Confirmation d’un bel avenir pour la filière bois-énergie française
Les filières bois et biomasse, déjà premiers fournisseurs d’énergie renouvelable en France, ont un fort potentiel de développement dans les années à venir.
Le bois et la biomasse sont-elles des filières d’avenir ? Oui, ont répondu le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) lors d’une conférence qu’ils ont organisée dans le cadre du Salon des énergies renouvelables qui s’est tenu du 16 au 18 juin, porte de Versailles à Paris.
«L’exploitation du bois et de la biomasse a un grand rôle à jouer dans le développement des énergies renouvelables», a rappelé Olivier Bertrand, responsable de la filière biomasse au SER. En effet, la loi Grenelle 1, issue du Grenelle de l’environnement, a fixé des objectifs ambitieux en matière d’énergies alternatives : d’ici à 2020, la part des énergies renouvelables devra atteindre 23% de la consommation énergétique globale (contre 13% aujourd’hui). Et bois et biomasse représentent 40% du développement attendu.
C’est essentiellement dans le chauffage collectif industriel et tertiaire que se trouvent les gains de productivité énergétiques à venir. Aujourd’hui, cette filière ne produit « que » 1,6 million de tonnes équivalent pétrole (Mtep) alors qu’elle devra en produire 5,2 millions à l’horizon 2020. Un potentiel de développement que soulignent les études de l’Ademe. C’est la raison pour laquelle le Fonds chaleur, mis en place par le gouvernement et géré par l’Ademe afin de soutenir le développement des énergies propres et doté de 1 milliard d’euros sur trois ans (2009-2011), a validé dès 2009, 31 projets de chaufferies industrielles au bois pour des aides atteignant 145 millions €.
La filière chauffage domestique est bien plus avancée que sa cousine industrielle. Elle produit en effet déjà 7,4 Mtep, un niveau qui devra être maintenu d’ici à 2020. La stabilité de sa production ne signifie pas une stagnation de son développement, bien au contraire. Les objectifs sont d’équiper, d’ici à 2020, 9 millions de foyers contre 6 millions aujourd’hui, tout en stabilisant la consommation de bois grâce à l’amélioration des techniques de combustion dans les appareils de chauffage.
Ressource abondante
L’avenir de la filière bois est d’autant plus optimiste que la ressource est abondante. La forêt qui, avec ses 17 millions d’hectares, couvre 28% de la superficie du territoire métropolitain, n’a cessé de s’étendre depuis 150 ans. Une expansion qui a toutefois cessé en 2008 et qui s’est faite notamment au détriment des surfaces agricoles cultivées. Pour autant, il y a de la marge. La récolte annuelle de bois est aujourd’hui inférieure de 40% à la production biologique des forêts.
Rémy Janin, La Tribune, 21 juin 2010
Il est manifeste que le recours à la bio-énergie de la filière bois apporte des avantages qu’il faut prendre en compte. Circuits courts, stratégies raisonnées pour la filière bois amont…Dans le même temps, il ne faut pas sous-estimer les effets pervers attachés à ne nouvelles formes de sylviculture procurant une apparente rentablité dans le court terme. Le racourcissement des cycles a déjà impacté de nombreux boisements dans le centre ouest de la France (pins maritimes) et il est de plus en plus difficile pour des espèces en danger de trouver l’arbre had hoc pour s’y reproduire. Cigogne noire, Balbuzard pêcheur, autour des palombes sont autant d’espèces patrimoniales potentiellement menacées par de nouvelles pratiques trop peu informées des incidences en matière de conservation de nos biodiversités et de nos paysages. Certaines expérieces autour de la valorisation de la terre de bruyèrese sont révélées gravement destructrices il ya quelques années.
La valorisation de nos espaces forestiers est importante à un moment où nos paysages forestiers sont de plus en plus partie intégrante de l’essort des nouveaux tourismes verts. Les aménités positives de la forêt sont devenues un facteur reconnu d’attractivité et de développement des territoires, voire de richesse économique indirecte et pour le futur, peuvent être associées au dynamisme et au savoir-faire des structures d’accueil et des opérateurs des territoires..C’est un cas d’école interessant que celui où au nom d’une approche a priori écologiste (circuits courts) on en viendrait à détruire des biotopes rares et précieux pour nos biodiversités patrimoniales….