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Biostar, des bioénergies pour les PME agroalimentaires d’Afrique de l’Ouest

Le laboratoire biomasse-énergie du projet Biostar, photo Thierry Ferré

Dans les zones rurales d’Afrique de l’Ouest, l’approvisionnement énergétique dépend soit de systèmes autonomes à base de moteurs thermiques, de dispositifs solaires photovoltaïques ou thermiques, soit, plus rarement, d’un raccordement au réseau électrique national. Dans le cas des systèmes autonomes à base de combustibles fossiles, l’approvisionnement en carburant est très cher et irrégulier en quantité et en qualité (rupture d’approvisionnement à partir des ports d’importation de produits pétroliers, problème de transport jusqu’en zones rurales). Les systèmes photovoltaïques, en raison de leur intermittence et de leur faible puissance, ne permettent pas de fournir un service énergétique compatible avec une activité artisanale ou industrielle dès que les niveaux de puissance demandés dépassent la centaine de kilowatts. Quant aux réseaux électriques nationaux, peu fiable et soumis à de nombreux délestages, ils privilégient les villes principales. De plus, le prix du kWh est l’un des plus élevés au monde.

Prototype du projet Biostar, photo Thierry Ferré

Cette situation limitent le développement des PME agroalimentaires en zone rurale et les obligent à s’installer dans les zones périurbaines. Ceci impose le transport des matières premières des zones de production vers les unités de transformation, avec comme conséquences des coûts de transport élevés et des pertes post récoltes importantes. Ceci concourt à la concentration urbaine et à la dévitalisation d’un monde rural qui se spécialise dans l’agriculture. Parallèlement, beaucoup d’unités de transformation agroalimentaire génèrent des résidus organiques dont la gestion peut être problématique en termes de santé publique ou de contamination environnementale (coques d’anacarde, cabosses de cacao, noyau de mangue, balle de riz, effluents liquides…) alors qu’ils représentent un gisement potentiel pour produire de l’énergie.

La transformation agroalimentaire dans la plupart des PME agroalimentaires du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest est souvent inefficace du point de vue énergétique, ce qui peut avoir des incidences sur la qualité de leurs produits voire même générer d’importantes pertes. En outre, ces entreprises manquent de compétences et d’information sur les systèmes de production d’énergie susceptibles de répondre à leurs besoins. Peu de professionnels sont aujourd’hui en capacité :

  • d’identifier les besoins énergétiques spécifiques de ces PME,
  • de leur proposer des solutions techniques adaptées à leurs besoins,
  • d’installer et d’assurer la maintenance des équipements de production d’énergie.

Une approche spécifique est nécessaire, incluant tous les professionnels du secteur « énergies renouvelables », depuis les fournisseurs d’équipements de bioénergie jusqu’aux experts en maintenance.

Les spécificités des contextes africains (en termes de biomasse, de saisonnalité, de type d’énergie finale et d’organisation des parties prenantes) doivent être mieux prises en compte dès la conception des équipements, ce qui nécessitent des recherches pour adapter les technologies bioénergies et les équipements de transformation alimentaire dans les PME AA, et pour favoriser l’accompagnement et l’organisation des interprofessions, afin de parvenir à un déploiement satisfaisant de technologies de production de bioénergie au Sahel et en Afrique de l’Ouest.

L’objectif du projet BioStar

BioStar vise à promouvoir un développement durable des PME de transformation agroalimentaires dans les zones rurales grâce à l’innovation dans la production de bioénergie durable et l’optimisation de la transformation des aliments.Il vise également à faire émerger un secteur bioénergie en suscitant une organisation et un cadre de concertation pour ce secteur.

Concrètement BioStar se focalise sur l’appui à l’innovation technique et organisationnelle et une gestion pluridisciplinaire des connaissances au travers :

  • des expérimentations d’équipements pilotes innovants au niveau d’unités de transformation agroalimentaire pour augmenter leur efficience énergétique,
  • la promotion de réseaux d’innovation pour l’utilisation des énergies renouvelables dans les PME AA
  • l’organisation d’un secteur bioénergie par le renforcement des capacités de spécialistes de l’énergie et d’équipementiers afin d’assurer les services d’audit, d’installation et de maintenance

> Découvrir le projet Biostar (2020-2025)

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