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Analyse du cycle de vie du chauffage industriel et collectif au bois

La chaufferie bois du réseau de chaleur des Mureaux, photo Frédéric Douard

L’objectif de cette étude publiée par l’ADEME est d’évaluer le bilan environnemental des principales filières bois-énergie collectif et industriel afin d’identifier, pour chaque filière, les étapes du cycle de vie les plus contributrices dans une perspective d’éco-conception et de définir dans quelles conditions la production de chaleur pour le collectif ou l’industrie présente un intérêt environnemental par rapport à la production en chaufferie alimentée par du gaz.

Le bois est en France une ressource renouvelable qui s’inscrit directement dans les principes de l’économie circulaire soutenue dans les politiques publiques. Il s’agit d’une alternative importante permettant de réduire la dépendance du pays aux ressources fossiles non renouvelables, et de soutenir une économie locale.

Pour atteindre ses objectifs, l’étude s’appuie sur la méthodologie de l’Analyse du Cycle de Vie normée ISO 14040 et ISO 14044. Cinq types de sources biomasses pour alimenter les chaufferies sont étudiés dans cette étude :

  • les plaquettes forestières sèches et humides,
  • les granulés d’origine française issus de connexes de scierie,
  • les produits connexes de l’industrie de première transformation du bois (écorces ou chutes issues de scierie ou papeterie),
  • les déchets de consommation de bois propre, aussi appelé bois en fin de vie et entrant dans la procédure de Sortie du statut de déchet,
  • les déchets de bois adjuvanté ou pollués.

Les résultats montrent des pistes d’amélioration pour limiter les impacts associés aux émissions de polluants atmosphériques des chaufferies bois. En effet, le respect des valeurs limites d’émissions de particules et de NOx fixées par la directive 2015/2193 dite « Medium Combustion Plant » entraîne une amélioration des impacts des installations (1 à 50 MW) de production de chaleur à partir de biomasse pour les enjeux de qualité de l’air. Les bonnes performances relatives aux émissions de polluants atmosphériques de ces installations mettent en avant l’intérêt de technologies qui y sont mises en oeuvre. L’étude permet également de confirmer la nécessité de poursuivre les efforts d’écoconception pour les installations de plus petites puissances (< 1 MW). C’est pourquoi, cet enjeu est actuellement étudié dans le cadre de projets de recherche accompagnés par l’ADEME et est considéré dans les règles d’attribution des aides du Fonds Chaleur opéré par l’ADEME.

Les émissions de gaz à effet de serre (GES) de la filière bois énergie collectif et industriel, en considérant une neutralité carbone des émissions biogéniques de combustion du bois, sont liées notamment à la consommation d’énergie tout au long du cycle de vie (sylviculture, transport, préparation du combustible, consommation chaudière et gestion de cendres). Les émissions de GES ainsi calculées, sont plus faibles que celles de la filière de production d’énergie à partir de gaz naturel. Pour maintenir ce faible niveau d’impact, il est recommandé de maintenir de faibles distances d’approvisionnement des combustibles.

L’étude comporte également un volet exploratoire permettant d’approfondir l’effet d’une augmentation de la récolte de bois pour une production de plaquettes forestières sur les dynamiques de stockage de carbone forestier. La gestion sylvicole a une influence significative sur le bilan GES de la production d’énergie issue de ce combustible. Le maintien des pratiques de gestion sylvicole durables favorisant le stockage de carbone dans les forêts et les produits bois et d’une façon plus générale préservant la biodiversité et la qualité des sols restent des enjeux importants. Ceux-ci sont encadrés par la réglementation forestière et accompagnés par un ensemble d’outils promouvant des bonnes pratiques, qui continuent à être renforcés.

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Frédéric Douard