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En alimentant Tereos en vapeur, l’UVE Ecostu’Air triple son efficacité

L'unité de valorisation énergétique ECOSTU'AIR, photo TDR

L’unité de valorisation énergétique ECOSTU’AIR, photo TDR

Près du Havre à Saint-Jean de Folleville, l’Unité de Valorisation Energétique des déchets Ecostu’Air inaugurée le 2 octobre 2015, appartenant au SEVEDE (Syndicat d’Elimination et de Valorisation Energétique des Déchets de l’Estuaire) et exploitée par SUEZ, alimente EDF en électricité renouvelable et l’usine du troisième sucrier mondial Tereos à Lillebonne en vapeur verte.

Ecostu'Air valorise 200 000 tonnes de déchets par an, photo Ludovic Letot

Ecostu’Air valorise 200 000 tonnes de déchets par an, photo Ludovic Letot

L’Unité de Valorisation Energétique Ecostu’Air reçoit chaque année plus de 130 000 tonnes de déchets ménagers résiduels en provenance de 136 communes adhérentes au SEVEDE et 72 000 tonnes d’apports extérieurs, dont les deux tiers sont des collectivités non adhérentes. L’unité de Valorisation Energétique emploie une trentaine de collaborateurs. A 3 km, le site de Lillebonne qui emploie 150 salariés, produit des protéines de blé et des sirops de dextrose pour l’alimentation humaine, des drêches, riches en énergie et en minéraux pour l’alimentation animale ainsi que du bioéthanol, dont une partie significative de la production est réalisée à partir de résidus de production alimentaire, ce que l’on appelle le bioéthanol avancé.

Evaporateur de l'usine Tereos de Lillebonne, photo Tereos

Evaporateur de l’usine Tereos de Lillebonne, photo Tereos

Une efficacité énergétique multipliée par trois

Cette UVE construite par la CNIM est constituée de deux chaudières d’une capacité de traitement de 13 tonnes de déchets par heure. Un an après que le SEVEDE ait choisi de renouveler son partenariat industriel avec SITA (SUEZ), pour l’exploitation de son Unité de Valorisation Energétique, le SEVEDE et SITA ont augmenté de manière significative le rendement de l’Unité. Alors que depuis sa mise en service en 2004 l’unité ne produisait avant que de l’électricité, 100 GWh par an avec sa capacité de 17 MWé, SITA produit désormais en priorité de la vapeur pour alimenter Tereos, dans le cadre d’une délégation de service public de 16 ans. Ce changement se stratégie fait passer le rendement énergétique de l’unité de 30 à plus de 80%.

Le mix d’énergie verte produite est donc composée de 27,5 GWh d’électricité par an mais surtout désormais de 330 GWh vapeur par an qui couvrent près de 70% des besoins énergétiques de l’usine Tereos. Ce changement de priorité fait passer la valorisation énergétique de 100 GWh à 357,5 GWh, avec la même quantité de déchets incinérés ! Parallèlement bien sûr, Tereos évite la consommation de 370 GWh PCI de gaz naturel !

Environnement

Barge de transport des déchets, photo SITA

Barge de transport des déchets, photo SITA

Pour la partie environnementale, le transport de déchets ménagers est majoritairement effectué par voie fluviale, peu énergivore. En effet, les déchets transitant par le centre de transfert du Havre sont compactés et acheminés sur l’Unité de Valorisation Energétique par barge.

Certifiée ISO 14001, Ecostu’Air bénéficie par ailleurs d’un traitement des fumées performant permettant de traiter tous les rejets atmosphériques.

> Un électrofiltre permet une première filtration. Composé d’électrodes et de plaques créant un champ électrique, il permet de capter les poussières contenues dans les fumées. Elles sont par la suite récupérées et acheminées dans une installation de stockage des déchets dangereux.

> Un filtre à manches complète cette première opération.

Composé de 1600 manches de plus de 4 mètres de haut et de 10 cm de diamètre, ce dispositif permet grâce à l’injection de deux réactifs – du charbon actif et du bicarbonate de sodium – de neutraliser les dioxines / furanes, les métaux lourds et les acides contenus dans les fumées. Une part du bicarbonate contenu dans ces cendres appelées REFIOM (Résidus d’Epuration des Fumées d’Incinération des Ordures Ménagères) est récupéré et revalorisé dans une installation spécialisée.

> Un catalyseur constitue une barrière supplémentaire pour le traitement catalytique des oxydes d’azote par injection d’eau ammoniacale qui les décompose en eau et en azote. L’azote gazeux, principal composant de l’air, est alors renvoyé sans risque vers l’atmosphère.

Chaudière Ecostu'Air, photo SITA

L’une des deux chaudières d’Ecostu’Air, photo SITA

Le contrôle des émissions

Afin de mesurer l’efficacité des traitements d’air et de fumées et in fine d’assurer l’absence d’impact sur l’environnement,Ecostu’Air réalise 3 types de contrôles : le suivi des rejets atmosphériques en continu, semestriel et la surveillance du milieu naturel tous les ans.

Les rejets atmosphériques font l’objet d’une auto-surveillance en continu par Ecostu’Air grâce à des analyseurs disposés dans chaque cheminée. Ceux-ci mesurent en temps réel de nombreux paramètres et permettent d’attester d’une totale maîtrise et traçabilité des émissions atmosphériques.

Des préleveurs en semi-continu des dioxines / furanes ont été installés en 2013, soit un an avant l’obligation réglementaire, et permettent d’attester du respect des seuils d’émissions. Autour du site, un programme de surveillance spécifique a été mis en place par Air Normand qui a effectué un état des lieux en 2003. Deux points de prélèvement sont identifiés dans les zones de vent dominant.

Et en sa qualité d’Installation Classée pour la Protection de l’Environnement,Ecostu’Air est soumise à une supervision directe par la DREAL des analyses et contrôles effectués sur le site. Cette supervision se veut garante de la conformité des process d’analyses mis en place, ainsi que de leurs résultats, pour garantir l’absence de risque sanitaire et environnemental associé à la présence du site sur le territoire.

Ecran de supervision d'Ecostu'Air, photo SITA

Ecran de supervision d’Ecostu’Air, photo SITA

Dans le but de constituer un cadre d’échange, de suivi, et d’information autour de l’activité d’ECOSTU’AIR, une Commission de suivi de site (CSS) a été créée en 2013. Elle réunit des représentants de l’Etat (Préfecture, DREAL, ARS*), les collectivités, les industriels de la zone d’Activités de Port-Jérôme, le SEVEDE, Oréade, les associations ainsi que des représentants des salariés de SITA. La Commission de suivi de site se réunit annuellement pour que lui soit présenté le bilan du fonctionnement du pôle et de son suivi environnemental. Il s’agit d’un outil de dialogue déterminant pour assurer la qualité des relations entre les différents acteurs ayant des intérêts associés au site.

Au-delà de son rôle de supervision, la DREAL effectue également des contrôles inopinés visant à garantir la qualité des installations en plus des contrôles effectués par l’exploitant SITA et le SEVEDE.

Pour en savor plus : sevede.inovawork.net/ECOSTU-AIR/

 

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