées de ce travail :
    • de façon transversale au sein des différents secteurs d’activité concernés par ce type d’usage en soulignant les synergies potentielles (enjeux croisés des territoires).
    • dans le domaine agricole, pour inciter à davantage valoriser l’arbre et les sous-produits issus de leur entretien.

Plus d’information dans les autres régions impliquées (Allemagne, Belgique, Pays de Galles) sur le site Internet de Re-Direct : re-direct-nwe.eu

Vous êtes professionnel (agriculteur, collectivité, industriel) en Bretagne, Normandie, Pays de La Loire ; vous vous posez des questions sur l’approche – la méthode – les actions envisagées ; vous souhaitez proposer d’intégrer un territoire pilote dans l’approche conduite dans Re-Direct, alors prenez contact auprès de jacques.bernard@aile.asso.fr ou jborveillon@kerval-centre-armor.fr, ou via le site internet www.aile.asso.fr


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