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Le Conseil Environnement en faveur des véhicules thermiques neutres en carbone au-delà de 2035

Véhicule Flex-Fuel hybride, photo Toyota

Le 29 juin 2022, le Conseil « Environnement » de l’Union Européenne a pris position, dans le cadre de la révision du Règlement portant sur les émissions de CO2 des véhicules légers, en faveur du maintien de l’autorisation de la vente des véhicules fonctionnant avec des carburants neutres en carbone au-delà de 2035. En France, la Collective du bioéthanol salue cette position de neutralité technologique, favorable à une transition abordable, juste, progressive et sans verrouillage technologique.

La Collective du bioéthanol soutient que seule la mesure des émissions de gaz à effet de serre en analyse de cycle de vie permettra de conserver des alternatives tout aussi efficaces que les véhicules 100 % électriques, dans le respect du principe de neutralité technologique.

Selon la position adoptée par le Conseil, la Commission européenne fera, après consultation des parties prenantes, une proposition pour continuer l’immatriculation, après 2035, des véhicules fonctionnant exclusivement avec des carburants neutres en CO2. Cela concerne les biocarburants (biodiesel, éthanol et biométhane) et les carburants synthétiques décarbonés.

La réduction moyenne des émissions de gaz à effet de serre des productions européennes d’éthanol s’amplifie chaque année depuis dix ans pour atteindre 77 % en 2021 comparé à l’essence fossile, selon le bilan publié par l’association européenne ePURE. Des marges de réduction importantes sont encore possibles avec notamment par la systématisation de l’usage de combustibles (bois, CSR, biométhane) et carburants (biométhane, biocarburants) renouvelables dans les chaines de culture et de production des biocarburants, mais aussi avec l’usage d’engrais d’origine organique.

Les carburants synthétiques d’origine renouvelable sont complémentaires des biocarburants avec lesquels ils pourront être mélangés pour remplacer la part minoritaire de carburant fossile, et atteindre la neutralité carbone du carburant.

Le Conseil demande à la Commission d’examiner la question des hybrides rechargeables en 2026, dans un rapport au Parlement européen et au Conseil, et de proposer des modifications appropriées au Règlement CO2 des véhicules légers.

La Collective du bioéthanol estime bénéfique et indispensable la diversité des technologies et des sources d’énergies décarbonées : elle renforcera l’acceptabilité sociétale en répondant aux besoins et circonstances des citoyens européens tout en respectant leur pouvoir d’achat contrairement à une solution 100 % électrique. Le véhicule hybride rechargeable flex-E85 fonctionnant au Superéthanol-E85 est à ce titre une alternative pertinente.

Enfin, le règlement CO2 des véhicules légers en vigueur demande déjà à la Commission de publier en 2023 une proposition de méthodologie de calcul des émissions de gaz à effet de serre des véhicules légers, incluant notamment les émissions liées à la production de la batterie et de l’électricité ainsi que les émissions nettes des carburants, fossiles ou renouvelables. Cette méthodologie, juste et transparente, permettra de comparer objectivement les différentes technologies contrairement à la mesure du CO2 au seul pot d’échappement en vigueur dans le Règlement actuel qui ne représente pas fidèlement l’impact des véhicules sur le climat et trompe les consommateurs.

Dans son récent rapport, l’IFPEN démontre qu’en analyse du cycle de vie, les émissions totales de gaz à effet de serre d’un véhicule du segment C à motorisation hybride flex-E85 rechargeable fonctionnant à 40 % en mode électrique sont comparables à celles d’un véhicule électrique en France et sont meilleures dans l’UE, en 2022 et même en 2030 et 2040, en prenant en compte les améliorations des performances. Sur la base de ces données scientifiques, les deux technologies pourront donc coexister et se compléter au-delà de 2035.

Frédéric Douard