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17 propositions pour construire la filière française du bioGNV

Tracteur poids lourd fonctionnant au bioGNV, photo Club Biogaz ATEELe 4 juin 2014, le Club Biogaz ATEE, interprofession des acteurs du biogaz, a présenté son Livre Blanc du bioGNV intitulé « Le bioGNV : une solution française de mobilité durable ». Cet ouvrage regroupe 17 propositions pour permettre l’émergence et le développement d’une filière bioGNV ou biométhane carburant française.

Le bioGNV est l’équivalent renouvelable du GNV (Gaz Naturel Véhicule), son développement s’avère donc étroitement lié à l’essor du GNV. Le bioGNV est issu de ressources renouvelables, et ce carburant émet peu d’oxydes d’azote et d’oxydes de carbone comparé aux émissions issues de la combustion du diesel ou de l’essence. Il ne produit pas de fumées noires et offre de tous les carburants, le meilleur bilan en matière de gaz à effet de serre (GES). Sa production est par ailleurs source de création d’emplois non délocalisables.

A l’heure actuelle, la filière bioGNV se heurte à des obstacles qui entravent son développement, comme l’absence de véhicules légers de série de marque française roulant au bioGNV/GNV et la faiblesse du maillage national en stations de ravitaillement bioGNV/GNV.

Forts de ce constat, les acteurs de la filière bioGNV, représentés par le Club Biogaz ATEE, exposent leurs recommandations pour créer les conditions favorables au développement de la filière bioGNV française. A court terme les objectifs défendus par le Club Biogaz ATEE visent à développer le bioGNV à moindre coût pour les flottes captives (véhicules d’entreprise, taxis, poids lourds…) puis à généraliser l’accès de ce carburant au grand public.

Les 17 propositions du Club Biogaz ATEE s’articulent autour de quatre orientations majeures :

1. Afficher une stratégie de long terme sur le GNV et le bioGNV

Objectif : Coordonner l’action des pouvoirs publics et des acteurs industriels en définissant des orientations stratégiques pour la filière bioGNV ;

  • Fixer un objectif ambitieux de développement du biométhane de 20 TWh de biométhane produits et injectés en 2020 et de 50 TWh en 2030 contre 0,02 TWh en 2013.

2. Envoyer un signal clair aux constructeurs de véhicules GNV et bioGNV français

Objectif : Accroître l’offre en véhicules lourds (poids lourds, bus, bennes à ordures ménagères…) et légers en soutenant la production française de véhicules GNV ;

  • Fixer un objectif de 200 000 véhicules légers GNV et 20 000 véhicules lourds alimentés par 6 TWh de biométhane dans le parc automobile français en 2020 ;
  • Rééquilibrer les taxes appliquées au diesel à hauteur de celles pour l’essence.

3. Organiser l’approvisionnement des véhicules GNV et bioGNV

Objectif : Assurer une offre de biométhane dans les stations fournissant du GNV ;

  • Multiplier les stations de ravitaillement à accès public avec la construction et ou l’addition de pompes au GNV tous les 150 km ;
  • Soutenir l’amélioration de l’autonomie des véhicules et permettre le remplissage des réservoirs à au moins 220 bars, ce qui permettrait d’ajouter 10 % d’autonomie supplémentaire ;
  • Développer le gaz naturel liquéfié avec la création d’un réseau de stations GNL.

4. Inciter les collectivités et les transporteurs à utiliser le GNV et le bioGNV

Objectif : Utiliser un minimum obligatoire de véhicules propres pour l’Etat et pour certains transporteurs ;

  • Mettre en place les modalités d’application de la loi Laure concernant l’acquisition obligatoire de 20 % a minima de véhicules propres pour les flottes de plus de 20 véhicules appartenant à l’Etat, aux établissements publics, aux entreprises nationales ainsi qu’aux collectivités territoriales ;
  • Exclure le bioGNV de la contribution carbone mise en place par la loi de finances 2014 puisqu’il est par nature un carburant décarboné, et exclure temporairement le GNV pour lui permettre de jouer son rôle de carburant de transition.

>> Télécharger le Livre Blanc du bioGNV

3 réponses
  1. Energie+ dit :

    @ Pour Info : Les technologies énergétiques ont beaucoup évolué ces dernières années dans le monde de même que la géopolitique (importations, dépendance et tensions), tout comme la situation économique (dettes et importations de ressources fossiles de plus en plus élevées de même que la pollution). La France a certes subi des blocages au plan de l’énergie et de la transition énergétique, pas seulement politiques mais de divers lobbies et intérêts. L’Allemagne relativement pionnière dès 91 quand d’autres avaient démarré déjà dans les années 70 (Scandinavie etc), a commis quelques erreurs dans le domaine du biogaz où souvent trop de cultures et sols sont sollicités et où l’on enregistre des pertes de rendement et fuites importantes de méthane. C’est donc l’un des nombreux exemples à toujours analyser pour éviter les erreurs et faire de meilleurs choix encore. La Pologne est un cas spécifique avec un lobby énergies fossiles très actif mais un bilan énergétique pas assez en pointe pour l’avenir. La France a en outre des ressources variées par sa géographie et qu’il faut chacune optimiser.

    Cet ensemble rapide et bref de données pour rappeler que l’on dispose de meilleures et plus optimales solutions pour la meilleure utilisation de chaque énergie. Que le fait que tel ou tel pays ait pris une avance n’est pas nécessairement un bon argument pour se précipiter. Que d’autres données sont intervenues et imposent les meilleurs choix possibles pour l’avenir et pas juste le court terme ou des intérêts de telle ou telle entreprise.

    Développer le biogaz corectement et de façon optimale dans l’ensemble de la France et toutes sources confondues donne déjà du travail pour plus d’une décennie au moins, de même que pour approvisionner selon les meilleurs rendements et conditions, entreprises, camions, bus, flottes captives régionales etc L’intérêt est que c’est durable et ne nécessite pas d’importations.

    Les véhicules légers et autres ont bien d’autres solutions dont les aides/subventions auront plus de retombées technologiques durables, de l’électro-solaire à l’hydrogène, pour ne pas y ajouter une filière gaz qui impliquerait des importations, donc forcément une dépendance, des coûts, la limite du gaz et du nombre de ses producteurs (voir situation avec la Russie et l’Ukraine entre autres) etc

    Agir oui bien sûr mais le mieux possible et sur des arguments de fond et du long terme et non de forme et de court terme qui nous coûtent chaque fois très cher et ne font que reporter les problèmes !

  2. Pour Info dit :

    @Energie+

    La France est l’un des seuls pays en UE à ne pas avoir développé le GNV, mais par contre elle compte le plus grand nombre de déclarations de ses politiciens sur tout ce qu’il faudrait faire …

    L’Allemagne, c’est plus de 900 pompes de GNV et plus de 6200 installations de production de biogaz. La France, c’est 38 stations de GNV (et encore) et moins de 100 installations de production de biogaz.

    La Pologne, c’est 700 pompes, l’Italie près de 800, le Luxembourg 14 (pour 500 000 habitants) …

    Il serait temp d’agir, même si dans un premier il faudra importer plus de Gaz Naturel …

  3. Energie+ dit :

    Compte tenu 1) de la quantité potentielle totale maximale de biogaz en France et d’une certaine disparité dans la production et réseau 2) du rendement maximum atteint dans les moteurs 3) de la perte liée au transport du biogaz compressé 4) de la concurrence avec les véhicules légers électriques, solaires, hydrogène dont la technologie évolue vite et bien 5) de l’absence de réseaux dans d’autres pays proches :

    – vouloir étendre le biogaz aux véhicules légers grand public entraîne forcément de faire appel à des sources de gaz importé (ce dont on n’a pas besoin vue la facture et les problèmes) et c’est un gaspillage alors que le biogaz a de meilleures applications voire rendements pour certaines industries et le transport lourd (bus, poids lourds, tracteurs etc). Donc vouloir en plus intégrer des véhicules légers, réclamer des aides pour des sites de recharge etc semble absurde sinon pour développer un chiffre d’affaires plus important pour cette filière bien utile mais pas pour les véhicules légers hors flottes captives et sites optimisés pour çà. Il n’y aurait déjà pas assez de biogaz pour tous les camions etc On commence déjà à envisager des excès dans l’utilisation du bois en Europe (voir études récentes sur la déforestation en Europe), il ne faudrait pas que le biogaz appliqué aux véhicules légers abuse aussi et accroisse une dépendance à l’importation de gaz (de Poutine ?!) sous prétexte de développement « plus rapide » du réseau et alors que d’autres options sont souvent plus pertinentes pour les véhicules légers !