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Valorisation des déchets alimentaires des grandes surfaces en Alsace

Le biodéconditionneur sort de terre à Strasbourg, photo Jean-Marc Loos

C’est une première en France. L’Alsace va se doter d’un biodéconditionneur destiné à valoriser les déchets de l’industrie et des grandes surfaces alimentaires en les transformant en énergie.

« Sur 100 tonnes de déchets ultimes, c’est-à-dire ceux destinés à l’enfouissement ou à l’incinération, en séparant le contenant du contenu, 90 % du poids peut être valorisé », explique Pierre-Antoine Villanova, directeur général de Sita Alsace, qui rappelle que la diminution des déchets ultimes « est inscrite dans le Grenelle de l’environnement ».

« Sur l’emballage, on ne peut pas grand-chose, poursuit-il, mais on peut utiliser le contenu pour produire de l’énergie. » D’où l’idée de traiter les invendus des grandes surfaces alimentaires et les refus de production de l’industrie agroalimentaire (par exemple un lot de soupe non conforme). Et plus tard, les déchets des restaurants et des cantines.

« En réduisant la quantité de déchets ultimes, souligne le directeur général, on réduit également les besoins en capacité d’enfouissement ou d’incinération. »

30 000 tonnes de déchets alimentaires par an en Alsace

150 000 tonnes de déchets industriels sont produites chaque année en Alsace dont 80 000 à 120 000 sont des déchets ultimes. Les déchets agroalimentaires représentent 25 000 à 30 000 tonnes par an. Sita Alsace en traite une bonne moitié sur ses deux plateformes alsaciennes : à Strasbourg pour le Bas-Rhin et à Sainte-Croix-en-Plaine pour le Haut-Rhin.

Sita a aussi incité plusieurs de ses gros clients à mettre en place un système de tri de leurs déchets pour se préparer à fournir le biodéconditionneur. Un hypermarché de la région de Strasbourg a ainsi augmenté de 55 % la valorisation de ses déchets.

Dans le procédé industriel de technologie allemande qui a été choisi, les déchets alimentaires, encore emballés ou non, sont broyés dans une grande cuve pour donner une sorte de pâte. Ensuite, tout au long de la chaîne de production, les produits non conformes sont éliminés pour ne laisser qu’une « soupe » très épaisse, qui sera transportée vers les unités de méthanisation. Un contrôle sera effectué sur le produit sortant pour vérifier l’absence de particules d’emballage. « On regroupera l’ensemble des flux sur de gros camions pour limiter au maximum le transport. Et le substrat produit, de l’ordre de 20 000 à 30 000 litres par jour, sera acheminé vers les méthaniseurs par camions citernes. »

Un investissement de 1,2 million d’euros

À partir de ce substrat, il sera possible de produire 850 à 1 100 m 3 de gaz par tonne de matière sèche.

Selon Pierre-Antoine Villanova, il existe déjà une dizaine de biodéconditionneurs de ce type en Allemagne, sur les 50 que compte le pays.

La future usine de Strasbourg représente un investissement de 1,2 million d’euros, dont 20 % sont pris en charge par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Elle devrait entrer en activité à la mi-juin 2010. Tant que les unités de méthanisation ne seront pas opérationnelles en Alsace, le substrat qu’elle produira sera envoyé en Allemagne.

Auteur : Geneviève Daune-Anglard, L’Alsace, 25 juin 2010

1 réponse
  1. sarl mahbouba dit :

    bonjour

    nous sommes fabricant des pâtes alimentaires en Algérie et nous désirons valoriser les déchets des pâtes séchés et molles que nous avons .

    nous vous prions de nous indiquer le processus à suivre.
    salutations distinguées

    Sarl Mahbouba

    ZI berrahal 23100 annaba algerie