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Panorama IFPEN 2023 des biocarburants dans le Monde, en Europe et en France

L’usine Nord Ester à Dunkerque produit du biodiesel à partir d’huiles végétales usagées, photo Frédéric Douard

En janvier 2024, l’IFPEN a publié son traditionnel Panorama des Biocarburants en France, en Europe et dans le Monde, présentant les chiffres de l’année 2022. On y lit que la consommation mondiale de carburants routiers s’élevait en 2022 à un peu plus de 2,16 Gtep (25 121 TWh), soit une hausse de 3,4% par rapport à l’année précédente. Et si la crise du COVID-19 avait provoqué une chute de plus de 10% de la consommation annuelle de carburants, cette dernière a retrouvé son niveau pré-COVID (2,17 Gtep en 2019 soit 2524 TWh).

Au niveau mondial

La part des énergies alternatives à l’essence et au gazole (biocarburants, GPL1, GNV2, électricité) a augmenté de 2,7%. En 2022, elle représentait ainsi 8,4% des carburants routiers consommés, soit plus de 180 Mtep (2093 TWh), le plus haut niveau jamais atteint. Parmi ces alternatives, les biocarburants représentent 94 Mtep (1093 TWh), soit une part de marché de près de 51% de ces alternatifs et 4,3% de l’ensemble des carburants consommés. Comparativement, en 2022, la part mondiale de la motricité électrique est de 0,3%.

Consommation mondiale d’énergie dans les transports routiers en 2022 Source – IFPEN, d’après Enerdata et S&P Global

À l’échelle continentale, les taux d’incorporation de l’ensemble des biocarburants dans les carburants routiers sont restés stables depuis 2019. Ils varient selon les régions, mais c’est toujours l’Amérique Latine qui affiche le taux le plus élevé avec près de 10% en énergie grâce au marché éthanol brésilien qui atteint à lui seul un taux d’incorporation de près de 40% dans l’essence. L’Amérique du Nord puis le continent européen suivent avec des taux respectifs de 7% et 5,7%. En Asie, ce taux continue de progresser chaque année et atteint 2,4% en 2022.

La crise sanitaire a assez peu impacté la consommation de biocarburants qui est restée quasi stable entre 2019 et 2021, soit autour de 17 Mtep (198 TWh). Sur l’année 2022, le continent européen est marqué par un rebond de + 13% avec une consommation de près de 19 Mtep de biocarburants liquides, en particulier grâce à la croissance du marché des HVO. Concernant l’usage de biométhane-carburant, même s’il reste marginal, il progresse dans certaines zones où le gaz naturel est historiquement présent parmi les carburants routiers.

Évolution de la consommation mondiale de biocarburants dans les transports routiers en Mtep. Source IFPEN d’après S&P Global

Pour les carburants d’aviation, en 2022 il a été produit 240 kt de SAF à l’échelle mondiale tandis qu’un doublement de cette production est attendu en 2023. Cette production est principalement localisée à Singapour, en Finlande et aux Etats-Unis. A l’horizon 2030, en Union Européenne, l’initiative ReFuel UE Aviation impose l’incorporation de 6% de SAF dans le kérosène distribué dans les aéroports européens, soit environ 3,5 Mt. A 2050, c’est un objectif de 70% d’incorporation de SAF qui devra être atteint en Union européenne.

Le transport maritime quant à lui ne consommait en 2022 aucun biocarburant, la plupart des navires en service à l’échelle globale utilisant encore du fioul lourd, pour un total d’environ 280 Mtep par an (3256 TWh).

En France

Depuis 2017, le carburant SP95-E1012 contenant jusqu’à 10% en volume d’éthanol est devenu le premier carburant consommé par les Français dans les véhicules essence, avec une part de marché de plus de 58% fin 2022. Le super-éthanol E85 (essence contenant jusqu’à 85% en volume d’éthanol), dédié aux véhicules Flex-fuel et véhicules essence équipés de boitiers, poursuit sa progression avec une part de marché de 6,5% des essences et une consommation totale en hausse de +83% par rapport à 2021. Le nombre de stations-services distribuant l’E85 a également continué à augmenter. Ce carburant est dorénavant disponible dans 36% des stations-services nationales.

S’agissant des filières de substitution au gazole fossile, les EMAG, et en particulier les EMHV14, restent très majoritaires (90% du mix biodiesels), complétés par les HVH-G15 (ou biodiesel de type HVO). Après une période de stagnation, le marché des biodiesels repart à la hausse avec une diversification des ressources en huiles usagées (graisses de flottaison, effluents d’huilerie et autres déchets industriels) pouvant bénéficier d’un double comptage pour l’atteinte des objectifs d’incorporation règlementaires.

Enfin, parmi les filières biocarburants, on compte également une part croissante de biométhane incorporé au GNV. En France, la part du bioGNC dans la consommation totale de GNC est passée de 19% en 2021 à près de 36% en 2022, soit une consommation de 92 ktep de biométhane (1,07 TWh).

En savoir beaucoup plus en consultant l’intégralité du Panorama des biocarburants sur le site de l’IFPEN