En Ecosse aussi, on réfléchit aux algocarburants
Un article Green & Vert du 31 juillet 2013
La production de biocarburants en mer pourrait résoudre de nombreux problèmes posés par les biocarburants conventionnels.
« Mieux vaut la sortir de l’eau maintenant, sinon les petites bêtes vont commencer à la grignoter« , affirme Lars Brunner en retirant 50 kg d’algues translucides des eaux sombres du Bras de Kerrera, au large des Hébrides, en Écosse. Lors des longues journées estivales, l’algue marine stocke rapidement les sucres, au plus grand délice des escargots.
Le scientifique aussi part à la recherche de ces sucres, mais pour d’autres raisons. Son travail pour l’Association écossaise des sciences maritimes (Sams), ainsi que des projets parallèles en Irlande et en Norvège visent à transformer l’industrie des algues maritimes vieille de plusieurs siècles en une source majeure de biocarburants écologiques.
Les algues sont cultivées dans un fjord qui accueillait auparavant des poissons. « C’est un excellent site« , précise Lars Brunner. « Il y a de bons courants et les algues ont besoin que l’eau leur passe dessus pour pouvoir capturer les nutriments dont elles ont besoin. »
Production mondiale
Du Vietnam à Israël en passant par le Chili, le monde entier investit des millions dans la recherche sur les algues maritimes car la production de biocarburants dans la mer supprime en un clin d’œil bon nombre de graves problèmes posés par les biocarburants conventionnels. Ceux-ci sont par exemple produits à partir de maïs ou de sucre, ce qui provoque la hausse du prix des matières premières dans le monde entier. Par ailleurs, la production de biocarburants consomme de l’eau douce qui se fait de plus en plus rare, ou pire : les biocarburants créés à partir d’huile de palme peuvent produire plus de CO2 que le diesel.
« Les algues ne posent pas ce genre de problèmes« , se réjouit Phil Kerrison, un scientifique maritime. La culture d’algues permet même de nettoyer la pollution provoquée par la pisciculture et les algues croissent bien plus vite que les plantes terrestres. Elles transforment la lumière du soleil en énergie chimique cinq fois plus vite.
Des algues pour se chauffer
Les algues peuvent servir à produire de l’éthanol qui peut être mélangé au pétrole ou au méthane, le composant principal du chauffage au gaz naturel des foyers britanniques. Le gouvernement britannique a déjà prévu de libérer 4 700 km² pour l’algoculture. Et d’ici à 2050, 15 000 km² des eaux britanniques pourraient être utilisés à ces fins.
Si cette nouvelle peut vous réjouir, restez cependant prudent : en 1979, le Guardian annonçait que dans les 10 ans, des superpétroliers pourraient cultiver la grande quantité d’algues de la mer des Sargasses pour alimenter des centrales électriques. Évidemment, ce n’est pas le cas.
Et les algues qui profilèrent sur les plages que l’on nettoie à grands frais, ce matières n’est pas utilisable pour produire le gaz comme en Suède ?