Naturgas Kielen, le premier biogaz produit au Luxembourg
Nous l’annoncions cet été sur votre portail des bioénergies, la centrale biogaz Naturgas Kielen a été inagurée en juillet de cette année 2010. Voici plus de détails dans un article publié par le Magazine Energie au Luxembourg : L’ECHO.
Fondée en 2004, « Naturgas Kielen » est une coopérative agricole composée de 30 agriculteurs des communes de Kehlen, Mamer, Mersch, Septfontaines, et Tuntange. Son objectif est la construction et l’exploitation d’une centrale de biogaz. Cette centrale produit de l’énergie renouvelable sous forme de «biométhane» qui est ensuite injectée dans le réseau de gaz existant.
Avant de prendre leur décision finale, les membres de la coopérative ont visités, lors d’une étude de faisabilité, plusieurs centrales similaires en Suède et au Danemark, des pays dans lesquels ce genre d’installation existe depuis les années 80. En Suède, certaines villes n’ont qu’un réseau alimenté par du «biométhane» qui sert tant pour les besoins des maisons que comme carburant pour les véhicules. De plus, les deux pays ont l’expérience de la transformation de déchets organiques en biogaz. Ces voyages ont achevé de convaincre l’équipe et après 3 ans de planification, le premier coup de bêche de la «Naturgas Kielen» a été donné le 30 octobre 2008. Depuis juillet 2010, la station de biogaz est opérationnelle. Priorité au respect de l’environnement La station de biogaz a été installée en dehors du village, le long de la route nationale, entre le QuatreVents et Kopstal. Cette implantation a le double avantage de ne pas générer de trafic supplémentaire dans les communes alentours et de protéger les riverains contre d’éventuelles odeurs. Tout dans la construction a été fait pour économiser de l’énergie et des ressources naturelles.
Ainsi, les réacteurs ont une autre forme que celle connue au Luxembourg, plus haute que large, qui ne nécessite qu’un seul moteur contre trois pour un réacteur classique. Le résultat est une consommation d’électricité plus faible. De plus le chauffage est moins intensif car le principe est le même que pour le café qui reste plus longtemps chaud dans une tasse que dans un bol. Le chauffage est alimenté par des énergies renouvelables c.-à-d. par leur propre «biométhane». La station est située dans une zone de protection de l’eau. Un effort a donc été fait, entre autres, sur la récupération des eaux pluviales avec non pas une mais deux cuves de récupération des eaux pluviales séparées. La première, au niveau des chemins asphaltés, permet de récupérer l’eau sale qui est recyclée et ensuite réutilisée. L’eau propre du toit est récupérée dans la seconde et directement réutilisée. Tout cela dans le but de protéger la ressource naturelle «eau». La centrale est la première usine de biogaz équipée d’un biofiltre de traitement d’air afin de réduire les odeurs au minimum.
Tout a été pensé pour optimiser au maximum les voyages. Si un camion emmène le digestat vers une cuve décentralisée, il passera au retour chez l’agriculteur pour charger du lisier et l’emmène à la station de biogaz. Suivant cette organisation on évite des voyages vides. Différentes matières premières La station de la «Naturgas Kielen» fera fermenter 50.000 tonnes de matière organique par an.
Sa matière première se compose:
- de produits agricoles: fumier, lisier,
- de sous-produits agricoles: différentes sillages,
- de déchets du marché: fruits et légumes,
- de chutes de production venant de l’industrie alimentaire,
- de déchets de cuisine,
- des poubelles vertes organiques,
- des déchets verts : tonde de gazon
- des déchets provenant de l’industrie: produits alimentaires ayant dépassé la date limite.
Le biogaz produit a un taux de méthane (CH4) de +/- 55%. Sa qualité devra être augmentée à > 98 % CH4 pour être injecté dans le réseau de gaz naturel, ce qui constitue une première au Grand-Duché de Luxembourg.
Le système
Toutes les matières premières sont réceptionnées sur différentes chaînes et la préparation des déchets se fait automatiquement. Tout un système de traçabilité a été mis au point afin de réduire le risque d’erreur au minimum. Les matières sont filtrées automatiquement et les restes sont séparés en deux fractions, légère (bois, plastique,…) et lourde (verre, métal,…). Ces déchets non utilisables sont enlevés par un transporteur agréé pour être recyclés si possible. Les déchets organiques sont ensuite hygiénisés selon la loi 1774/2002 pendant 1h à 70 °C. Une fois prêtes, les matières sont injectées dans les digesteurs après un échange de température. Comme les digesteurs n’ont qu’une température de 40°C, un passage dans un échangeur de chaleur est prévu pour diminuer la température au bon niveau. Grâce à cette étape 30°C sont récupérés et utilisables pour un pré-chauffage de la prochaine charge. Le gaz produit dans les digesteurs est stocké dans une membrane de gaz. Le gaz est ensuite enrichi, passant de 55 à 98% de méthane, grâce à un procédé de lavage à eau sous pression.
Le gaz est ensuite injecté dans le réseau interne vers la station de «Creos», qui l’odore et effectue toute une batterie de contrôles avant de l’injecter dans son réseau de gaz. Le digestat final sera stocké volontairement dans des bassins avec une capacité de stockage de 13 mois, demandé suivant la loi actuelle 6 mois, puis servira comme engrais organique naturel aux surfaces des agriculteurs. Avec ce système, on ferme le cercle naturel des flux des nutriments organique. Avantages du «biométhane» L’augmentation du biogaz en qualité de «biométhane» combiné avec l’injection dans le réseau de gaz naturel existant à plusieurs avantages :
- possibilité de transport sur long distance (voir: Russie vers l’Europe de l’Ouest)
- transformation en trois différentes formes d’énergies : électrique, thermique et énergie de mouvement (comme carburant)
- transformation de l’énergie intégrée avec une meilleur efficacité et rendement dans la forme nécessairement utilisée sur place
- source d’énergie pour fournir l’électricité renouvelable destinée à la mobilité électrique (voiture électrique)
- possibilité de servir comme base pour la production d’hydrogène
Des partenaires
La coopérative «Naturgas Kielen» est seul maître d’ouvrage, propriétaire et exploitant de l’usine de biogaz. Avec «Dexia», «La Luxembourgeoise» et «Spuerkees», la coopérative a pu compter sur des partenaires de renom de la finance et des assurances, sans lesquels ce projet n’aurait jamais pu être mené à bien. Les autres partenaires de ce projet pilote sont la Commune de Kehlen et les trois Ministères: Agriculture, Economie et Développement Durable.
Naturgas Kielen:
- est la plus grande station de biogaz du Luxembourg
- fait fermenter 50.000 tonnes de matière organique par an
- produit de l’énergie renouvelable sous forme de «biométhane» («gaz vert»)
- produit environ 2,8 Mio. m3 par an de «biométhane», ce qui est l’équivalent de la consommation d’environ 1.200 maisons unifamiliales; cela correspond à deux fois la consommation annuelle de tous
Les résidents de la commune de Kehlen
- utilisant ce volume comme carburant, on atteint une distance de 40 Mio. km en voiture, soit 1.000 fois le tour du monde par an
- permet de réduire l’équivalent de 5.500 tonnes de CO2 par an
La centrale de biogaz «Naturgas Kielen» offre un concept écologique global. Les matières agricoles et les déchets organiques sont d’une part transformés en énergie renouvelable et les restes sont réutilisés comme engrais organique. En même temps, les systèmes de récupération des eaux pluviales garantissent une utilisation rationnelle de l’eau. La même chose s’applique également pour le chauffage combiné avec les échangeurs de chaleur. Aussi la production de «biométhane» apporte une panoplie d’avantages écologiques. Le fait d’avoir construit une usine économe en énergie par l’adoption des techniques nouvelles, cumulé à une logistique étudiée, font de «Naturgas Kielen» un fleuron de la production de biogaz non seulement au Luxembourg, mais dans toute l’Europe.
Contact : Naturgas Kielen B.P. 26 Route N12 • L-8205 Kehlen Tel.: 26 30 38 – Fax: 26 30 38-39 Courriel : info@naturgaskielen.lu et www.naturgaskielen.lu
Source : www.newcom.lu, magazine L’ECHO, Magazine Energie au Luxembourg