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Biogaz Europe 2014, le meilleur cru à ce jour des salons biogaz en France

La rédaction de Bioénergie International était présente, les 29 et 30 janvier 2014 à Saint-Brieuc dans les Côtes d’Armor, à l’occasion de la quatrième édition du salon BIOGAZ EUROPE, pour présenter, entre autres choses, l’édition 2014 de son Atlas biogaz, un atlas désormais attendu chaque année avec impatience par les professionnels. Et au contact des visiteurs et des exposants, la forte impression que ce salon a donnée est d’avoir été le plus imposant de France à ce jour, depuis que ce type d’événement existe. En effet, avec  plus de 125 exposants et sociétés représentées, avec 2000 professionnels visiteurs, le salon a comblé tant les exposants que les visiteurs. Ceci est le signal très positif que la filière française de la méthanisation est enfin en train de décoller.

Le stand Bioénergie International à l'entrée du salon, photo Frédéric Douard

Le stand Bioénergie International à l’entrée du salon, photo Frédéric Douard

Ce salon avait été inauguré pour la première fois en 2010 à Lyon, suivi en 2011 par une première édition à Nantes et en 2013 par une troisième édition jumelée au salon BOIS ENERGIE, également à Nantes. Avec plus de 80 exposants, en 2013, BIOGAZ EUROPE avait fortement profité de la synergie Bois / Biogaz, deux thématiques qui touchent toutes les deux un même et large public agricole et industriel. C’est d’ailleurs la formule que reconduiront les organisateurs de ces deux événements en 2015, avec la tenue à Nantes de BOIS ENERGIE et BIOGAZ EUROPE sous le même pavillon. Ce qui fait la force d’événements comme ces deux-là, c’est leur spécialisation et la clarté de leur message, un message orienté clairement vers une filière unique, des événements où les exposants et les visiteurs savent exactement ce qu’ils vont y trouver, sans dilution avec d’autres problématiques.

Ce qui a clairement été identifié sur ce salon, est que la filière française de la méthanisation est arrivée dans sa phase de résolution des problèmes de fonctionnement, des problèmes qu’elle ne rencontre en plus grande quantité que depuis 3 ou 4 années. Les grandes questions de choix techniques, de stratégies matières, de débouchés énergétiques et de montages économiques ont été grandement traitées ces dernières années, avec les spécificités nationales bien entendu. Les questions posées tant par les exploitants actuels et par les porteurs de projets, sont désormais aussi des questions de régulation, de maitrise et d’optimisation des processus, d’élargissement du champ des ressources fermentescibles pour maintenir la rentabilité, des questions de sécurité, d’appréhension des opinions locales au regard des craintes environnementales ou encore une meilleure valorisation des digestats et de la chaleur.

Et concernant la valorisation des co-produits de l’électricité, le sujet va devenir crucial dans les années à venir, tant il apparait difficile pour les états de maintenir des niveaux élevés de tarifs d’achat bonifiés de l’électricité sur des périodes longues, tant les opérateurs électriciens bataillent au plus haut niveau pour conserver un prix bas de l’électricité. Dans un avenir proche, les projets devront ainsi encore améliorer ou maintenir leur recettes en tablant sur toute la palette des co-produits (vente de chaleur, séchage, productions thermophiles, digestats normalisés, …) et sur d’autres registres comme les recettes d’élimination de certains produits, la production de méthane-carburant ou encore la commercialisation de l’électricité sur des marchés locaux (Régies) ou internationaux. Lire sur ce sujet : 2014, la bataille des électrons, fossiles contre renouvelables.

Stéphane Le Foll dans les allées de Bigaz Europe à St Brieuc, Photo Frédéric Douard

Stéphane Le Foll dans les allées de Biogaz Europe à St Brieuc, Photo Frédéric Douard

Mais pour en revenir à cette édition 2014 de BIOGAZ EUROPE, signalons quand même le déplacement du ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, venu rencontrer les acteurs de terrain de cette nouvelle filière et venu soutenir le plan gouvernemental Énergie Méthanisation Autonomie Azote (EMAA), porté conjointement avec le Ministère de l’Ecologie, et qu’il était venu également lancé en Bretagne en avril 2013. Ce plan a pour but est de favoriser une meilleure gestion de l’azote par une réduction globale du recours aux intrants et par la substitution de l’azote minéral par de l’azote issu des effluents d’élevage.

« Il était temps que la France rattrape le retard pris en matière de méthanisation. Fin 2012, il y avait 90 méthaniseurs à la ferme dans notre pays. Il y en a aujourd’hui plus de 140. C’est une progression de plus de 50% en un an, qui montre qu’une vraie dynamique est engagée, que nous avons une filière en plein décollage. Nous sommes sur la voie que j’avais fixée, celle d’atteindre 1 000 méthaniseurs agricoles d’ici 2020 », a souligné le Ministre.

Le discours du Ministre, photo Frédéric Douard

Le discours du Ministre, photo Frédéric Douard

« Avec la méthanisation agricole, nous faisons d’un déchet un fertilisant. C’est un changement d’approche, dans une démarche d’économie circulaire promue par le Gouvernement. Les premiers acteurs de ce changement sont les agriculteurs eux-mêmes », a-t-il ajouté, confirmant sa volonté de lever les obstacles au développement de cette énergie, et de mobiliser tous les acteurs des territoires pour encourager les investissements.

Alain Guillaume, Gazéa, questionnant le ministre sur la valorisation du biogaz des fosses à lisier, photo Frédéric Douard

Alain Guillaume, Gazéa, questionnant le ministre sur la valorisation du biogaz des fosses à lisier, photo Frédéric Douard

« Avant de vouloir aller chercher l’énergie au plus profond de la terre, nous avons là un gisement potentiel de méthane renouvelable à portée de main, qu’il nous faut valoriser », a ajouté Stéphane Le Foll, un petit clin d’oeil certainement à son collègue Montebourg à propos des gaz de schiste.

Il a conclu : « La méthanisation, comme d’autres démarches agricoles innovantes, nous rappelle que l’agriculture est une activité d’avenir performante, ancrée dans les territoires, porteuse d’innovation et de haute valeur ajoutée. Le potentiel de notre pays est immense ».

Frédéric Douard à St Brieuc

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