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Avec son projet CAP24, GRTGaz affirme s’engager dans la troisième époque du gaz

A l’occasion de la publication de ses résultats 2020, GRTgaz a aussi présenté son projet CAP24 qui doit accompagner les transformations du mix gazier vers la neutralité en 2050 et qui va constituer la troisième époque du gaz, après le gaz de ville au 19ème siècle (les fameuses usines à gaz de charbon) et le gaz naturel au 20ème siècle. GRTgaz prépare ainsi un réseau de transport réorganisé, à double sens pour la majeur partie, plus une partie des canalisations actuelles dédiées à l’hydrogène. Ces transformations précise l’opérateur, devraient se faire sur un volume de consommation sensiblement inférieur par rapport à aujourd’hui.

Installation de rebours, photo GRTGaz

Rappelons pour commencer que GRTGaz en 2020, c’est 32 500 km de canalisations en France, 641 TWh de gaz transporté, 28 stations de compression (dont 2 rebours en 2020) et 945 clients (expéditeurs, distributeurs, industriels et producteurs de biométhane – 21 en 2020).

Pour guider sa stratégie et rassembler toutes ses parties prenantes, GRTgaz a fait adopter et inscrire dans ses statuts une raison d’être qui fait converger des attentes multiples : « Ensemble, rendre possible un avenir énergétique sûr, abordable et neutre pour le climat ». Cette raison d’être prolonge les missions de service public de GRTgaz et doit renforcer sa légitimité en tant qu’opérateur d’infrastructures au service d’un système énergétique hybride et décarboné.

CAP24, un nouveau projet d’entreprise

La vision de GRTGaz sur le mix gazier en 2050

En cohérence avec sa Raison d’être, GRTgaz a bâti un nouveau projet d’entreprise, CAP24, qui décline l’ambition et les objectifs stratégiques de l’entreprise pour la période 2021-2024. L’entreprise souhaite ainsi accélérer le développement des filières gaz renouvelables et hydrogène afin d’atteindre 12 TWh injectés en 2024 :

  • Vision 2024 pour la filière biométhane : GRTgaz vise le raccordement d’une centaine de sites de méthanisation sur son réseau et l’installation d’une quarantaine de postes de « rebours » (à comparer à trois seulement aujourd’hui) pour accueillir les nouvelles productions au meilleur coût pour la collectivité et apporter aux porteurs de projets une visibilité accrue.
  • Vision 2024 pour les filières de biogaz de synthèse (gazéification) : GRTgaz se projette sur le début de l’industrialisation de ces filières de production de gaz à partir de déchets solides ou liquides. Les démonstrateurs dans lesquels GRTgaz s’est investi (projets Titan V, Synthane et Plainénergie) devraient avoir produit du méthane bas carbone et un premier projet commercial soutenu par GRTgaz devra avoir été décidé. Dans cette optique, un premier démonstrateur pré-industriel de gazéification hydrothermale sera mis en service à Saint-Nazaire.
  • Vision 2024 pour la filière hydrogène : la R&D de GRTgaz devra démontrer la capacité de ses ouvrages à accueillir de l’hydrogène pur ou en mélange (plateforme FenHyx), ainsi que le potentiel de la technologie Power to gas pour transformer de l‘électricité renouvelable en gaz renouvelable (démonstrateur Jupiter 1000). Le projet transfrontalier mosaHYc (Moselle Sarre HYdrogène Conversion) de conversion de deux canalisations de 70 km au transport d’hydrogène pur sera proche d’une mise en service. Il constituera une première étape vers un réseau dédié à l’hydrogène. Interconnecté à des stockages d’hydrogène en cavités salines, allant à terme de Fos-Marseille jusqu’en région Grand-Est, il se connectera au réseau de transport d’hydrogène allemand.

Le réseau de transport poursuivra sa transformation afin de devenir de plus en plus connecté et accueillir ces nouveaux gaz décarbonés. Il devra s’adapter au développement des usages du gaz dans le secteur de la mobilité. GRTgaz prévoit à ce titre de raccorder à son réseau 16 stations d’avitaillement supplémentaires d’ici 2024, ce qui au total fera 370 stations disponibles pour environ 25 000 véhicules poids-lourds roulant au GNV, sachant que la part de bioGNV dans le GNV était de 17,5% dans les stations raccordées au réseau GRTgaz en 2020.

Frédéric Douard