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Propellet Event, le marché du granulé de bois n’en est qu’à ses débuts !

Les participants au Propellet Event 2015, photo Frédéric Douard. Cliquer sur l'image pour agrandir.

Les participants au Propellet Event 2015, photo Frédéric Douard. Cliquer sur l’image pour agrandir.

Alors que les professionnels du granulé de bois français du granulé de bois vont tenir leur sixième colloque annuel les 24 et 25 mai 2016 à Lille, déjà l’an passé, lors du Propellet Event 2015 qui se tenait à Chambéry, les invités internationaux du pellet mondial soulignaient que les courbes de croissance continuaient à monter en flèche, et ce malgré les quelques baisses de prévisions dues aux derniers hivers doux en Europe, un phénomène auquel il faudra certainement s’habituer.

La production mondiale approche désormais les 30 millions de tonnes, une production absorbée aux deux tiers par l’Europe.

La production mondiale de granulés de bois, source AEBIOM

La production mondiale de granulés de bois, source AEBIOM

En France, la production et la consommation de granulés, 1 million de tonnes en 2014, sont jusqu’ici presque totalement le fait du chauffage, ultra majoritairement domestique et un peu collectif.

Evolution du parc d'appareils de chauffage au granulé de bois en France, source SNPGB

Evolution du parc d’appareils de chauffage au granulé de bois en France, source SNPGB

A l’avenir le potentiel de croissance de ce biocombustible raffiné reste considérable dans le monde, en Europe et en France tant la ressource en bois reste jusqu’ici faiblement valorisée, avec en particulier plus de 30% de l’accroissement annuel récoltable non prélevé chaque année en France et en Europe.

Les prévisions actuelles du Conseil Européen des granulés pour le marché mondial sont de 60 millions de tonnes à l’horizon 2025, donc dans 9 ans seulement, avec une croissance moyenne. Pour la France, si peu de gens se lancent aujourd’hui sur de telles prospectives, cela pourrait correspondre à un marché de 3 millions de tonnes, soit un triplement de la capacité actuelle de production ou de consommation. Notons enfin pour l’anecdote que le réchauffement climatique et l’élévation du taux de CO2 dans l’atmosphère sont en train de faire croitre sensiblement la productivité des forêts tempérées et froides, et que ce ci est aussi de nature à augmenter encore la ressource disponible.

Frédéric Douard

1 réponse
  1. Energie+ dit :

    Ne pas oublier devant la forte croissance des chiffres qui attire mais aura un jour une limite, que le bois à souvent beaucoup d’autres applications à bien plus hautes valeurs ajoutées durables que combustibles ! Ne refaisons pas le coup du pétrole !

    Il y a donc lieu d’exploiter chaque filière au mieux en tenant comptes de toutes les autres applications, souvent à plus haute valeur.

    Bien que le secteur de la construction soit le principal débouché des produits de la forêt, la France reste pourtant en retard avec un taux d’incorporation de bois dans la construction qui stagne à 10%, tandis qu’il est de 15% en Allemagne et de 35% en Scandinavie et en Amérique du Nord.

    Dans les domaines autres que la construction, la biomasse apparaît comme la nouvelle ressource à
    partir de laquelle la Chimie Verte commence à se développer. La matière ligno-cellulosique est en effet une alternative crédible aux produits de la pétrochimie, à même d’offrir de nouvelles molécules et de nouveaux produits dérivés. L’enjeu est de pouvoir transformer les papeteries, qui ont offert les premiers produits industriels matures dérivés de ressources naturelles, en bioraffineries. En plus des désormais traditionnelles applications en tant que combustible et en tant que sources de fibres, la biomasse une fois transformée chimiquement permet déjà de formuler de nouveaux plastiques, résines, adhésifs, composites, principes actifs, solvants, tensioactifs, etc.

    Parmi quelques exemples, mélangés à de l’eau, à un durcisseur et à un agent moussant, les tannins produisent des mousses rigides extrêmement légères. Leurs propriétés remarquables, similaires et même supérieures aux mousses phénoliques commerciales actuellement utilisées en aéronautique et marine ou l’isolation thermique des bâtiments, combinent résistance mécanique, isolation thermique, incombustibilité et infusibilité. Voici donc un matériau écologique, à 95% naturel, non toxique, excellent isolant, qui ne brûle pas ni ne dégage de fumées toxiques, et très bon marché. Un tel produit pourrait devenir un concurrent très sérieux de la laine de verre de nos maisons en évitant en plus les ponts thermiques ! (travaux effectués à l’Univ. Epinal en collaboration avec des universités et groupes en Finlande dans le cadre d’un programme européen qui s’achève). Placés dans d’autres conditions, les tannins polymérisent pour donner des gels. Ces derniers sont alors séchés dans des conditions particulières (supercritiques) pour donner des gels secs, rigides, tellement légers qu’on les qualifie parfois de « fumée solide » ou « aérogels ». A densité équivalente à celle des mousses rigides, ce sont des matériaux dont la porosité est 1000 fois plus fine qui sont obtenus. On ne parle alors plus d’isolants mais de « superisolants » thermiques. Les concurrents directs de tels solides ultra-légers sont les aérogels de silice, très onéreux et issus d’une chimie toxique. Les aérogels de tannins sont plus légers, moins chers, non irritants et opaques, ce qui les rend encore meilleurs en transmettant peu l’infrarouge. La pyrolyse de ces deux familles de matériaux : mousses et gels, conduit à leurs homologues en carbone vitreux. La structure poreuse de départ est conservée, mais la résistance mécanique est améliorée avec le traitement thermique, en même temps que la résistance aux chocs thermiques et l’inertie chimique.

    Une autre propriété d’intérêt est apparue : la conductivité électrique. Non contents de conserver les applications de leurs précurseurs organiques (composites sandwich, isolation thermique et phonique, absorption des chocs, filtration de fluides corrosifs ou de métaux fondus), les mousses de carbone dérivées peuvent maintenant aussi être utilisées comme électrodes poreuses, pour le blindage électromagnétique, la catalyse hétérogène, l’adsorption, … Les aérogels de carbone ex-tannins ont par ailleurs d’excellentes performances en tant qu’électrode de supercondensateurs. Ces dispositifs, qui servent de puissance électrique d’appoint dans les tramways, TGV et autres véhicules électriques ou hybrides, sont appelés à se développer et exigent des caractéristiques d’inertie chimique et de porosité que les gels de carbone sont en mesure d’apporter. Environ 10 à 15 fois moins chers que leurs homologues dérivés du résorcinol, les aérogels de carbone ex-tannins sont des concurrents sérieux pour le stockage d’énergie électrochimique. On n’a donc pas fini de découvrir les applications du bois mais il faut les utiliser au mieux selon aussi leur réelle valeur !

    Voir étude que je cite largement :

    Innovations Agronomiques 18 (2012), 17-29 De nouveaux matériaux à base de bois : un contexte, des exemples Celzard A, Leban J.M.

    https://www6.inra.fr/ciag/content/download/3745/35971/file/Vol18-2-Celzard.pdf

    et aussi

    Quand le bois « pauvre » européen est transformé en bois de luxe

    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/quand-le-bois-pauvre-europeen-est-transforme-en-bois-de-luxe-575577.html#awaitingComment1690693