45 % du bois exploité en France est finalement valorisé en énergie renouvelable et locale
La production de chaleur renouvelable à partir du bois est un maillon clé de la transition énergétique. La filière bois-énergie est la première source d’énergies renouvelables en France. Elle représente un tiers des sources d’énergie renouvelable en France et est utilisée dans des poêles, des inserts et des chaudières chez les particuliers, mais aussi dans de grandes chaufferies collectives et industrielles. Le bois-énergie utilise des ressources locales, contribue à l’indépendance énergétique et améliore la balance commerciale en réduisant les importations d’énergies fossiles comme le gaz. C’est aussi une énergie créatrice d’emplois non facilement délocalisables et qui permet de maîtriser sa facture énergétique. C’est en ces termes que la filière bois-énergie était qualifiée fin 2023 par l’Ademe dans la mise à jour de son « Avis sur le bois-énergie« .
En France, selon l’Ademe, 45 % du bois prélevé en forêt est en finalité utilisé pour l’énergie, 37 % pour la construction et l’ameublement, et 18 % pour l’industrie (papier, carton, emballages et panneaux agglomérés). L’ensemble de cette valorisation énergétique est réalisée avec des bois de qualité secondaire et sans usage industriel sur le marché actuel : des sous-produits de la sylviculture (petits bois d’éclaircies pour dégager les bois d’oeuvre, têtes d’arbres, bois mal conformés, malades ou brûlés) ; avec des sous-produits de l’industrie du bois (sciure, écorces, chutes de sciage, des produits connexes qui représentent jusqu’à 75% des volumes travaillés dans les processus scierie-raboterie-menuiserie), avec des sous-produits de l’entretien de l’espace (tailles d’arbres et de haies, déchets verts) et enfin avec du bois de recyclage (palettes usagées, vieux meubles, bois de démolition …).
« En France, de manière générale, la moitié de l’énergie totale consommée est utilisée pour produire de la chaleur. Celle-ci est aujourd’hui majoritairement produite par des énergies fossiles et importées comme le gaz. Le bois-énergie est un maillon essentiel de la transition énergétique aux côtés d’autres sources d’énergie renouvelable comme la géothermie ou le solaire thermique. » déclare Émilie Machefaux, Cheffe du Service Chaleur Renouvelable de l’Ademe.
Le bois actuellement valorisé en énergie en France permet de chauffer sept millions de foyers, soit un quart des ménages ou un Français sur quatre. Cela se traduit pour les particuliers par l’usage de poêles, de chaudières, d’inserts ou de cuisinières. Mais la combustion du bois, lorsqu’elle est pratiquée avec des appareils de chauffage anciens ou de mauvaise qualité, ou avec des combustibles pas suffisamment secs, émet des polluants atmosphériques et notamment des particules fines. Il est donc indispensable que l’ensemble des acteurs poursuive ses efforts pour diminuer ces émissions. Pour cela, plusieurs solutions existent :
- renforcer l’isolation des bâtiments afin de réduire les consommations ;
- accélérer le remplacement des appareils de chauffage individuels anciens par des appareils performants ;
- ne pas utiliser les foyers ouverts comme moyen de chauffage ;
- poursuivre la diffusion des bonnes pratiques : qualité du combustible, gestion des entrées d’air, allumage par le haut, maintenance et bon dimensionnement des appareils…
Pour les projets collectifs ou industriels, « dans le cadre du Fonds chaleur, dispositif d’aide qui permet notamment d’accompagner les chaufferies collectives et industrielles, l’Ademe encourage les solutions qui favorisent l’amélioration des performances environnementales des installations comme le recours à des systèmes performants de filtrations des fumées » ajoute Emilie Machefaux.
Lire également le décryptage d’Emilie Machefaux : pourquoi l’Ademe s’intéresse-t-elle au bois énergie ?
Frédéric Douard