2006 devant le Sénat français: la biomasse est notre futur au naturel
Le colloque Biomasse, organisé par le ministère de l’Agriculture et de la Pêche le 6 avril 2006 devant le Sénat français, a permis d’aborder largement les questions des nouveaux types de ressources.
C’est le ministre de l’Agriculture et de la Pêche, Dominique Bussereau, qui a ouvert le colloque en rappelant que « la France se donne des objectifs très ambitieux en matière d’incorporation de biocarburants : 5,75 % dès 2008, 7% en 2010 et 10 % en 2015 » .
Parmi les sujets abordés, celui de la cellulose. Molécule miracle, largement répandue, elle est l’un des composants les plus prometteurs de la biomasse dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Présente dans le bois et dans les grandes cultures, elle reste encore peu exploitée. La production de biocarburants à partir de matière ligno-cellulosique est essentiellement attendue pour fournir de la chaleur. « Grâce aux incitations fiscales récentes, le parc de chauffage individuel au bois progresse (+127 % en 2005) », note Christophe Jurczak du ministère de l’Industrie. Mais « c’est dans les réseaux de chaleur collectif que l’Ademe (3) place ses plus fortes attentes » , a souligné sa présidente Michèle Pappalardo.
La cellulose est également la porte d’entrée de la chimie verte.
Biosolvants, agromatériauxles débouchés ne manquent pas pour remplacer des produits pétrochimique par des alternatives moins polluantes. « Le réseau Agriculture pour la Chimie et l’Energie fédère depuis 12 ans chercheurs et industriels pour développer cette chimie destinée à remplacer d’ici 2050 la pétrochimie » , a rappelé Marc Roquette, industriel leader mondial sur le marché de l’amidonnerie. À condition que ce secteur gourmand en énergie trouve des sources d’électricité renouvelables.
« La biomasse est notre futur au naturel , a conclu Claude Roy, délégué interministériel à la valorisation de la biomasse. La terre sera aussi stratégique que l’est aujourd’hui le pétrole » . La France s’est mis en ordre de bataille. » Après le plan biocarburant et le plan biocombustible annoncé par Dominique Bussereau en conseil des ministres la semaine dernière, un plan bioproduit devrait suivre d’ici la fin de l’année 2006.
- (1) Assemblée générale des producteurs de blé.
- (2) Amorce est un réseau de conseil aux collectivités locales pour leurs besoins en réseau de chaleur.
- (3) Agence de développement de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.
Qu’est-ce que la Biomasse ?
C’est l’ensemble de la matière vivante. Depuis le premier choc pétrolier, en 1973, ce concept s’applique aux produits organiques végétaux et animaux utilisés à des fins énergétiques ou agronomiques.
L’énergie solaire est stockée sous forme d’hydrates de carbone par les végétaux qui utilisent le gaz carbonique atmosphérique. L’homme utilise cette biomasse, ainsi que les animaux, qui la consomment sous la forme d’aliments, de fibres, de matériaux et d’énergie.
Il existe deux types de biomasses : la biomasse sèche et la biomasse humide.
Le bois de feu est la plus ancienne source d’énergie. Les divers déchets ligneux constituent la « biomasse sèche » et sont également appelés « bois-énergie ».
Les déchets organiques d’origine agricole (fumiers, lisiers), agro-alimentaire ou urbaine (déchets verts, boues d’épuration, ordures ménagères) constituent la « biomasse humide », transformable en énergie ou en engrais.
Source : Ministère français de l’agriculture, 6 avril 2006