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Le miscanthus pour remplacer le fioul de chauffage

Michel Galmel, agriculteur dans l’Eure, a fait le choix de chauffer ses bâtiments au miscanthus, un choix qui s’inscrit dans une logique environnementale sur cette exploitation de 60 ha. Ses activités sont la production et vente directe de produits cidricoles, la réduction des intrants, l’utilisation de lin pour la rénovation du bâti et l’agroforesterie. Michel a installé une chaudière de type polycombustible de 100 kW en 2011. Le réseau Energie des Chambres d’agriculture de Normandie vous propose une visite de l’installation.

Champ de miscanthus

La chaudière à miscanthus remplace d’anciennes installations au fioul, à l’électricité et au bois-bûche. Un réseau d’eau chaude, chauffage et eau chaude sanitaire, relie désormais les différentes unités du corps de ferme : 2 habitations, 2 chambres d’hôtes et un magasin. La chaudière a été volontairement surdimensionnée,  pour pouvoir également à terme chauffer un bureau et une salle d’accueil de groupe, soit un total de près de 700m².

Produire son propre combustible
Michel Galmel produit lui-même son combustible. Il cultive sur son exploitation 7,5 ha de miscanthus implanté en 2008 et 2009. Une partie est en contrat avec la coopérative de déshydratation pour la production de litière équine et l’autre est autoconsommée en combustible. La récolte est effectuée par l’entreprise UCDV, à l’aide d’une ensileuse à maïs classique. Elle est facturée 460 €/ha, transport compris. Le rendement sur les parcelles de l’exploitant s’élève à environ 5.5 TMS/ha la première année et 8 TMS la deuxième année. La production autoconsommée est stockée dans un hangar, loué par l’exploitant, qui alimente tout au long de l’année le silo de sa chaudière. Sur l’hypothèse d’un potentiel de rendement de 13 TMB récoltées par an/ha, le coût de revient complet du combustible lissé sur 20 ans est estimé à 110 €/tonne (Prix de revient sur pied 60€/tonne – récolte/stockage 50 €/tonne – source CA27) soit 27 €/MWh.

Un fonctionnement simple
M. GalmelAprès avoir suivi une formation auprès de la Chambre d’agriculture en 2008 et visité différents sites, le choix de M. Galmel  s’est avant tout basé sur des critères de prix et de simplicité d’usage : conception simple, automatisme de gestion des cendres et dispositifs pour éviter le mâchefer (grille mouvante). Le ramonage de la cheminée est réalisé une fois par an et les cendres sont évacuées automatiquement. En cas de dysfonctionnement, un dispositif avertit immédiatement l’utilisateur par SMS. Un seul regret, le service après-vente peu réactif a conduit M. Galmel à s’autoformer à la régulation de sa chaudière. Une régulation d’autant plus pointue que la chaudière est utilisée l’été en sous-régime pour fournir l’eau chaude.

La chaudière est alimentée par l’intermédiaire d’un silo de 100m3 construit à cet effet qui permet de stocker 12 T de miscanthus en vrac, soit la consommation moyenne de 5 mois. Il est rempli à l’aide d’une benne à fond mouvant. Un dessileur rotatif de 4.5m de diamètre et une vis sans fin assurent le transfert du combustible vers la chaudière.  Le tas de miscanthus est poussé vers le dessileur à l’aide d’un télescopique environ toutes les 3 semaines en période de grand froid.

Un retour sur investissement en 12 ans
L’installation globale a coûté 80 000 €, main d’œuvre,  radiateurs et silos compris, dont 41 000 € d’équipement en chaudière et réseau. Accompagné par le conseiller énergie de la Chambre d’agriculture dans sa démarche, M. Galmel a par ailleurs pu bénéficier d’une aide de 9500 € dans le cadre du Plan de Performance Energétique. L’économie réalisée sur le combustible 7 605 € permet de financer l’investissement en 12 ans.Bilan économique M. GalmelUn projet qui a également eu une conséquence non prévue !  Bénéficiant désormais d’un magasin plus grand et bien chauffé, l’exploitation peut recevoir davantage de groupe et développer son activité. Côté émission, le projet permet d’économiser annuellement près de 35 tonnes de CO2 !

Chambre d'agriculture de Normandie

Riche de son expérience, M. Galmel souhaite aujourd’hui promouvoir le développement de ce type de chaudière auprès des collectivités. La faible consommation d’intrant de la culture pérenne du miscanthus est un atout pour combiner enjeux énergétiques et préservation de la qualité de l’eau.

« Avec une énergie de proximité, c’est aussi l’occasion consolider l’activité de petites exploitations et de rapprocher la campagne et la ville » ajoute-t-il.

Origine : Isabelle GHESTEM pour le réseau Energie des chambres dagriculture de Normandie.

Lire aussi sur cette même installation : Micro-réseau de chaleur au miscanthus autour de la ferme de M. Galmel.

2 réponses
  1. Les informations techniques figurent dans le second article : Micro-réseau de chaleur au miscanthus autour de la ferme de M. Galmel (http://www.bioenergie-promotion.fr/31497/micro-reseau-de-chaleur-autour-de-la-ferme-de-m-galmel/)

  2. DALVERNY Christophe dit :

    Superbe installation que voici!

    J’aimerais connaitre les caractéristiques d’une telle installation,
    notamment la marque et le modèle de chaudière utilisée.