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Une nouvelle membrane permettant de purifier le biométhane

http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/65446.htm

MemfoACT, Membranes for Advanced Clean Technologies, société spin-off de l’université norvégienne des sciences et technologies (NTNU) créée en 2008, développe une membrane permettant de produire du biométhane à partir de biogaz.

Le biogaz contient majoritairement du méthane (entre 50-70%), ainsi que du dioxyde de carbone et quelques autres composés (vapeur d’eau, sulfure d’hydrogène…). Le défi relevé par ces membranes est de séparer le biométhane des autres gaz en combinant une haute sélectivité, nécessaire pour son utilisation ultérieure, et un haut rendement.

Le biogaz est produit par la fermentation de matières organiques, en l’absence d’oxygène, dans des cuves (fermenteurs) chauffées afin d’améliorer le rendement. Les sources de biogaz sont multiples : décharges, boues des stations d’épuration, effluents d’élevage, marais … La récupération de ce biogaz et notamment du méthane présente des intérêts énergétiques et environnementaux certains : le méthane est un gaz à effet de serre bien plus puissant que le dioxyde de carbone (environ 23 fois plus). On estime que rien qu’en Norvège l’ensemble des biodéchets représentent une réserve énergétique de l’ordre de 6 TWh/an et 400 TWh/an à l’échelle de l’Europe. L’un des avantages de l’utilisation de biométhane comme biocarburant est en outre que sa production n’entraine pas l’utilisation de terres arables.

Ainsi les enjeux de l’utilisation du biométhane sont importants et on comprend pourquoi MemfoACT a réussi à obtenir, fin septembre 2010, une réserve de fonds d’environ 25 millions de couronnes norvégiennes (plus de 3 millions d’euros) afin de pouvoir lancer la commercialisation de sa membrane. Ces financements proviennent d’acteurs à la fois du secteur public (Innovasjon Norge) et privé.

La membrane est en fait une barrière sélective qui sépare les gaz sans utiliser de produits chimiques. Sa structure est semblable à un tamis moléculaire en carbone qui sépare les gaz en fonction de la taille et de la forme des molécules en utilisant de fortes pressions. Cette membrane fonctionne également à haute température (jusqu’à 500°C) à la différence des membranes en polymère dont le rendement baisse à partir de 100°C. Seule ombre au tableau pour l’instant : la durée de vie des membranes.

MemfoACT se positionne ici avec une technologie innovante et économique permettant un développement, même à petite échelle, de structures de récupération de biogaz. En effet, jusqu’à maintenant les petites structures supportaient difficilement le prix de la séparation CO2/Méthane, étape clé pour l’utilisation du biogaz. La technologie de la compagnie MemfoACT est actuellement en train d’être testée dans trois usines de traitement des déchets – FBAS (Fredrikstad biogass AS) à Fredrikstad, GLØR (Gausdal, Lillehammer et Øyer Renholdsverk) à Lillehammer et the Høvringen sewage biogas plant à Trondheim – et une unité pilote de production à grande échelle de membrane devrait bientôt voir le jour.

Origine : BE Norvège numéro 98 (21/12/2010) – Ambassade de France en Norvège / ADIT – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/65446.htm

Plus d’information www.memfoact.no