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Le chauffage domestique au bois, grand oublié de la conférence environnementale en France

Le bois-énergie domestique, qui représente plus de 35% de la consommation d’énergie renouvelable en France,  reste un des grands oubliés de la conférence environnementale française qui se concentre sur les grandes installations. C’est la raison pour laquelle Propellet France, association nationale du chauffage au granulé de bois, tente d’interpeller les politiques pour leur rappeler la pertinence du bois énergie et du granulé de bois.

Le bois-énergie dans le domestique permet de répondre à 3 enjeux majeurs actuels :

  • La réduction des émissions de gaz à effet de serre,
  • La réduction des charges d’énergies qui pèsent sur les foyers les plus modestes,
  • La création d’emplois locaux et non délocalisables.

De plus, le granulé de bois, permet de répondre à 2 objectifs incontournables aujourd’hui :

  • Une très haute efficacité énergétique avec des rendements de plus de 85% pour les poêles et 95% pour les chaudières
  • La baisse des émissions de particules, sujet particulièrement sensible en environnement urbain et périurbain.

Enfin, l’automatisation et le pilotage des appareils fonctionnant au granulé de bois est en phase avec les attentes des utilisateurs en matière de confort et d’autonomie.

Propellet France sollicite aujourd’hui les ministères concernés et les élus locaux pour leur demander d’envoyer un message clair et positif aux consommateurs sur les solutions bois-énergie modernes grâce notamment à plusieurs mesures incitatives :

  • Un plan bois énergie domestique ambitieux à horizon 2020
  • Une règlementation facilitée pour permettre la bonne intégration des appareils de chauffage bois dans les bâtiments neufs et en rénovation
  • Une communication grand public sur le chauffage au bois moderne
  • Le maintien d’une TVA à taux réduit sur le bois-énergie domestique

Sûr que les atouts du bois-énergie domestique sont en phase avec les objectifs et priorités actuelles de la France en matière d’énergie et de réduction de la fracture sociale énergétique, Propellet France espère être entendu.

3 réponses
  1. Energie+ dit :

    @ Frédéric DOUARD

    Merci de votre argumentation très pertinente.

    De plus en plus de gens (environ 75% dans le monde) habitent des villes donc ce sont des situations avec densités de populations souvent élevées.

    Dès lors il faut je pense analyser les 2 principes « collectif » et « individuel » en intégrant globalement tous les paramètres, matières premières, impacts, coûts, interventions, pollutions etc même ceux indirects.

    La perte des réseaux de chaleur est de moins de 1% par km et sur 1 km on peut alimenter souvent des milliers de foyers. Ce sont donc en moins parfois des milliers d’équipements, ce qui signifie – et c’est énorme – nettement moins de matières premières, d’interventions, de gestion, d’entretien, de sources de pollutions, de déplacements, de temps perdu, de coûts etc. On peut mieux gérer la ressource, son approvisionnement, son stockage, ce qui n’est pas aussi facile ni performant via les particuliers (exemple conserver des granulés dans des conditions optimales ou entretenir et utiliser sa chaudière de manière également optimale, diversifier les ressources aux moments opportuns selon les cours ou les disponibilités du marché, de la région ou commune etc, faire évoluer et moderniser ses équipements etc).

    Le problème de l’éteignage est un très bon argument mais il me semble pouvoir être au moins en partie compensé par les régulations à domicile comme au niveau plus global d’un immeuble.

    Les chaufferies collectives permettent à la fois la cogénération, la distribution de chaleur mais aussi de froid (ce sont aussi des équipements en moins). Mais elles permettent de plus la multiplicité des sources d’énergie et la mise en commun du réseau pour ces sources (exemple chaque ville – c’est incontournable – émet des déchets qui permettent entre autres la fourniture de biogaz qui peut être couplé avec d’autres sources au réseau de chaleur afin d’optimiser les ressources. Le Danemark utilise en plus par exemple beaucoup le solaire associé à ces réseaux, on peut aussi citer la géothermie etc). Chaque particulier ne va pas toujours pouvoir coupler ces sources pour les optimiser et quels impact et coût global.

    Toute densité de population émet beaucoup de déchets (+ stations d’épuration, industries locales etc), donc du biogaz qui peut être utilisé avec désormais des rendements très élevés et avec cogénération.

    A l’inverse il est peu rentable de faire de la cogénération (et biogaz) pour chaque particulier et la fourniture de froid nécessite d’autres équipements là aussi en milliers pour le même nombre de foyers concernés avec tous les gaspillages et multiples interventions qui vont avec.

    Il ne faut pas non plus oublier la pollution des multiples chaudières individuelles bois qui même très performantes posent en nombre un problème (un peu le cas de Montréal certains hiver)

    Les réseaux de chaleur ont du retard en France comparé aux pays nordiques par exemple :

    http://www.cete-ouest.developpement-durable.gouv.fr/les-reseaux-de-chaleur-en-europe-a601.html

    et leur développement a un coût mais c’est aussi une opportunité pour développer la fibre optique, l’enfouissage éventuel de certaines lignes électriques, revoir les pertes d’eau qui sont de 20% actuellement en Europe etc.

    Bref, il me semble qu’en intégrant globalement tous les paramètres il est, dans le cas de densités de populations un peu conséquentes, généralement plus efficient d’avoir des chaufferies collectives utilisant telle ou telle ressource (bois, solaire, géothermie comme à Cherbourg etc) + le biogaz obligatoirement émis dans la cité concernée + la cogénération et éventuellement la fourniture de froid, que de multiplier à titre individuel de multiples équipements dont on sait que même très performants au départ, ils le sont moins dans la pratique et dans le temps car chaque particulier ne fait pas toujours entretenir ou n’utilise ou ne stocke pas (et il faut de l’espace donc là aussi impacts !), toujours comme il faut et quand on ajoute chaleur + froid + équipements + interventions + fournitures de ressources le bilan n’est pas le plus optimal !

    Il n’est peut être pas politiquement correct de dire par ces temps de chômage qu’il faut sans doute mieux en général (mais là j’admets que les situations sont à analyser au cas par cas) une chaufferie collective avec cogénération etc que des milliers de chaudières individuelles. C’est un peu comme l’auto-partage comparé à un véhicule à chacun (pourtant il y a là de nombreuses études qui démontrent les avantages économiques et écologiques).

    Quant à la forêt la demande croit vite puisque certains pays européens importent de l’étranger avec le bilan que l’on imagine et il faut donc veiller à la pression qui s’accentue sur elle en plus des changements climatiques et je ne pense pas que l’on ait de mal à trouver des débouchés pour la partie qui peut être exploitée actuellement.

    Il est clair qu’il n’y a pas lieu de délaisser le chauffage bois « individuel » et assurément le remplacement du parc ancien mais il me semble – et vos chiffres sur les réseaux de chaleur le confirment, tout comme les comparaisons en Europe – que les systèmes « collectifs » de taille moyenne avec cogénération et éventuellement plusieurs énergies et froid sont dans l’ordre à développer beaucoup plus que çà n’est le cas en France quand il y a une certaine densité de population et ce en utilisant bien sûr les meilleures technologies, systèmes et ressources local, ce qui va de pair avec un urbanisme plus intelligent.

    Merci encore de vos arguments très pertinents et articles toujours très intéressants, même si je voulais préciser quelques points qui mériteraient quelques liens et études techniques pour étayer et comparer.

    Bien cordialement.

  2. Le chauffage individuel au bois peut être tout à fait aussi performant que le chauffage collectif lorsqu’il utilise des technologies modernes et des combustibles de bonne qualité (secs, exempts de poussières). Les rendement atteints sont exactement du même niveau. Le chauffage domestique ne souffre pas par exemple pas des pertes qui existent dans les réseaux de chaleur et peut pratiquer l’éteignage lors qu’il n’y a plus de demande (ce qui économise du combustible et de l’électricité), ce que ne font pas les grosses installations.

    Par ailleurs, le chauffage collectif ne représente aujourd’hui que 3% de la consommation de bois-énergie en France, contre 79% pour le domestique. Sachant que 40% de l’accroissement de la forêt française n’est pas récolté, délaisser le chauffage domestique reviendrait à délaisser la forêt (qui a besoin qu’on coupe les petits bois pour en faire de gros) et à réduire la production globale de bois-énergie de manière importante et donc d’énergie renouvelable en France. Et il faut savoir que la majorité du bois de chauffage n’est pas obtenu en coupant des arbres exprès, mais en valorisant les têtes d’arbres coupés pour le sciage et les éclaircies nécessaires à la sylviculture

    Délaisser le chauffage domestique au bois reviendrait également à laisser en fonctionnement le parc actuel d’appareils, qui n’est pas performant, qui pollue et qui surconsomme du bois pour rien. Le gros effort à réaliser est là, il faut encourager la modernisation du parc et donc il faut agir, s’en occuper. C’était le but du crédit d’impôts, il conviendra de le poursuivre le temps que le parc complet se renouvelle.

  3. Energie+ dit :

    Ce n’est pas le chauffage « individuel » bois qu’il faut encourager mais les chaufferies « collectives » de tailles moyennes et les « réseaux de chaleur ». C’est évidemment beaucoup plus performant, tant sur le plan énergétique, de la gestion, de l’entretien, de l’économie, comme de la pollution etc.

    De même il y a de plus en plus forte pression sur le bois (construction, ameublement, combustibles etc) alors qu’il faut impacter le moins possible nos forêts dont le rôle écologique (eau, biodiversité, climat etc) est extrêmement important.

    On contate de plus qu’en France le gisement biogaz est très élevé et encore peu exploité (déchets, stations d’épuration, industries, agriculture, décharges etc) et qu’il est évidemment plus logique que cette filière soit privilégiée.

    Le solaire, l’éolien, l’hydrolien, la géothermie, le biogaz, l’isolation etc ne pèsent pas sur la ressource en bois, sur les forêts et sur l’écosystème, donc ils sont à privilégier. A l’inverse un arbre et un milieu forestier mettent très longtemps à se remettre d’une coupe donc le chauffage bois doit avant tout être collectif, de taille non disproportionnée (ressource locale) et le chauffage individuel bois doit seulement correspondre aux cas isolés et extrêmes en fait.