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La bioénergie, contributeur principal du mix énergétique européen décarboné !

Editorial du Bioénergie International n°70 de décembre 2020

En 2018, la bioénergie a permis d’éviter 7 % des émissions de GES de l’UE, soit plus de 2,5 fois les émissions annuelles totales de la Belgique, photo Frédéric Douard

Le rapport statistique annuel 2019 de l’association Bioenergy Europe souligne que, même si les bioénergies sont de très loin la plus grande source d’énergie renouvelable, notamment grâce à leur nature très facilement stockable, le système énergétique reste encore largement dépendant des combustibles fossiles importés. Et même si la consommation renouvelable a fortement augmenté durant la dernière décennie, sa pénétration du marché manque cruellement d’ambition à court terme… car désormais 2030 et 2050, c’est demain !

La biomasse représentait en 2018 plus de 10 % de la consommation d’énergie finale de l’Union Européenne. Son utilisation a plus que doublé depuis 2000 et contribue à toutes les formes d’utilisation de l’énergie : chaleur, transport et électricité. La bioénergie, qui représente 56,6 % de la consommation totale d’énergie renouvelable de l’UE, est de fait le contributeur central et majoritaire du futur système énergétique européen décarboné.

À côté de cela, 96,3 % de la biomasse utilisée dans l’Union Européenne est produite localement. La bioénergie est ainsi, depuis plusieurs années, la première source d’énergie produite sur le territoire de l’UE, devant les productions locales de charbon, de gaz et de pétrole !

La bioénergie est entièrement issue de matières premières provenant de l’agriculture et de la forêt. Il s’agit d’un secteur à forte intensité d’emplois, car il faut 3 à 4 fois plus de personnes pour produire la même quantité d’énergie qu’à partir d’une source fossile. En outre, la bioénergie est largement produite dans les zones rurales et constitue un véritable moteur de la création d’emplois dans ces zones souvent délaissées. Dans l’UE, la bioénergie est ainsi la première source d’emplois dans les énergies renouvelables, et représentait 708 600 emplois en 2018 dans la biomasse solide, les biocarburants, le biogaz et les déchets municipaux renouvelables.

La même année, le chiffre d’affaires de la bioénergie y a atteint les 57,6 milliards €. L’UE est devenue le leader mondial des technologies de la bioénergie et le principal exportateur d’équipements, un atout considérable en cette période de mutation, d’autant que cette industrie ne demande pas de matière première rare, juste du fer, l’un des éléments les plus répandus sur la planète.

Du point de vue du climat, l’usage de la bioénergie dans l’UE a permis d’éviter l’émission de 310 millions de tonnes d’éq. CO2 en 2018, ce qui correspondait à 7 % des émissions de GES de l’UE, ou à plus de 2,5 fois les émissions annuelles totales de la Belgique !

En 2050, les énergies renouvelables devront fournir la grande majorité de notre consommation d’énergie si nous voulons atteindre l’objectif de neutralité carbone. Un plan puissant et volontaire doit donc impérativement être mis en place dès maintenant. Et dans ce plan, la bioénergie permettra d’atteindre plus de 50 % de l’objectif assigné aux renouvelables, grâce à sa très grande flexibilité, sa grande disponibilité et sa grande fiabilité.

Pour en savoir beaucoup plus : bioenergyeurope.org

Frédéric Douard