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Champagne-Ardenne et Picardie, deux régions pilotes pour le développement des biocarburants

Labellisé à vocation mondiale, le Pôle de Compétitivité Industries et Agro-Ressources (IAR) Champagne- Ardenne et Picardie a pour ambition de devenir la référence européenne pour les valorisations non alimentaires des agro-ressources à l’horizon 2015. Le Pôle labellise les projets de Recherche et Développement à forte compétitivité trouvant des débouchés sur les marchés des bioénergies dont les biocarburants, des agromatériaux, des biomolécules et des ingrédients alimentaires qui reposent sur le concept de raffinerie végétale.

Nos deux régions voisines sont autant reconnues pour leur potentiel agricole avec près de 3 millions d’hectares de surface agricole, leur agro-industrie que leurs investissements privés et publics dans la recherche et développement. De nombreuses avancées ont été initiées par nos acteurs pour substituer le carbone végétal au carbone fossile.

Fortes d’une expérience de plus de 20 ans, les régions Champagne-Ardenne et Picardie sont des régions pilotes dans le domaine des biocarburants. Nos territoires sont le berceau des principaux acteurs agro-industriels des filières des biocarburants (bioéthanol et diester). L’usine de Venette (Compiègne) est chronologiquement la première unité française de production de diester. Des projets de construction de nouvelles unités par Diester Industrie sont en cours à Compiègne dans la Somme et à Nogent le Mériot dans l’Aube. La filière éthanol n’est pas en reste. Des unités d’une capacité de plus de 300 000 tonnes d’éthanol sont déjà opérationnelles en Picardie (à Origny-Sainte-Benoîte , groupe Téréos), le seront bientôt (Cristanol, à Pomacle-Bazancourt dans la Marne) ou sont en projet (Pont-sur-Seine dans l’Aube, groupe Soufflet). Plus de la moitié des agréments de production accordés par le gouvernement sont détenus par les acteurs des deux régions.

Ces projets industriels s’inscrivent dans la démarche du Pôle de Compétitivité. Au niveau des biocarburants de première génération, c’est à dire les biocarburants actuels (éthanol base blé / betterave et diester base colza / tournesol), le Pôle travaille avec l’ensemble des acteurs à améliorer les bilans environnementaux et énergétiques pour optimiser chacune des filières : réduire l’utilisation d’intrants (engrais, produits phytosanitaires…), respect des équilibres avec les besoins alimentaires… Des travaux sont engagés dans ce sens tant au niveau de l’amont agricole (approche agronomique), qu’au niveau des procédés de transformation (approche technologique).

Parallèlement, des travaux de R&D sont en cours sur la valorisation des co-produits que sont notamment les pailles, les sons ou encore les pulpes. Le Pôle oeuvre aussi à la diffusion de cette technologie au grand public. En 2006, dans le cadre de l’expérimentation nationale du carburant E85, le Pôle IAR a lancé une opération d’expérimentation et de démonstration de 5000 véhicules flex fuel (roulant soit au SP 95 ou à l’E85 – carburant composé de 85% d’éthanol et 15% d’essence) en favorisant conjointement la mise en place de 50 pompes E85 sur son territoire d’ici 2008. Le Pôle travaille en concertation avec la mission « flexfuel 2010 » mise en place récemment par le ministre de l’Economie et présidée par Alain PROST.

Le Pôle s’engage aussi pour les biocarburants de deuxième génération qui viendront compléter l’offre actuelle. Il s’agit d’envisager l’utilisation de plantes entières, de type « lignocellulosiques », des plantes cultivées à cet effet appelées plantes dédiées comme le sorgho ou le miscanthus. Deux voies principales se dessinent : la voie thermochimique (pyrolyse / gazéïfication) et la voie biologique (hydrolyse enzymatique / fermentation). Les Régions Champagne-Ardenne et Picardie et le Pôle IAR ont de nombreux atouts à faire valoir pour développer les carburants du futur.

Francky DUCHATEAU, IAR

Article paru dans le Bioénergie International d’avril 2007.


1 réponse
  1. GL dit :

    Avec de l’éthanol, il faut 1000 baguettes de pain pour le plein d’une voiture.

    A l’heure ou 100 millions de personnes sont victimes de la faim à cause du prix des céréales, la confédération paysanne trouve indécent de poursuivre cette politique des agrocarburants et demande comme M. Jean ZIEGLER un moratoire sur la fabrication de carburant depuis des céréales.

    « Mon métier de paysan dans un pays fertile est incompatible avec cette image d’affameur. »

    Avec l’éthanol deuxième génération, dans le prototype au Japon, il faut 2,5 T de bois pour faire ce même plein.