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Le bois-énergie, une filière en amélioration continue pour les Français et l’environnement

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Chantier de déchiquetage forestier en bord de route, photo BNE

Ressource plébiscitée pour ses effets positifs sur l’indépendance énergétique, l’emploi et la protection de l’environnement, le bois-énergie fait figure de priorité stratégique pour les autorités françaises. En 2023, l’Ademe a publié un avis incitant au développement de cette énergie renouvelable, tout en formulant des recommandations que la filière a, pour certaines, déjà commencé de mettre en place.

C’est l’hiver. Les températures dégringolent. Les ménages français commencent à chauffer leur foyer. Et pour cela, un quart d’entre eux se tournent, aujourd’hui, vers le bois. Plébiscité par les Français, le bois-énergie vient justement de faire l’objet d’un avis de l’Ademe, l’Agence de la transition écologique, qui renouvelle son soutien au développement de cette « énergie renouvelable essentielle à la transition écologique ». « Au-delà d’être une énergie renouvelable », écrit l’établissement public, « le bois-énergie présente de nombreux atouts : il contribue à l’indépendance énergétique et à l’amélioration de la balance commerciale nationale grâce à la baisse des importations des énergies fossiles ; il génère des emplois difficilement délocalisables ; il assure une meilleure maîtrise de la facture énergétique des ménages ».

Le bois-énergie : une utilité incontestée

Par ailleurs, si dans la grande majorité des cas, le bilan carbone du bois-énergie demeure bien meilleur que celui des énergies fossiles comme le gaz ou le pétrole, « la chaleur produite à partir de bois peut générer des impacts sur l’environnement, qu’il faut objectiver pour mieux les comprendre et apporter des solutions », estime encore l’Ademe.

Les ambitions sont donc doubles. D’un côté, le bois-énergie doit continuer à se développer, dans un contexte de crise énergétique et de hausse généralisée des tarifs de l’énergie. Et de l’autre, le bois-énergie, première source d’énergie renouvelable en France, fait désormais office d’enjeu stratégique pour les autorités publiques, qui se sont fixées d’ambitieux objectifs de décarbonation du mix énergétique français. Deux impératifs pour la filière bois-énergie, qui n’a pas attendu pour tout mettre en œuvre afin de minimiser l’impact de ses activités sur l’environnement : préservation des écosystèmes forestiers, maintien de la qualité des sols, lutte contre l’érosion de la biodiversité, etc.

Les efforts de la filière bois-énergie

Dans son « avis », l’Ademe émet ainsi un certain nombre de recommandations – sur l’origine du bois et les pratiques sylvicoles, notamment, mais aussi sur la manière de limiter les émissions polluantes du bois-énergie. Des axes d’amélioration sur lesquels la filière s’est, d’ores et déjà, positionnée. Indispensable pour identifier les flux de bois destinés à la production d’énergie, la traçabilité des bois combustibles est « aussi nécessaire pour rendre compte de l’impact du développement des chaufferies bois sur la gestion et l’exploitation des forêts, et sur la filière bois en général », estimait déjà l’Ademe en 2018. Et l’institution d’inviter les acteurs de la filière à mettre sur pieds un « système de traçabilité qui permette de (…) suivre (les combustibles) depuis les sites de production (forêt, entreprise, unité de transformation du bois, centre de tri…) jusqu’à la chaufferie à approvisionner ».

Au-delà de la question de la traçabilité qui est par ailleurs déjà mise en œuvre avec des gestionnaires forestiers privés et publics, la nécessité d’augmenter la production de bois-énergie ne peut se faire au détriment des forêts. Grâce à l’activité et à l’engagement quotidien de ses forestiers, la France est loin des pratiques en vigueur dans d’autres régions du monde sur ce point : non seulement le couvert forestier français ne cesse de progresser, mais le chauffage au bois ne représente que 7 % de la récolte totale de bois commercialisée dans l’Hexagone. Pour rappel, le bois-énergie arrive en toute fin de la chaîne de valorisation, ne concernant en effet que le bois qui n’a pu être utilisé à d’autres fins. Comme le rappelle le Syndicat des énergies renouvelables (SER), « le bois en énergie n’est pas une utilisation finale recherchée en sylviculture, ce n’est qu’un sous-produit d’exploitation. Aucune forêt française n’est destinée à la seule production de bois-énergie ».

Gestion raisonnée

Autrement dit, il n’est pas question de raser la forêt française pour chauffer les foyers du pays. Ce qui ne signifie pas non plus que « laisser la nature faire » soit la solution à tous les problèmes ; comme le rappelle également le SER, « une forêt sous-exploitée, vieillissante, non entretenue, dans laquelle le bois s’accumule est plus sensible aux perturbations de son écosystème » – comme le changement climatique – et joue donc moins efficacement son rôle de puits de carbone. Pour résumer, la filière bois-énergie française semble avoir trouvé le bon équilibre, en s’appuyant sur une gestion raisonnée, au service tant des consommateurs que de la nature.

La version originale de cet article a été publiée sur Le Monde de l’Energie.