Débroussailler contre les feux de forêts c’est bien, sans gaspiller la biomasse c’est mieux
Le ministère français de l’écologie rappelle qu’un feu de végétation ou de forêt démarre toujours du sol et, dans 9 cas sur 10, à cause d’une action humaine. Les éléments fins de la végétation s’enflamment (herbes, broussailles, petites branches, aiguilles, etc.) et le feu se propage progressivement vers les cimes grâce aux arbustes et branches mortes plus proches du sol. Le feu devient alors hors de contrôle car il se propage rapidement dans le feuillage des arbres et d’un arbre à l’autre, notamment lorsque les branches se touchent. La masse combustible étant très importante, le front de flammes généré est très puissant, difficilement maîtrisable et peut occasionner des dégâts importants.
Une simple étincelle peut dégénérer en incendie nécessitant d’importants moyens de secours en moins d’un quart d’heure, surtout quand les conditions sont favorables : sécheresse, température élevée, vent… C’est pourquoi il est primordial de débroussailler son terrain. « On entend par débroussaillement les opérations dont l’objectif est de diminuer l’intensité et de limiter la propagation des incendies par la réduction des combustibles végétaux en garantissant une rupture de la continuité du couvert végétal et en procédant à l’élagage des sujets maintenus et à l’élimination des rémanents de coupes » – Art L. 321-5-3. Du code forestier.
D’un point de vue réglementaire en France, des obligations de débroussaillage sont promulguées dans les régions à fort risque d’incendie de forêt, mais avec le changement du climat, et l’année 2022 l’a démontré, on peut désormais considérer que toutes les régions sont concernées. Ces obligations concernent les propriétaires de terrains situés à moins de 200 mètres des bois et forêts. Cette opération doit être réalisée sur une profondeur de 50 mètres autours des bâtiments et de 10 mètres le long des voies d’accès (route, sentier, chemin privatif).
Débroussailler, va générer des quantités importantes de biomasse qui ne doivent pas être laissées sur place. Elles ne doivent pas non plus être brûlées sur place au risque de provoquer précisément un incendie, mais aussi car le brûlage des végétaux est la pire solution environnementale :
- elle pollue énormément et produit de l’ordre d’un gramme de particules fines par mètre cube de fumée,
- elle renvoie dans l’atmosphère tout le carbone que les plantes ont stocké durant des années,
- elle gaspille une matière qui peux servir à de nombreux usages (voir paragraphe suivant),
- elle détruit la micro-faune sur les lieux de brûlage.
Au brûlage, il convient de préférer :
- pour les bois de plus de quelques centimètres de diamètre, de les conserver pour des usages pratiques (piquets, tuteurs, plessis) ou des usages énergétiques (chauffage en bûches ou plaquettes, allume-feu, barbecue au bois), ce qui évitera de couper d’autres arbres pour ces usages.
- pour les biomasses fines, les plus riches en minéraux, de constituer un compost pour le jardin et les parterres de fleurs, de réaliser du paillage ou mulch avec l’aide d’un broyeur de jardin pour protéger les sols de la sécheresse, ou de les porter à la déchetterie d’où elles seront transformées en compost, ce qui permettra de faire retourner la matière au sol, pour le plus grand bénéfice des cultures, de la capacité de rétention d’eau et de la vie du sol.
Frédéric Douard
Pour en savoir plus :
- Voir le site du ministère de l’écologie
- Voir les conseils de l’Office National des Forêts
- et visionner :
1 – cette animation sur les détails du débroussaillement :
2 – ce reportage sur le comportement des feux de forêt :